19 heures et 16 minutes : Qantas s'offre le record du plus long vol du transport aérien

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« Kookaburra », le Boeing 787-9 (© James D Morgan / Qantas)

La compagnie aérienne australienne a réussi l'exploit grâce à une parfaite optimisation de l'appareil, un Boeing 787-9.

C'est un authentique exploit que vient de réaliser Qantas. La compagnie aérienne australienne a battu le record du plus long vol commercial sans escale. Le Boeing 787-9 flambant neuf a décollé de l'aéroport John F. Kennedy de New-York pour rejoindre Sydney, où il a atterri très exactement 19 heures et 16 minutes plus tard, ce week-end. Cette performance, rendue possible grâce à de nombreux efforts logistiques, constitue un important réservoir d'enseignements pour le futur du secteur.

Des mois de préparation pour un assurer un trajet de 16 200 kilomètres

Réalisé dans le cadre du projet Sunrise, qui vise à relier Sydney à New-York et Londres, le vol embarquait un total de 49 passagers, membres d'équipage compris. Théoriquement, le Boeing 787-9 n'est pas destiné à assurer un trajet de 16 200 kilomètres. Pour rendre possible cette traversée XXL sans escale, il a donc fallu, d'une part, limiter le nombre de passagers et bagages, et d'autre part décoller avec le maximum de carburant.


L'aéronef embarquait 101 000 kg de carburant au départ, soit près de la moitié du poids total au décollage (233 000 kg). À son arrivée à Sydney, il lui restait une réserve de 6 000 kg de kérosène, correspondant à 1h30 de vol environ.

Plusieurs mois de préparation ont été nécessaires pour assurer ce vol. Il a fallu notamment déterminer la trajectoire de vol optimale, et préparer les quatre pilotes qui ont accepté de se succéder à la tête de l'appareil. Notons que 85 % du trajet furent effectués, selon Qantas, à une vitesse moyenne de 930 km/h), approchant parfois la vitesse du son (vitesse sol, précisons), et à une altitude allant de 36 000 à 40 000 pieds.

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Les scientifiques ont pu mener diverses expériences à bord (© James D Morgan / Qantas)

Expériences scientifiques et suivi minutieux des passagers

Ce vol sans escale New-York/Sydney fut l'occasion de mener toute une série d'expériences, visant par exemple à évaluer la santé et le bien-être à bord sur une si longue durée. Des scientifiques ont assuré un suivi des ondes cérébrales des pilotes et des niveaux de mélatonine. Ils ont aussi pris soin de vérifier que les passagers se livrent à un minimum d'activités physiques.


L'éclairage et les repas ont été ajustés de façon à atténuer les effets du décalage horaire. Dès leur embarquement, les passagers ont été invités à régler leur montre sur l'heure de Sydney. Théoriquement, un vol de nuit est censé démarrer avec un dîner. Sauf que Qantas a décidé de servir un déjeuner. De là, les voyageurs ont été tenus éveillés jusqu'à la tombée de la nuit, pendant six heures, pour réduire mécaniquement le décalage horaire.


« Dans l'ensemble, nous sommes très satisfaits de la façon dont le vol s'est déroulé. C'est formidable de disposer de certaines des données dont nous avons besoin pour aider à transformer ce service en un service régulier », a déclaré le capitaine Sean Golding.

Deux autres vols auront prochainement lieu dans le cadre du fameux projet Sunrise : l'un reliant Londres à Sydney (17 800 km !) en novembre, et l'autre entre New-York et Sydney, en décembre. L'idée de la compagnie Qantas est de transformer ces vols en lignes régulières.

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Bon appétit ! (© James D Morgan / Qantas)

Source : Communiqué de presse
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Commentaires (33)

Azarcal
Quand je lis cet article, je pense que la dimution de la pollution générée par les avions c’est pas pour demain vu leur préocupation
Nmut
Exploit un poil ridicule je trouve. Pourquoi cramer autant de carburant inutilement (50 personnes sur les 280 typiques d’un tel appareil), pour que quleques personnes gagnent 3h sur un voyage de toute façon d’environ 2 jours…<br /> Sinon, Alex, je pense qu’il y a encore une coquille dans l’annonce de Qantas, un 787 n’est en aucun cas capable d’atteindre la vitesse du son (et ce n’est pas près d’arriver, le sonic cruiser est encore sur plan)! <br /> En plus, la grosse baleine au départ a du se trainer pendant pas mal de temps avant de prendre son régime de croisière (Mach 0.85 =&gt; on retrouve le 85% de l’article, mais c’est 85% de la vitesse du son!).
AlexLex14
Salut @Nmut (et vous autres :))<br /> Tu as raison, je pense que Qantas a un peu éméché le truc… Du coup petite rectif bienvenue <br /> Visiblement, la vitesse moyenne du vol aurait été de 930 km/h (alors qu’on est plutôt dans les 900 à 920 généralement pour le 787-9 si je ne dis pas de bêtise).<br /> Après, pour la vitesse du son, je crois qu’ils ont joué (dans leur com’) sur la distinction air/sol. Ils ont dû, grâce au courant-jet, atteindre des sommets mais… en vitesse sol du coup seulement (ce qui est déjà arrivé sur d’autres vols).
Nounours_Psx
930 km/h vitesse du son ? Physique niveau Collège… 340 m/s soit 1200 km/h au niveau de la mer, le redacteur aurait-il des lacunes ou mal traduit cette publi-information ?
Nmut
Aéronautiquement parlant, c’est un non-sens mais je suppose que le marketting n’en a que faire! Tu dois avoir raison, une confusion vitesse-air (en mach donc) et vitesse sol (en km/h ou en kts) ne doit pas les gêner outre-mesure! <br /> Et c’est sans compter que la valeur en km/h du Mach varie en fonction de de la pression et de la température (et donc directement de l’altitude)…
AlexLex14
C’est ça <br /> En tout cas, c’est bien d’avoir soulevé le truc… merci l’ami
zoup01
On peut voler à bien plus que 930km/h en vitesse sol avec les vents en haute altitude…<br /> J’ai relevé une fois sur un retour des Antilles dans un b747 plus de 1100km/h …<br /> Cela surprend un peu…<br /> Tout comme une autre fois, l’avion n’a jamais dépassé les 700km/h (vitesse sol) toujours à cause de ces mêmes courants de haute altitude mais cette fois en sens contraire .<br /> La vitesse sol de 1200 km/h a déjà été dépassé dans des avions de ligne ( rechercher vol New-York Londres norwegian)
molotofmezcal
L’intérêt est surtout de proposer une ligne direct sans escale là , pas forcément de gagner des heures de vols/trajets.<br /> Et niveau Eco, c’est toujours mieux que de proposer deux vols pour un même trajet non ?
Alexol
1 kg de kérosène équivaut à 1,25 litre<br /> 95 000 kg consommé (il en restait 6000) = 118 750 L<br /> Soit une consommation de 7,33 L / 100 km (en se basant sur les 16200 annoncés)… Pire qu’une voiture et ça parle d’optimisation parfaite…<br /> Et en vérifiant la consommation moyenne : http://www.economiematin.fr/news-consommation-transports-industrie-services-energie ça parle de 5 à 4 L / 100 km… c’est pas le cas ?..<br /> Après si on divise en 49 passagers, c’est sûr c’est mieux qu’être à 5 en voitures…<br /> [EDIT : On m’a fait remarquer que mon calcul est faux. Le bon résultat est 7,33 L PAR KM !..100 fois pire]
AlexLex14
Effectivement <br /> Par contre… quand tu dis “cela surprend un peu”, c’est que tu as vraiment senti la différence au moment où ton avion volait à 1 100 km/h ?<br /> Je suis curieux de savoir
Fulmlmetal
Exploit totalement inutile, une pure opération de comm de Boeing destinée à faire oublier, ou détourner l’attention sur les récents déboires et scandale du B737 max.
zoup01
Non, tu ne sens absolument rien…<br /> Le chiffre affiché m’a surpris car c’était la première fois.<br /> 1100km/h, c’est la vitesse par rapport au sol, c’est à dire vitesse air (+ou-) la vitesse du vent en altitude qui peut atteindre plus de 300km/h…<br /> En réalité, l’avion vole toujours autour de 900km/h par rapport à l’air, il faut ajouter la vitesse du vent qui le pousse.
notolik
Clair !! Et en plus ils en sont fiers. 100 tonnes !!!<br /> Toute cette intelligence pour polluer plus encore, ils ne pouvaient pas l’utiliser pour concevoir un appareil strato?
f-dzt
C’est sur que s’ ils avaient utilisé un 737 Max, ils n’auraient peut-être pas été bien loin …<br /> j’ai volé plusieurs fois sur des avions atteignant des vitesses sol proches du Mach mais bon, pas de différence ressentie, l’avion devait effectivement rester autour de 930+ en altitude
Didier_Doslin
La vitesse du son varie en fonction de l’altitude/densité. Elle est bien moindre a 40000 pieds
notolik
Plus que la vitesse du son, c’est les frottements de l’air qui sont (carrément) moindres à 40000 pieds…
Blackalf
Nmut:<br /> Exploit un poil ridicule je trouve.<br /> Je me suis dit la même chose ^^<br /> Réduire le nombre de passagers pour pouvoir embarquer plus de carburant, et doubler le nombre de pilotes, pas sûr que ce soit rentable pour une compagnie qui voudrait établir une ligne régulière dans ces conditions, ce qu’ils semblent vouloir faire d’après la déclaration d’un pilote
chillinroom
On parle ici de GS (Ground Speed), soit la vitesse de déplacement de l’avion par rapport au sol, et non par rapport à la masse d’air qui l’entoure. Celle-ci peut être bien supérieur à la vitesse du son<br /> À ne pas confondre avec la TAS (True Air Speed) qui est la vitesse de l’avion se déplaçant dans la masse d’air qui l’entoure<br /> Imaginez que vous volez dans une masse d’air à 900km/h (donc vous ne passez pas la barrière du son dans cet atmosphère qui vous entoure), mais que dans le même temps, cette masse d’air se déplace elle aussi à 300 km/h par rapport à ce qui l’entoure (la Terre, les arbres, etc), et dans la même direction que votre avion. Alors vous allez donc à 1200km/h par rapport à la Terre, aux arbres, etc (GS)<br /> La vitesse indiqué par Quantas est donc bonne, et c’est assez logique de donner celle-ci plutôt que la TAS qui ne sert qu’aux calculs des paramètres de vol.<br /> Quelqu’un qui l’explique surement mieux que moi : https://www.boldmethod.com/blog/lists/2019/11/the-four-types-of-airspeed-and-how-each-works/
zoup01
Elle est très bien ton explication…la même que moi, mais bien mieux exprimée.
Eric_Turpin
En 1993, Airbus A340, «World Ranger», est entré dans l’histoire de l’aviation en battant trois records du monde: 38.346 kilomètres autour du monde, avec une seule escale technique à Auckland, en Nouvelle-Zélande.<br /> Premier record de distance sans escale à l’aller, sur le trajet, long de 19.100 km, entre Paris et Auckland, effectué en 21 heures et 32 minutes.<br /> Deuxième record, dans la même catégorie, au retour, en ralliant les deux villes en 21 heures et 47 minutes, par une route différente longue de 19.246 km.<br /> Troisième record, le tour du monde a été effectué en 43 heures et 20 minutes.<br /> Et pour être complet, ce parcours a été réalisé en décembre 1999 par quatre équipages sur simulateur à Cannes, sur A340 avec le concours d’Airbus, validé par la Fédération Aéronautique Internationale. Ils ont été plus rapide que le réel malgré une météo défavorable.
Palou
c’est le même principe pour la vitesse relative au décollage
mcbenny
Pour y habiter (à Sydney), je peux vous dire que le temps de vol est une préoccupation importante lorsque tu veux aller en Europe (ou aux Etats Unis), et passer de 24h à 18/19, c’est considérable.<br /> Après, je ne suis pas spécialiste en aéronautique mais je suis presque sûr que le décollage est une phase extrêmement énergivore, comparée au vol “de croisière”, donc ne pas faire d’escale, c’est bénéficier de son élan tout au long de la distance à parcourir, ne pas avoir à se ré-arracher du sol, donc potentiellement faire quelques économies financières et de carburant. Et en plus il y a des chances pour que l’avion puisse prendre une route plus courte (quoi qu’il arrive, il n’a pas la contrainte de se poser quelque part), donc il ne peut qu’optimiser.<br /> On peut imaginer que des gens comme Emirates, Qatar Airways, Etihad et leurs amis ne vont pas glorifer la chose par contre, ils seront les grands perdants (moins d’escales chez eux, moins de taxes, moins de touristes, et moins de carburant aussi).
Nmut
Hum, tu t’es planté dans ton calcul.<br /> L’avion a consommé effectivement environ 120000 litres, soit 7,33 LITRES AU KM!<br /> Avec un facteur de 100, ça change tout! <br /> Un avion moderne consomme à la louche entre 3 et 4 l/100 par passager (ça dépend de pas mal de critères, comme pour les voitures). Ici on est sur 730 l/100 pour 50 passagers soit 14,6 l/100 par passager. Pas vraiment une twingo… Et plus de 3 fois ce qu’un long courrier consomme normalement. Bravo l’exploit.
Nmut
Pour chipoter, une vitesse en mach est forcément une vitesse air !
Nmut
Je confirme, la phase de décollage est la phase qui est largement la plus énergivore.<br /> Mais il y a un GROS paramètre à prendre en compte: plus l’avion est lourd, plus il consomme, en phase de montée comme en cruising: la phase de montée bien plus longue et le niveau de vol plus faible au début du vol.<br /> On a fait quelques calculs au boulot pour estimer le cout en carburant des avions du Qatar qui embarquent le max de carburant quasi gratuit chez eux pour limiter le refuiling avant leur retour. C’est pas joli-joli… Je ne peux pas donner de chiffres (on n’a pas de preuves, que des observations indirectes en analysant les trajectoires mais c’est évident) mais il est bien possible que cela se sache un jour…
Alexol
Oh 100 fois pire que je pensais… merci pour la correction !
fox-idcom
en effet , c’est 733L pour 100 km !!!<br /> quand j’ai lu ton commentaire , j’ai trouvé ça bizarre que tu trouves ça pire qu’une voiture , car 7.3L au 100km pour une voiture , on va dire que c’est peu ou prou la conso moyenne d’une essence.<br /> et effectivement c’est 100 fois pire du coup !
Nmut
Dans l’absolu, c’est très faible quand on pense qu’il faut déplacer un énorme objet à 900km/h, c’est bien plus efficace qu’une voiture PAR PASSAGER.
Alexol
Ma voiture de 2003 tourne vers les 6,7 L / 100 km ;)… Après ca dépend des modèles et de la circulation…<br /> @Nmut ici il y avait 49 passagers.<br /> Une voiture comporte entre 1 et 5 passagers, mais en moyenne on va dire 2…<br /> 733 / 49 = 14,96 L / 100km / passager. Pas besoin de faire le calcul, la voiture elle même fait déjà moins.
Nmut
Tout à fait, je soulignais juste que l’avion se déplace à 900km/h. Une Clio à 170km/h, ça consomme combien? Et je suis tout à fait d’accord que c’est ridicule de réduire le nombre de passagers pour pouvoir allonger le range de l’avion (voir mes posts précédents).
Alexol
C’est pas faux une clio n’irait pas à Sydney, effectivement…
nikon561
confusion / ignorance de la difference GS vs IAS.
nikon561
bah c’est pas impossible a checker si t’a la date et le N° de vol (tu auras donc le modele de l’avion, son trajet etc…), tu mets tout ca dans un prepare 3d (avec les données meteo reelle de cette date) et le MCDU du simulateur vas deja te donner une estimation sacrement precise. la seule inconnue c’est la charge de l’avion (passagers + bagages + fret).
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