Rétroviseur : l'actualité numérique de septembre et octobre 2007

03 janvier 2008 à 17h57
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Après les mois de juillet et août, poursuivons la rétrospective en plusieurs épisodes chronologiques de l'année 2007 avec les mois de septembre et octobre.

Microsoft condamné

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A la rentrée 2007, le tribunal de première instance des communautés européennes (TPI) confirmait la condamnation de Microsoft pour abus de position dominante. En 2004, la Commission européenne avait imposé à Microsoft une amende de 497 millions d'euros. Doublée, à ce jour, d'une autre de 280,5 millions d'euros infligée durant l'été 2006. Le leader mondial du logiciel compte faire appel de cette dernière. Ce bras de fer oppose Bruxelles, qui joue sa crédibilité en matière de justice financière, à Microsoft qui tente de justifier sa stratégie économique.

A présent condamné, la responsabilité de l'éditeur américain est engagée. Des mesures devront donc être prises pour fluidifier la concurrence sur le marché des logiciels. Les critiques étant essentiellement centrées sur le manque d'interopérabilité entre PC/Serveurs sous Windows et logiciels concurrents.

Microsoft craint que d'autres marchés puissent être inspirés par l'initiative européenne. Ainsi Brad Smith, directeur juridique de Microsoft, déclarait en septembre qu'il était "très important" pour le groupe "de se conformer à ses obligations en vertu de la législation européenne".

Tandis que Google continue d'évoluer

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Pendant ce temps à Mountain View, Californie... Symbole de la génération web de la fin des années 1990, le nom "Google" existe désormais depuis 10 ans. Le 15 septembre 2007, exactement, deux jeunes étudiants en mathématiques, Larry Page et Sergey Brin, déposent ce nom de domaine. Personne, à part eux certainement, n'imagine alors ce que sera devenu le groupe dix ans plus tard. Et pourtant, aujourd'hui, le géant de Mountain View inquiète tant il est incontournable.

Le slogan des fondateurs, "Don't be evil", peut-être considéré comme partie intégrante de la stratégie Google. Un concept aux allures d'utopie, qui est certainement, au moins en partie, à l'origine de sa légendaire réussite. Au départ l'idée était d'organiser, divulguer et démocratiser les connaissances grâce à un moteur de recherche structurant. Un concept, donc, une boîte inspirée de la nouvelle économie et qui s'appuyait sur une organisation innovante du travail et des hiérarchies.

Puis au fil des années, Google a étendu son spectre de compétences grâce une stratégie publicitaire basée sur les liens sponsorisés et qui représente, aujourd'hui, près de 90% de ses ressources. D'abord avec Gmail, Google Talk, puis Youtube, Google s'est introduit dans le monde de la communication. En témoigne d'ailleurs sa prise de contrôle sur Doubleclick, en début d'année, régie spécialiste du webmarketing, rachetée pour la somme astronomique de 6 milliards de dollars.

Le groupe s'est, aussi, très vite intéressé à l'information avec Google News. Un service pas toujours respectueux du droit d'auteur et qui aura attiré sur lui les foudres des plus grandes agences de presse, l'AFP entre autres. Vient ensuite l'ambitieux Google Books (recherche de livres). Un projet de bibliothèque numérique, prétendant rassembler l'essentiel des connaissances humaines en numérisant une masse colossale d'archives. Une idée controversée, tant elle fait redouter aux intellectuels européens une généralisation de la vision américo américaine de la culture. Outre l'organisation du savoir, Google envahit la gestion d'entreprise avec Google Docs, Google Analytics.

Les informations collectées par ces services, mots clés, adresse IP et détails des cookies, sont conservées de 12 à 24 mois. Après ce délai, les fichiers log sont susceptibles d'être rendus anonymes, "afin que les données ne puissent plus être associées à tel ou tel individu". Mais des services tels que Gmail ou ceux proposés par la régie DoubleClick font planer certains doutes sur la politique de Google en matière de confidentialité, de respect des données qui lui sont confiées. Et d'autres comme Youtube, une autre de ses acquisitions, décrédibilisent Google sur la manière dont la société compte gérer le respect des droits d'auteur.

Pourtant, ce n'est pas fini. Après la navigation avec Google Earth, une modélisation en 3D de la planète dans sa globalité, rien que ça... et sa version spatiale, ou encore Google Streetview, le groupe compte se diriger vers d'autres secteurs d'avenir, encore plus lointain. Effectivement, suite à la signature d'un partenariat avec la firme Multiverse, Google devrait prochainement permettre aux développeurs de créer leurs propres univers 3D dans le célèbre logiciel de géonavigation Google Earth. Mais la firme a, aussi, récemment investi quelques millions dans une jeune pousse spécialisée dans... l'information génétique destinée aux particuliers. 23andMe n'a pas, d'ailleurs, bénéficié du seul appui de Google. "Cette levée de fonds nous permet de développer notre mission, à savoir: connecter les individus avec leur information génétique", soulignait en mai, Linda Avey, co-fondatrice de 23andMe.

Valorisé autour de 150 milliards de dollars contre 280 milliards pour Microsoft et avec une action qui devrait, selon la banque Bear Stearns, atteindre les 700 dollars avant 2008, soit 7 fois son prix de départ, Google est aujourd'hui un incontournable du secteur numérique. Les technologies de l'information prennent de plus en plus d'importance au sein de nos sociétés. Et Google devient petit à petit celui qui, en plus de gérer l'archivage des données et des informations, gère désormais de plus en plus l'organisation de la vie sociale. En témoigne la façon dont les Googlers, les salariés de Google, sont chouchoutés à tel point que certains de leurs loisirs peuvent être pratiqués sur leur lieu de travail.

Google ne représente pas un risque aujourd'hui, mais si sa gouvernance venait à changer, cela engendrerait de légitimes inquiétudes. Une telle masse de données a une valeur stratégique immense. La volonté européenne de construire son propre réseau de géolocalisation ne serait-elle pas symptomatique de cette angoisse ? De plus, sa politique de censure dans des pays émergents tel que la Chine, laisse entrevoir un léger manque de volonté en matière d'évolution démocratique.

Microsoft encourage l'Afrique numérique

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Le leader mondial du logiciel s'intéresse, quant à lui, au développement du marché africain. Un projet en rapport direct avec l'actuelle livraison de l'XO d'OLPC (One Laptop per Child). Fin octobre, au sommet "Connecter l'Afrique" organisé à Kigali (Rwanda), il dévoilait le résultat d'un partenariat avec l'Union internationale des télécommunications (UIT).

ITU Global View, une plate-forme basée sur la technologie de cartographie et de localisation géographique Virtual Earth, permettra le suivi de l'utilisation des TIC sur le continent africain, en s'inspirant des objectifs fixés lors du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI).

Ce partenariat vise également à soutenir des programmes de développement des compétences et à assurer des débouchés à la jeunesse africaine dans l'univers numérique. A l'heure actuelle, moins de 4 Africains sur 100 utilisent Internet et le taux de pénétration du haut débit est inférieur à 1% sur le continent. Démocratiser l'informatique n'est décidément pas tâche facile.

Les nouvelles technologies oubliées au Grenelle de l'environnement

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Alors que Google tente de faciliter nos vies avec des services de plus en plus sophistiqués et que Microsoft tente de participer à l'émancipation technologique de l'Afrique, aucun de ces deux géants ne prend réellement conscience de son empreinte écologique. Pourtant, le mois d'octobre 2007 était symboliquement "vert", avec le Grenelle de l'environnement en France. Il est louable de proposer un accès pour tous à la technologie, mais il faudrait également penser, avant d'inonder le monde de machines, à les concevoir moins polluantes. Alors qui est le plus méritant des deux ?

Ces deux grandes firmes américaines, Google et Microsoft, prennent certes des initiatives. Mais des initiatives isolées à l'instar du projet « Renewable Energy Cheaper Than Coal » de Google. Larry Page, co-fondateur de Google évoquait, fin novembre, des investissements dans ce domaine se comptant en dizaines de millions de dollars dès 2008. « Notre objectif est d'arriver à une capacité de production d'un gigawatt d'énergie renouvelable », ce qui correspondrait, selon Page, à la consommation en énergie d'une ville comme San Francisco.

Mais est-ce suffisant ? Les composants informatiques sont toujours retraités dans les pays du tiers monde et "la consommation électrique nécessaire pour alimenter ou refroidir les centres de données représenterait près du quart des émissions totales de CO2 générées par l'industrie IT", expliquait encore Rakesh Kumar, fin octobre à Londres lors du Data Center Summit. Une problématique qui n'a pas tout à fait échappé à , l'un des spécialistes des serveurs, qui avait lancé en mai son projet "Big Green", réussissant ainsi à réduire de 80% un centre pilote situé en Californie. Une initiative telle que l'OLPC reste également un signe encourageant.

Dès demain, retrouvez un nouveau 'Rétroviseur' pour les mois de novembre et décembre.
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