Comme de nombreux membres de la communauté open source, Torvalds semble convaincu que Microsoft ne cherche pas à protéger sa propriété intellectuelle mais à instiller le doute et la crainte dans l'esprit des nombreuses sociétés qui éditent ou utilisent des produits Linux, selon la fameuse méthode du FUD (Fear, Uncertainty, Doubt).
La menace ne serait d'ailleurs même pas fondée. « Microsoft viole sans doute plus de brevet que Linux », déclare Torvalds, en ajoutant que l'on découvrirait sans doute de nombreux abus si l'on disséquait le code source des produits Microsoft de la même façon que l'on peut le faire pour Linux. Et si Microsoft disposait effectivement des brevets qu'il menace d'utiliser contre l'open source, il y aurait selon Torvalds de bonnes chances pour que tout ou partie de ceux-ci soient invalides.
Fidèle à l'argumentation déjà développée par les auteurs de la lettre « Montrez-nous le code », adressée fin février à Bill GATES, Torvalds invite enfin Microsoft à préciser ses menaces et à publier la liste des brevets qui seraient soi-disant violés. « Le fait de nommer ces brevets permettrait de montrer que Linux n'en viole aucun - ce qui est tout à fait possible, particulièrement si les brevets ne sont plus valides - ou donnerait aux développeurs open source la possibilité de réécrire le code pour éviter toute violation ».