Le jeu sur Linux connaît une popularité croissante, atteignant une part de marché record de 2,69 % sur Steam en mai 2025. Cette progression notable est largement attribuable aux efforts de Valve avec SteamOS et sa console portable, le Steam Deck.

La plateforme de Valve continue sa progression fulgurante dans l'écosystème gaming, portée par l'essor des consoles portables et les améliorations constantes de compatibilité. © Valve
La plateforme de Valve continue sa progression fulgurante dans l'écosystème gaming, portée par l'essor des consoles portables et les améliorations constantes de compatibilité. © Valve

Longtemps considéré comme une niche pour passionnés, le jeu vidéo sous Linux attire désormais un public plus large. L'écosystème s'est considérablement enrichi, offrant une alternative crédible et performante aux systèmes d'exploitation traditionnels. Ce changement de paradigme est en grande partie impulsé par Valve et ses innovations continues.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes

Les dernières statistiques de l'enquête Steam de mai 2025 sont éloquentes : Linux représente désormais 2,69 % des utilisateurs de la plateforme, soit une augmentation de 0,42 % en un mois. Bien que Windows conserve sa domination avec 95,45 %, cette part pour Linux est la plus élevée enregistrée depuis plusieurs années, indiquant une tendance de fond solide. Compte tenu de la croissance constante de la base d'utilisateurs de Steam, le nombre absolu de joueurs sous Linux est probablement à son plus haut niveau historique.

Au cœur de cette dynamique se trouve SteamOS, le système d'exploitation basé sur Linux développé par Valve, initialement pour ses Steam Machines et popularisé par le succès du Steam Deck. Cette console hybride a joué un rôle majeur dans la démocratisation du jeu sous Linux, en proposant une expérience utilisateur optimisée et accessible. SteamOS 3.x, bâti sur Arch Linux avec l'environnement de bureau KDE Plasma, offre une interface console tout en conservant la flexibilité d'un bureau Linux traditionnel.

Si SteamOS Holo, la version équipant le Steam Deck, représente près de 31 % des installations Linux sur Steam, on note aussi une montée en puissance d'autres distributions. Des systèmes comme Arch Linux (10,09 %), Linux Mint (7,76 %) ou encore des environnements comme Freedesktop SDK (utilisé par Flatpak) gagnent du terrain, signe d'un écosystème Linux gaming qui se diversifie. Cette tendance souligne que SteamOS commence à se décloisonner de la Steam Deck, trouvant sa place sur des PC de bureau et d'autres machines portables.

Proton : la passerelle vers la compatibilité

L'un des piliers de cette avancée est sans conteste Proton, la couche de compatibilité développée par Valve. Basée sur Wine, Proton permet d'exécuter des jeux conçus pour Windows directement sur Linux avec une facilité déconcertante. Grâce à des mises à jour constantes, Proton prend en charge une ludothèque toujours plus vaste, avec plus de 90 % des 100 jeux les plus populaires sur Steam fonctionnant désormais correctement sous Linux.

Les performances sous Linux bénéficient également d'améliorations continues au niveau du noyau. Des évolutions comme l'intégration de NTsync dans le kernel Linux 6.14, par exemple, peuvent significativement améliorer la fluidité des jeux émulés, avec des gains de performance allant de 24 % à plus de 600 % dans certains cas, selon les développeurs de Wine. Ces optimisations, combinées au support de pilotes amélioré de la part d'AMD et Intel, contribuent à faire des distributions gaming comme SteamOS des plateformes de plus en plus performantes. Une nouvelle mise à jour du kernel Linux peut donc effectivement dynamiser les performances de ces distributions.

L'écosystème Linux s'ouvre aussi aux technologies graphiques les plus récentes. L'arrivée du DLSS 3 de NVIDIA via Proton Experimental est aussi un signal fort. Dans certains scénarios, comme l'a montré une comparaison sur The Witcher 3, SteamOS peut même offrir une expérience plus fluide que Windows, grâce à une gestion des ressources en arrière-plan potentiellement moins gourmande, certains tests indiquant 56 images par seconde sous SteamOS contre 39 sous Windows avec les mêmes réglages.