© Christelle Perret pour Clubic
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Après le lancement du Phone (1) au terme de la conférence Nothing : Return to Instinct qui s’est tenue le 12 juillet 2022, nous avons pu tester pendant quelques jours ce modèle censé révolutionner le marché des smartphones. L’interface Glyph est-elle vraiment le grand bouleversement que nous attendions tous ? Voilà qui risque de faire débat !

Les plus
  • Design réussi
  • L’interface Glyph rapidement indispensable
  • Superbe écran OLED 120 Hz
  • Puissance dans les jeux gourmands
  • Bonne autonomie
  • La simplicité de Nothing OS
Les moins
  • Quelques bugs avec Nothing OS
  • La chauffe qui influe sur les performances
  • Recharge un peu lente
  • L’absence de chargeur

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.

Le Nothing Phone (1) est un smartphone de milieu de gamme comparable au Motorola edge 30, qui est doté du même processeur Snapdragon 778G+ et d’une tarification assez similaire. Sans oublier la présence, sur les deux modèles, d’un duo grand-angle et ultra grand-angle de 50 mégapixels. Pour le reste, le premier smartphone de la nouvelle marque de Carl Pei ne ressemble à aucun autre appareil Android.

Fiche technique Nothing Phone (1)

Résumé
Taille de l'écran6.55 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
Mémoire interne128 Go, 256 Go
Mémoire vive (RAM)8 Go, 12 Go
Capacité de la batterie4500 mAh
Charge rapideOui
Définition du / des capteur(s) arrière50 Mpx, 50 Mpx
Caractéristiques techniques
Système d'exploitationAndroid
Version du système d'exploitationAndroid 12
Surcouche AndroidNothing OS
Assistant vocalGoogle Assistant
Affichage
Taille de l'écran6.55 pouces
Type d'écranOLED
Définition de l'écran1080 x 2400 pixels
Taux de rafraîchissement120Hz
Densité de pixels402 DPI
Écran HDROui
Mémoire
Mémoire interne128 Go, 256 Go
Stockage extensibleNon
Performance
ProcesseurSnapdragon 778G+ 5G
Finesse de gravure6nm
Nombre de cœurs CPUOcta-core
Fréquence CPU2.5GHz
GPUAdreno 642L
Mémoire vive (RAM)8 Go, 12 Go
Batterie
Capacité de la batterie4500 mAh
Batterie amovibleNon
Recharge sans-filOui
Charge rapideOui
Puissance de la charge rapide33W
Appareil Photo
Nombre de caméras (avant & arrière)3
Définition du / des capteur(s) arrière50 Mpx, 50 Mpx
Définition du / des capteur(s) avant16 Mpx
Enregistrement vidéo4K@30fps, 1080p@30fps
Stabilisateur caméraNumérique
Flash arrièreLED
Flash FrontalNon
Taille des photosites objectifs arrière1.0 µm, 0.64 µm
Taille des photosites objectifs frontaux1.0 µm
Ouverture objectif photo arrièresf/1.88, f/2.2
Ouverture objectif photo frontauxf/2.45
Réseau
Carte(s) SIM compatible(s)Nano-SIM
Compatible double SIMOui
Compatible 5GOui
Compatible VoLTEOui
Connectivité
Wi-Fi6
Bluetooth5.2
NFCOui
GPSOui
InfrarougeNon
Equipement
Type de connecteurUSB Type-C 2.0
Lecteur biométrique à empreinte digitaleOui
Capteur de reconnaissance facialeReconnaissance faciale 2D
AcceleromètreOui
GyroscopeOui
Capteur de lumière ambianteOui
Prise JackNon
Nombre de haut-parleurs2
Caractéristiques physiques
Hauteur159.2mm
Largeur75.8mm
Epaisseur8.3mm
Poids193.5g
Certification IP53

Dans la boîte du Nothing Phone (1)

Avant de vous détailler ce que contient la boîte du Nothing Phone (1), parlons-en de cette boîte ! Dans sa forme, elle diffère grandement d’une boîte de smartphone classique, puisqu’elle se présente comme une grand carré plat. À l’intérieur, le smartphone prend la moitié de l’espace dans un espace de rangement qui lui est intégralement dédié. De l’autre côté, un emplacement de la même taille contient :

  • Un câble de recharge USB Type-C vers USB Type-C ;
  • Une (belle) clé d’éjection pour ouvrir la trappe double nano-SIM ;
  • Un livre d’informations avec la carte de garantie.
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Pour terminer sur cette boîte, notons simplement qu’une fois ouverte, elle ne peut plus vraiment être fermée, avec son petit bout de carton qui pend. Sur cette première image, vous pouvez voir trois éléments qui accompagnent la protection d'écran, vendue séparément au tarif conseillé de 19 euros : une coque pour parfaire son positionnement, une lingette de nettoyage et une raclette - très efficace - pour retirer les bulles d'air. 

La boîte ne contient donc pas de bloc de chargement. Néanmoins, il est possible d’en acquérir un auprès du constructeur, au tarif conseillé de 35 euros. Il s’agit d’un très bel objet, bien qu’imposant, capable de délivrer une puissance de 45 Watts. Notez tout de même que le smartphone est compatible avec les standards PD 3.0 et Quick Charge 4.

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Design réussi, sublimé par l’interface Glyph

Bien qu’il s’agisse d’un smartphone milieu de gamme, le Nothing Phone (1) ne propose aux mains que des matériaux « nobles » : sa face avant comme son dos sont recouverts par du Corning Gorilla Glass 5, tandis que son châssis est en aluminium 100 % recyclé. En somme, vos mains et vos doigts ne sont jamais en contact avec du plastique.

Ce qui ne signifie pas pour autant que ce téléphone s’en passe. Mais, à ce sujet, plus de 50 % des composants plastiques du Nothing Phone (1) proviennent de matériaux biosourcés et recyclés. Le smartphone se présente donc comme un modèle à la conception plutôt écologique.

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Le Nothing Phone (1) est un téléphone plutôt imposant, malgré ses dimensions assez standards, à savoir 159,2 millimètres de hauteur contre 75,8 millimètres de largeur. La faute à son épaisseur plutôt conséquente (8,3 millimètres) et à ses angles droits. Notons tout d’abord que, pour autant, le smartphone reste relativement léger (193,5 grammes). Et ensuite qu’il tient parfaitement en main et se montre agréable à manipuler.

Pourquoi cette épaisseur alors que la tendance actuelle est la course à la finesse ? Tout simplement par souci du détail - voire par maniaquerie du côté des concepteurs. En effet, cette épaisseur leur a permis d’intégrer une dalle OLED spécifique, capable d’afficher des bordures parfaitement symétriques. En somme, le Phone (1) ne présente pas cet énorme menton que Nothing juge disgracieux chez les autres.

© Christelle Perret pour Clubic
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À chacun de juger l’intérêt de cette proposition, mais admettons qu’elle a le mérite d’être plutôt innovante. Pour le châssis, Nothing n’a pas réinventé la roue et puise son inspiration chez Realme avec le bouton de mise sous tension seul sur la tranche droite et les boutons de réglage du volume à gauche. Il est à noter que ceux-ci sont particulièrement bien placés : nous n’avons pas souffert de screenshot intempestifs comme ce fut le cas lors de notre test du realme C35

Notons que, comme pour le Motorola edge 30, le Nothing Phone (1) ne propose pas de lecteur d’empreinte digitale sur le bouton d’allumage, mais opte pour un emplacement sous l’écran. La tranche supérieure présente, comme à l’accoutumée, un micro ainsi que la fine grille pour le haut-parleur. Enfin, la tranche inférieure abrite la trappe double nano-SIM, un second micro, le port USB-C et la grille du haut-parleur principal. 

Il n’y a donc pas de port jack 3,5 mm. Et la présence d’un tel port serait tout à fait étrange puisque Nothing ne propose actuellement que deux produits : le Phone (1) dont nous parlons et les Nothing ear (1), de bons écouteurs sans-fil mais loin d’être révolutionnaires.

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Le dos du Nothing Phone (1), quel vaste sujet ! Alors commençons par les basiques. Le module photographique n’intègre que deux capteurs, positionnés l’un au-dessus de l’autre. Un choix justifié par le constructeur par la volonté de proposer uniquement des objectifs de qualité, et non pas un objectif principal correct et deux ou trois objectifs supplémentaires médiocres, voire totalement inutilisables. 

Et il faut reconnaître que c’est une configuration plutôt agaçante que l’on voit assez souvent, même sur certains modèles haut de gamme. C’est par exemple le cas avec le Motorola edge 30 Pro, qui dispose d’un îlot photo de trois objectifs dont un ultra grand-angle malheureusement très décevant.

Avant de passer à l’interface Glyph qui sublime le dos du téléphone, précisons simplement que le troisième micro du Nothing Phone (1) est positionné de manière très discrète à côté des objectifs photo.

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L’arrière du Nothing Phone (1) se présente tout en transparence, sans pour autant présenter les composants de smartphone de manière crue. Sa réelle particularité est donc l’interface Glyph. Destinées à bien plus que juste « faire joli », ses 900 LED regroupées en plusieurs bandes ont pour mission d’avertir silencieusement l’utilisateur lorsqu’il reçoit des appels, des messages, ou encore des notifications d’applications.

Les dix sonneries d’appel et les dix sons de notification proposés par Nothing sont accompagnés d’une cinématique visuelle unique affichée par l’interface Glyph. Et puisqu’il est possible d’affecter une mélodie à chaque contact, en un coup d’œil, l’utilisateur sait qui l’appelle, sans qu’aucun son ou vibration ne s’échappe du Phone (1), et sans avoir besoin de le retourner pour regarder son écran (option « Retourner au Glyph »).

En activant l’option « Compteur de recharge », l’interface Glyph affiche la progression de charge de la batterie via un câble. Pour l’instant, cette option ne fonctionne pas avec la recharge sans-fil. Mais le constructeur assure que de nombreuses nouvelles fonctionnalités arriveront au fur et à mesure pour faire grandir Nothing OS, notamment grâce au retour des utilisateurs.

Terminons cette partie en précisant que le Nothing Phone (1) est certifié IP53, c’est-à-dire qu’il est protégé contre l'accumulation nocive de poussière et qu’il se montre résistant aux éclaboussures. Et qu’il est commercialisé en deux coloris : noir ou blanc.

Bel écran OLED 120 Hz, très réactif

Le Nothing Phone (1) propose une dalle OLED de 6,55 pouces à la définition Full HD+, c’est-à-dire 1 080 x 2 400 pixels. Compatible avec la technologie vidéo HDR10+, il offre une fréquence de rafraîchissement dynamique de 60 à 120 Hz, selon le contenu en cours de lecture. Enfin, il est protégé par une couche de Corning Gorilla Glass 5, à l’instar du dos de l’appareil.

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Concernant l’affichage, on peut compter sur une luminosité adaptative jusqu’à 1 200 nits. De quoi lire l’écran sans difficulté en plein soleil, ou presque. En effet, on peut toutefois déplorer la présence d’un reflet important, une sorte d’effet miroir, qui peut occasionner une gêne. Pour le reste, il faut reconnaître que les bordures sont un peu épaisses, mais qu’elles se font facilement oublier grâce à leur symétrie parfaite. 

Pour ce qui concerne les réglages de l’écran pour s’assurer d’un affichage adapté à ses besoins et préférences, disons que c’est très sommaire. Comme tous les autres paramètres disponibles, mais nous y reviendrons plus tard. Notons simplement que le smartphone propose deux modes de couleurs, et très peu d’ajustements.

En effet, l’utilisateur a le choix entre le mode « Alive » qui propose des couleurs légèrement plus vives que le mode « Standard », accompagné d’une réglette de température sans aucun indicateur. Difficile donc de réaliser un paramétrage précis pour atteindre nos valeurs de références habituelles. Pour le reste, l’écran se montre très réactif, avec un retour haptique particulièrement précis et agréable d’utilisation.

Android 12, version Nothing OS

Le Nothing phone (1) tourne sous Android 12 avec la surcouche du jeune constructeur, Nothing OS. À l’usage, celle-ci se montre extrêmement discrète : elle intègre encore très peu de fonctionnalités, et se concentre surtout sur l’interface Glyph au dos de l’appareil. Nul doute qu’elle s’étoffera au fil des mois, mais selon Carl Pei, Android 12 est un excellent OS, et il n’est pas nécessaire d’en rajouter des tonnes… alors n’en attendons pas trop.

La fenêtre des notifications affiche quelques changements bienvenus concernant premièrement la partie réseau avec une grande bulle consacrée aux données mobiles, au Wi-Fi et au point d’accès mobile. Et deuxièmement, le Bluetooth. On retrouve évidemment sur la première pages des réglages rapides l’activation/désactivation de l’interface Glyph.

Le paramétrage de l’interface Glyph est d’ailleurs assez sommaire, pour l’instant. On se doute que de nouvelles fonctionnalités apparaîtront dans les prochains mois, parfois même à la demande de la communauté. Actuellement, les options sont limitées au choix parmi les 10 sonneries et 10 sons de notification avec lesquels l’interface Glyph se synchronise.

Notamment avec l’option  « Retourner au Glyph » (particulièrement mal traduite, comme d’autres paramètres du smartphone) qui passe le Nothing Phone (1) en silencieux lorsqu’il est posé à plat sur l’écran. Le réglage « Horaire du coucher » interdit au smartphone d’illuminer l’interface Glyph à ses heures, car la force de cet éclairage pourrait réveiller l’utilisateur.

Globalement, Nothing OS propose assez peu de choses à se mettre sous la dent, notamment en termes de personnalisation. Certes, on profite d’une police d’écriture façon pixel-art - mais en pointillés - assez agréable à l'œil, qui rafraîchit un peu l’expérience Android. Il faut cependant souligner le fait qu’elle n’est pas toujours très lisible, notamment sur un fond d’écran clair. 

Nothing OS est un plaisir à utiliser, car il est fluide et s’intègre parfaitement à Android 12. Toutefois, il s’agit d’un logiciel très jeune, et il comporte évidemment quelques bugs. Néanmoins, rien de très bloquant, et rien qui ne sera pas corrigé très bientôt.

Nous avons ainsi constaté à plusieurs reprises la disparition du clavier à l’écran, pourtant en cours d’utilisation. Et, à l’inverse, d’anciennes notifications qui refusaient de disparaître et avec lesquelles on ne pouvait pas interagir. Ou encore, des miniatures d’applications, comme celle de Google Maps, que l’on ne parvenait pas à fermer et qui restaient bloquées dans un coin de l’écran…

Performances : fluidité et réactivité au rendez-vous

Le Nothing Phone (1) est doté d’un processeur gaming milieu de gamme estampillé Qualcomm, le snapdragon 778G+ 5G. Gravé en 6 nanomètres, ce SoC octo-core de 2,5 GHz intègre une puce graphique Adreno 642L. Il est à noter que sur notre modèle, le processeur est épaulé par 8 Go de RAM : il ne s’agit donc pas de la configuration la plus véloce proposée par Nothing, à savoir 12 Go de RAM et 256 Go d’espace de stockage.

Les résultats des applications de benchmarks sont sans surprise : nous sommes face à un modèle milieu de gamme qui se défend assez bien. Notamment sur la partie de l’intelligence artificielle où le smartphone se montre extrêmement efficace, et en particulier sur le traitement photo. Androbench révèle de son côté l'excellent score de vitesse de lecture et d’écriture du smartphone (1515/961) pour le Motorola edge 30).

On notera tout de même les difficultés du Nothing Phone (1) à conserver des performances stables lorsqu’il chauffe, comme le confirme 3D Mark avec un “petit” score de 80,5%. Il faut reconnaître que face à certaines situations (téléchargement et installation d’applications, surtout), le téléphone chauffe assez fort. 

Rappelons que ce n’est pas un échec pour autant. Par exemple, le très bon Samsung Galaxy S22 Plus avec son Exynos 2200 ne dépasse pas le score de 70 % de stabilité. Et le Nothing Phone (1) propose des performances tout à fait appréciables, que ce soit à travers la navigation très fluide entre les applications, ou même en jeu. 

Par défaut, Genshin Impact se lance en qualité des graphismes « Faible », et bridé à 30 images par seconde. Le jeu tourne néanmoins très bien, même lorsqu’on pousse le curseur à 60 fps. Idem lorsque l’on passe sur des réglages « Moyen » à 30 fps. Dans ces situations, le Nothing Phone (1) n’a pas particulièrement chauffé. À noter que notre session a duré 1h30.

Audio : un manque de réglages regrettable

La partie audio d’un smartphone n’est jamais très impressionnante, notamment sur un modèle à moins de 500 euros. Pourtant, sans être une merveille de perfection, le Nothing Phone (1) propose un duo de haut-parleurs stéréo assez convainquant.

C’est en positionnant le curseur au centre de la réglette proposée que l’on profite d’un son équilibré. Au-delà, ce sont les aigües qui sont privilégiés.

Quoi qu’il en soit, le son délivré est distinct et agréable à l’oreille. Nous vous conseillons néanmoins d’opter pour une bonne paire d’écouteurs ou une enceinte Bluetooth pour profiter d’un audio de bien meilleure qualité.

Car, on regrette tout de même l’absence de paramètres permettant d’améliorer l’audio, notamment pour ajuster les différents niveaux afin d’adapter au mieux le son à nos goûts et offrir le rendu optimal à nos contenus préférés.

Photographie : Nothing va à l’essentiel

En matière de photo, le Nothing Phone (1) ne propose que l’essentiel, selon la volonté de Carl Pei et de ses équipes. À l’avant, il dispose d’un objectif pour selfies (Sony IMX471 sensor) de 16 mégapixels (ƒ/2.45) caché sous le poinçon situé en haut à gauche de l’écran.

Quant au dos du smartphone, il intègre deux objectifs : un capteur principal Sony IMX766 de 50 mégapixels (ƒ/1.88 ; 1 µm) qui est le même que nous avons apprécié sur le Motorola edge 30, et un ultra grand-angle Samsung JN1 de 50 Mpx (ƒ/2.2) doté d’un champ de vision de 144°, qui fait également office d'objectif macro.

© Christelle Perret pour Clubic
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Pour la partie photo, l’interface Glyph ajoute également sa pierre à l’édifice. En effet, dans des conditions de luminosité insuffisante, elle permet d’éclairer les sujets en gros plans, de manière bien plus subtile que ne le fait le flash LED, dont l’éclairage est beaucoup plus dur (et moins esthétique, au final).

Capteur grand-angle

Le Sony IMX766 de 50 mégapixels qui fait office de grand-angle est un plaisir à utiliser au quotidien, que ce soit pour photographier des paysages ou des personnes en mode portrait (nous verrons ce dernier point plus tard).

© Christelle Perret pour Clubic
© Christelle Perret pour Clubic
© Christelle Perret pour Clubic

Cet objectif s’en sort habilement dans toutes les situations, en proposant des clichés détaillés et vifs. On peut lui adresser le reproche d’un peu trop saturer les tons bleus et verts, mais à notre goût, cela rend les photographies particulièrement vivantes. À chacun de se forger son opinion sur cette caractéristique.

© Christelle Perret pour Clubic
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© Christelle Perret pour Clubic

L’autre reproche concerne la déformation qui survient parfois dans les angles des clichés, selon la composition capturée par l’objectif et le traitement de l’intelligence artificielle. Un point que nous avions déjà relevé avec le Motorola edge 30, mais qui ne gâche pas la bonne opinion que nous avons de cet objectif photo.

Zoom numérique

Lors de notre test du Motorola edge 30, nous vous avons conseillé d’éviter d’aller au-delà du zoom 3x car vous n’auriez alors qu’une bouillie de pixels en guise de souvenir. Par défaut, l’application photo du Nothing Phone (1) propose le zoom 2x tout en permettant néanmoins de pousser le niveau d’agrandissement jusqu’au zoom 20x.

zoom 2x © Christelle Perret pour Clubic

Nous sommes plutôt d’accord avec le constructeur : le zoom 2x permet de bénéficier d’un niveau de détails plutôt convenable. Au-delà, les photos souffrent d’un manque de netteté et sont, tout simplement, désagréables à revoir.

zoom 2x © Christelle Perret pour Clubic
zoom 4x © Christelle Perret pour Clubic
zoom 6x © Christelle Perret pour Clubic

Capteur ultra grand-angle

Aux côtés du très bon grand-angle du Phone (1), Nothing a ajouté un objectif ultra grand-angle de 50 mégapixels, doté d’un champ de vision de 114°, et qui fait également office de l'objectif Macro. Nettement moins convaincant, il délivre tout de même de jolis clichés permettant de voir une composition sous un angle différent.

© Christelle Perret pour Clubic
© Christelle Perret pour Clubic
© Christelle Perret pour Clubic

Sur des clichés similaires pris avec le grand-angle, on constate une différence de taille concernant la colorimétrie. En effet, les couleurs sont moins saturées et l’ensemble vire même légèrement au gris. C’est du côté des contrastes que l’intelligence artificielle semble pousser les curseurs, afin d’offrir une plus grande profondeur de champ.

© Christelle Perret pour Clubic
© Christelle Perret pour Clubic
© Christelle Perret pour Clubic

Malgré une déformation assez visible sur les angles (les arbres sont clairement un véritable challenge), le capteur ultra grand-angle propose des clichés propres, détaillés et plutôt agréables à l'œil.

Macro

L'objectif Samsung JN1 fait un excellent travail pour les photographies en mode Macro. Les sujets sont nets et les couleurs sont naturelles ; bien qu’elles mériteraient d’être un peu plus vives. De plus, l'intelligence artificielle applique proprement un léger flou d’arrière-plan très agréable à l'œil pour détacher le sujet du fond de l’image.

© Christelle Perret pour Clubic

Puisqu’il faut se rapprocher à moins de 4 centimètres de son sujet, le module Macro profite pleinement de l’interface Glyph qui illumine délicatement la composition, sans faire apparaître un point lumineux - dur et inesthétique - sur le cliché.

Glyph ON © Christelle Perret pour Clubic
Glyph ON © Christelle Perret pour Clubic
Glyph ON © Christelle Perret pour Clubic

Photos de nuit

L’application photo du Nothing Phone (1) ne propose pas de mode « cliché nocturne », il l’applique automatiquement lorsque la luminosité ambiante est jugée insuffisante pour que les différents capteurs du smartphone fonctionnent efficacement. Et c’est tout simplement brillant ! Par contre, le téléphone exige de rester immobile près de 6 secondes, ce qui peut être un peu long…

Les photos à la tombée de la nuit s’affichent dans des teintes plutôt violettes vers lesquelles la saturation est poussée, quel que soit le capteur arrière utilisé. Le résultat est un peu moins net qu’en pleine journée, mais le résultat est très plaisant à l'œil.

wide / ultrawide © Christelle Perret pour Clubic

Les photos prises en pleine nuit sont étonnamment très claires. Il s’agit ici d’une nuit de pleine lune, mais l’environnement était tout de même particulièrement sombre. Pourtant, les deux objectifs ont su récupérer une multitude de détails qui s’affichent assez nettement.

wide / ultrawide © Christelle Perret pour Clubic

On ne peut nier la présence d’un peu de bruit par endroit, d’un léger filtre blanc aussi. Mais ces résultats sont tout de même assez convaincants.

Portraits

Jusqu’ici, nous n’avons eu de cesse de vanter le capteur principal du Nothing Phone (1) que nous avions déjà beaucoup apprécié sur le Motorola edge 30. Toutefois, pour les Portraits, ce dernier proposait un capteur de profondeur de champ afin d’appliquer un bel effet bokeh. Ici, il faut donc « se contenter » de l’intelligence artificielle du modèle.

f/5.6 © Christelle Perret pour Clubic

Par défaut, le mode Portrait propose un réglage standard de f/5.6 afin d’appliquer un effet de flou moyennement fort sur les éléments qui entourent le sujet. Au niveau des couleurs et des contrastes, le capteur Sony IMX766 fait encore un excellent travail. Néanmoins, pour ce qui est du découpage du sujet, il reste des progrès à faire.

En effet, le détourage est un peu flou, et chaque angle (coudes, poignet, chapeau, cheveux, etc.) semble être un supplice pour l’intelligence artificielle du Nothing Phone (1). Le résultat est loin d’être catastrophique, mais on touche ici aux limites matérielles et logicielles du modèle.

f/16 © Christelle Perret pour Clubic
f/8.0 © Christelle Perret pour Clubic

Pour la science, nous avons tout de même joué avec le curseur de l’effet bokeh. Evidemment, lorsqu’on le désactive (f/16), le résultat est parfaitement propre. Mais ce n’est pas une fatalité, comme le montre le cliché en f/8 : il est possible de bénéficier d’un effet bokeh propre, tant qu’il reste léger. Pousser jusqu’à f/2.0, et pire f/1.0 est un exercice à réserver aux cascadeurs professionnels.

f/2.0 © Christelle Perret pour Clubic
f/1.0 © Christelle Perret pour Clubic

Selfies

À l’avant, le capteur de 16 mégapixels fait un très bon travail pour les selfies. Deux options sont disponibles : un curseur de mise en beauté qui sert, on suppose, à flouter les traits du visage, les imperfections ou encore les rougeurs. Malheureusement, aucune indication à l’écran ne nous éclaire sur le champ d’action de cette fonctionnalité.

Nous ne l’avons pas utilisée, si bien qu’on peut souligner le fait que cet objectif ne floute pas automatiquement le visage et ses angles : il offre donc un résultat très naturel. Quant à la deuxième option, elle sert à contrôler la force de l’effet bokeh, exactement de la même façon que dans la partie précédente dédiée au mode Portrait.

f/8.0 © Christelle Perret pour Clubic
f/16 © Christelle Perret pour Clubic
f/1.0 © Christelle Perret pour Clubic

Face au meilleur comme au pire, on ne peut que remarquer l’excellent rendu des couleurs et la luminosité globale de la scène. Pour le contexte, ces photos ont été prises avec les volets partiellement fermés (à cause de la vague de chaleur). Il ne faisait pas très sombre, mais la luminosité ambiante n’était clairement pas aussi bonne.

En somme, ce capteur devrait vous permettre de vous montrer sous votre plus beau jour, en toutes circonstances.

Vidéo

Pour la partie vidéo, le Nothing Phone (1) ne se montre pas très impressionnant. Il fait un travail correct au vu de son prix, mais il ne faut pas en attendre des merveilles. Pour ceux qui ne l'auraient pas vue, la conférence Return to Instinct qui a marqué le lancement du smartphone a été tournée avec un Nothing Phone (1), en 1080p@60fps.

Le capteur principal peut toutefois atteindre une qualité vidéo 4K, mais au prix d’une limite à 30 images par seconde. Il est bon de souligner le fait que le capteur bénéficie d’une stabilisation optique et électronique de l’image, mais qu’elle ne fait pas pour autant de miracle.

Quant au capteur selfie, il ne permet de filmer, au mieux, en 1080p à 30 images par seconde. Ce qui, en soit, est suffisant pour participer à des visioconférences en bonne qualité.

Bonne autonomie, mais charge (un peu) lente

Dans sa communication, Nothing promet que le Phone (1) offre deux journées d’autonomie, à condition qu’il reste en veille, grâce à sa batterie de 4 500 mAh. Nous avons eu l’occasion de passer plusieurs cycles de charge et globalement, le smartphone tient assez facilement plus d’une journée complète.

Notre modèle a tenu environ 13 heures sur la plateforme Netflix, en lecture continue de vidéos FHD, avec la luminosité écran au maximum.

De plus, il faut garder à l’esprit que le logiciel du Nothing Phone (1) mémorise les habitudes d’utilisation, et adapte en conséquence la distribution de ressources aux applications du smartphone. Ainsi, après quelques semaines d’utilisation, l’autonomie de la batterie se voit « gonflée », car la puissance est envoyée là où elle est vraiment nécessaire.

Concernant la recharge, le Nothing Phone (1) est compatible avec la charge filaire 33 W, lui permettant de passer de zéro à 50 % de batterie en 30 minutes. Pour une charge complète, il faut compter environ 1 h 40, ce qui est loin d’être une charge rapide. La batterie peut également être rechargée sans-fil, avec une puissance maximale de 15 W.

Enfin, elle propose une charge inversée de 5 W pour recharger les Nothing ear (1), les premiers écouteurs wireless de la marque londonienne.

Prix et disponibilité

Le Phone (1) a été lancé officiellement le 12 juillet 2022 lors de la conférence en ligne Nothing : Return to Instinct. Le smartphone sera disponible à la vente à partir du 21 juillet à 8 heures sur nothing.tech et Amazon. Deux coloris, noir ou blanc, seront proposés ainsi que trois configurations :

  • 8 Go de RAM et 128 Go de stockage : 469 euros ;
  • 8 Go de RAM et 256 Go de stockage : 499 euros ;
  • 12 Go de RAM et 256 Go de stockage : 549 euros.

Le constructeur assure qu’il appliquera les mises à jour Android pendant trois ans, et ne cessera pas d’appliquer des correctifs de sécurité tous les deux mois pendant quatre ans. En plus de bénéficier d’une conception plutôt écologique, le Nothing Phone (1) est prévu pour vous accompagner pendant quelques années.

Nothing Phone (1) : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Nothing voulait révolutionner le marché des smartphones avec son Phone (1). Sans réinventer la roue, la jeune marque londonienne de Carl Pei a su apporter un certain vent de fraîcheur. On le constate évidemment à travers l’interface Glyph qui lui donne un air différent des autres, mais qui permet aussi de changer (un peu) nos habitudes d’utilisation.

Nothing construit encore son image de marque en s’inspirant assez clairement d’Apple. Le travail des designers ne s’est pas arrêté à la conception du Phone (1), dont l’esthétisme est assez indéniable (mais chacun ses goûts). L’emballage du smartphone et la forme du bloc de charge (vendu séparément) ont été étudiés pour proposer quelque chose de différent (et de différenciant) aux utilisateurs.

Enfin, pour ce qui est des caractéristiques techniques, le smartphone s’inscrit parfaitement dans le segment milieu de gamme en ne faisant pas vraiment mieux que ses concurrents, mais en ne faisant pas moins bien non plus. Quant à Nothing OS, la surcouche tout en légèreté du constructeur sublime déjà l’expérience Android.

Les plus
  • Design réussi
  • L’interface Glyph rapidement indispensable
  • Superbe écran OLED 120 Hz
  • Puissance dans les jeux gourmands
  • Bonne autonomie
  • La simplicité de Nothing OS
Les moins
  • Quelques bugs avec Nothing OS
  • La chauffe qui influe sur les performances
  • Recharge un peu lente
  • L’absence de chargeur
Sous-notes
Design
9
Écran
9
Performances
9
Logiciel
8
Autonomie
8
Photographie
9
Meilleurs prix