Test du Realme GT 7 : avez-vous vraiment besoin d'une batterie de 7000 mAh dans la poche ?

Quelques mois après un ambitieux flagship killer baptisé GT 7 Pro, Realme revient avec une référence (à peine) plus abordable et porteuse d'une innovation importante en Europe : le Realme GT 7 est le tout premier smartphone à embarquer une batterie de 7 000 mAh. Promesse d'une autonomie inédite, ou poudre aux yeux marketing ?

L'autonomie est indéniablement l'une des attentes les plus fortes de la part des consommateurs. Aussi, forcément, lorsqu'un fabricant agite sous notre nez le plus gros accumulateur jamais vu dans un smartphone grand public, on mord. Mais, on va le voir, le Realme GT 7 est un smartphone contrarié, et notamment en raison de son tarif pour le moins étrange. À 749€, il est vendu… 10€ de moins que le GT 7 Pro.

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.

Dans la boîte du Realme GT 7

• Câble USB-A vers USB-C ;
• Coque de protection transparente.

Design : une apparence passe-partout

On triche un peu sur ce coup. Realme nous a fourni non seulement son nouveau GT 7, mais également la Dream Edition développée en partenariat avec Aston Martin. Ne nous en voulez pas, c'est cette dernière que nous avons choisi d'utiliser pour ce test.

De toute façon, on ne parle là que de cosmétique. Mais, comme vous le remarquerez, la Dream Edition est un tout petit peu moins passe-partout que le modèle traditionnel du GT 7. C'est vrai : il s'agit d'un smartphone Android avec un écran de 6,7" (17 cm de diagonale). Autant dire qu'on en a vu des milliers depuis des années, parfaitement copiés-collés.

Cela étant dit, le Realme GT 7 offre un bon équilibre entre confort d'utilisation et encombrement. Plutôt fin, pas trop lourd, il tient bien en main et, même si je peste sur ce capteur d'empreintes situé trop bas, il remplit parfaitement son office au fil de la journée.

On remarquera par ailleurs que les bordures de l'écran sont très fines, et laissent profiter d'une dalle AMOLED de qualité. Comme le realme GT 7 Pro, le GT 7 est certifié IP69 et son écran est protégé par un verre Gorilla Glass 7i.

Écran : une dalle AMOLED lumineuse et très colorée

L'écran OLED du Realme GT 7 n'impressionne pas particulièrement pour sa luminosité (la dalle reste lisible en plein soleil, mais sans plus). Par contre, la marque y va très fort pour la saturation des couleurs !

C'est sûr, c'est flatteur. Les couleurs sont extrêmement contrastées et profondes, au risque d'être parfois un peu fantaisistes. Mais, si vous n'avez que faire de l'aspect naturel des choses, il est indéniable que le Realme GT 7 en met plein les yeux. Notez que le schéma de couleurs « naturel » allège bien évidemment le bilan et propose quelque chose de bien plus neutre.

Cadencé à 120 Hz, l'écran du Realme GT 7 est très réactif et répond au doigt et à l'œil lors de sessions de scrolling intensif. Enfin, on apprécie le choix d'une définition de 1200p qui apporte plus de finesse dans l'affichage sans pour autant être aussi énergivore que le QHD+ des modèles très haut de gamme.

Performances : un processeur puissant mais contrarié

Realme l'écrit partout : le GT 7 est le premier smartphone en Europe à être équipé de la puce Dimensity 9400e de MediaTek. Un challenger, face à l'inénarrable Snapdragon 8 Elite de Qualcomm qui, il faut bien le dire, s'en sort admirablement bien.

Concrètement, sur AnTuTu, le mobile se situe quelque part entre un Samsung Galaxy S24 (de l'an dernier donc) et l'iPhone 16 Pro. Pour un smartphone à 750€, on s'y retrouve largement.

Maintenant, il faut bien que l'on précise que la stabilité n'est pas le point fort de ce SoC. Lors de son premier passage sur 3DMark, alors que la puce avait déjà était bien éprouvée par les autres benchmarks, l'application sanctionnait le smartphone de 4 700 points et d'un score de stabilité – autant l'écrire – lamentable, de 38%. Un chiffre qui illustre le thermal throttling, c'est-à-dire l'affaissement des performances lorsque la température monte.

En repassant le test après une petite demi heure de refroidissement, on passe cette fois à 5 342 points pour un score de stabilité à 66%. Mieux, mais plutôt inquiétant pour un smartphone qui se revendique « flagship killer ».

Maintenant, dans les faits, je dois bien avouer que je n'ai pas constaté de ralentissement, ni même de chauffe excessive lors de mon temps passé avec le Realme GT 7. Même après une longue session de Genshin Impact en qualité « élevée », le smartphone tient parfaitement ses 60 images/s (fps), sans chauffer outremesure. Plus de peur que de mal, donc.

Interface : une surcouche un peu chaotique

Realme fait partie du conglomérat BBK Electronics regroupant notamment OnePlus et OPPO. À ce titre, le Realme GT 7 est lancé sous Android 15 avec la surcouche realmeUI 6.0… autrement dit une copie carbone de ColorOS / OxygenOS.

On retrouve les mêmes icônes, les mêmes menus, cette même pastille qui singe la Dynamic Island des iPhone pour afficher le titre en cours de lecture et cette barre latérale de raccourcis. Bref, on est à la maison, et c'est pour le mieux. Au détail près que notre exemplaire de test semble être fourni avec un logiciel non final, qui porte encore quelques bugs.

C'est bête, mais je n'ai par exemple pas réussi à restaurer la sauvegarde de mon précédent smartphone depuis l'onboarding du realme GT 7. J'ai dû l'initialiser comme un nouveau mobile, puis restaurer ma sauvegarde a posteriori. Plusieurs fois par jour, j'ai également une pop-up m'indiquant que j'utilise « un téléphone personnalisé pour une région ». Conséquence ? Aucune, si ce n'est se demander sincèrement ce que cela peut bien signifier.

Bref, de maigres contrariétés, que l'on espère sincèrement conscrites aux modèles envoyés à la presse. Gageons que les versions commerciales seront parfaitement fonctionnelles.

En matière d'intelligence artificielle, le realme GT 7 propose essentiellement des outils dédiés à la photo. Suppression de photo bombers, d'éléments de décor disgrâcieux et j'en passe : vous connaissez. On trouve également (l'assez répugnant) AI Studio déjà aperçu sur d'autres appareils, et qui sert à réimaginer vos photos non pas à l'aide de prompts, mais en piochant dans une galerie de styles visuels plus ou moins marqués. Une boutique de déguisements virtuels donc, avec laquelle on s'amusera deux minutes avant de désinstaller l'application. D'ailleurs, il vous faudra des crédits pour modifier vos photos. Magnanime, realme vous en offre 5 000 pour commencer (chaque modification coûte entre 5 et 10 crédits).

Du reste, le realme GT 7 est relativement gentil en matière d'applis préinstallées (Amazon, TikTok). Bien plus qu'un Xiaomi, en tout cas. Et, pour en finir avec ce chapitre, retenez que realme promet quatre ans de mises à niveau Android, et six ans de correctifs de sécurité au total.

Appareil photo : des images de toute beauté

Le GT 7 a beau tout miser sur son autonomie, il embarque une configuration photo intéressante et (relativement) équilibrée. Reste qu'on ne peut s'empêcher de constater qu'il s'agit de la même qu'un Certain CMF Phone 2 Pro… vendu 259€. Comme quoi, la définition de flagship killer a indéniablement été mise à mal par Nothing cette année.

La configuration photo du Realme GT 7 :

• Grand-angle : 50 Mpx, 1/1,56", f/1,8 ;
• Ultra grand-angle : 8 Mpx, 1/4,0", f/2,2 ;
• Téléobjectif 2x : 50 Mpx, 1/2,8", f/2,0 ;
• Selfie : 32 Mpx, 1/2,74", f/2,4.

Grand-angle

À l'image de son écran, les clichés sortis du Realme GT 7 sont extrêmement saturées. « Sublimées », pourrais-je écrire si j'étais un attaché de presse. Mais le fait est que, souvent, c'est tout simplement exagéré. Reste que cette approche peut avoir ses adeptes. Il va sans dire que cette explosion de couleurs rend les photos même les plus anecdotiques exceptionnelles.

Au-delà de ça, le grand-angle du GT 7 produit d'assez bons résultats, avec un piqué au rendez-vous et une très bonne gestion des hautes dynamiques. Toutes les parties de l'image sont très lisibles, et la résolution généreuse nous laisse nous attarder sur les détails.

Ultra grand-angle

L'ultra grand-angle est nettement en-dessous du grand-angle. Avec 8 mégapixels seulement, il trouve très rapidement ses limites, et ne vaut guère que pour immortaliser de grands paysages. En revanche, on saluera la cohérence colorimétrique. Les photos issues de l'ultrawide sont tout aussi saturées que celles du module principal.

Téléobjectif / Zoom

Le téléphoto du GT 7 est lui aussi d'assez bonne facture, même s'il donne l'impression de pousser les curseurs de contraste et de saturation encore plus loin que les deux autres. Avec son zoom optique (modeste) 2x, on atteint une focale d'environ 47 mm qui s'avère assez adaptée à du portrait ou de la photo de rue.

Avec les modes de grossissement numérique, on perd logiquement en niveau de détail de façon incrémentielle. En 5x, passe encore. Au-delà, les pixels sont très grossiers et même l'IA ne parvient pas à combler les trous de façon particulièrement convaincante.

Photos de nuit

Les différents capteurs de la configuration s'en sortent correctement de nuit. En intérieur du moins. Car, dehors, c'est uniquement le grand-angle qui vaut le détour, avec une définition conservée à haut niveau et une bonne résistance au bruit numérique.

Portraits et selfies

Le realme GT 7 est assez bon portraitiste, notamment grâce à son grand-angle très lumineux et pour la focale intéressante de son téléobjectif. Le flou d'arrière-plan est harmonieux (et heureusement ajustable, car un peu trop prononcé par défaut). Les couleurs, forcément, sont invraisemblables mais restent, je trouve, à l'avantage du sujet. Pourquoi pas !

À l'avant, le capteur 32 mégapixels remplit lui aussi correctement son office, avec une belle profondeur de champ et une exposition à l'avenant, même à contrejour.

Vidéo

Le realme GT 7 est assez redoutable en vidéo. Il est capable de filmer en 8K à 30 images par seconde avec son grand-angle. Néanmoins, on remarque bien vite que la stabilisation est un peu trop agressive pour autoriser des tournages en se déplaçant. Par ailleurs, pour de la 8K, la qualité et le piqué de l'image ne sont pas forcément à tomber à la renverse.

Le grand-angle du Realme GT 7, captation en 8K à 30 fps.

Pour les ralentis, le smartphone est aussi en mesure de tourner en 4K à 120 images par seconde. Mais pour s'assurer la meilleure qualité possible, et le meilleur compromis avec la stabilisation, on préfère encore choisir la 4K à 60 fps. On notera également la possibilité de tourner en Dolby Vision HDR pour améliorer encore l'exposition et la saturation des couleurs.

Le grand-angle du Realme GT 7, captation en 4K à 120 fps.

Le grand-angle du Realme GT 7, captation en 4K à 60 fps.

Le grand-angle du Realme GT 7, captation en 4K à 60 fps Dolby Vision.

L'ultra grand-angle devra quant à lui se contenter de 1080p à 30 fps, et le téléobjectif n'offre selon moi pas une qualité suffisante pour mériter son usage.

L'ultra grand-angle du Realme GT 7, captation en 1080p à 30 fps.

Le téléobjectif du Realme GT 7, captation en 4K à 60 fps Dolby Vision.

Autonomie : alors, cette batterie de 7000 mAh ?

Le realme GT 7 est le tout premier smartphone à arriver chez nous avec une batterie aussi grande. 7 000 mAh, c'est une capacité que l'on retrouve habituellement dans des tablettes. Une prouesse permise notamment par les batteries de nouvelle génération, conçues en silicium-carbone.

Mais est-ce que cela change radicalement la donne ? En toute franchise, je ne trouve pas. Sur notre protocole habituel PCMark (qui simule un usage du smartphone), le Realme GT 7 a mis 20h36 pour arriver à 20% d'autonomie. Ne vous méprenez pas : il s'agit du meilleur score de l'année. Seulement, le Nothing Phone (3a), équipé d'une batterie de 5 000 mAh seulement, faisait à peine moins bien avec 19h46.

Aussi, à l'usage, je dois bien dire que je n'ai pas remarqué de différence fondamentale. Si on ne me l'avait pas dit, je n'aurais jamais soupçonné que le realme GT 7 disposait d'une telle batterie. J'ai pu tenir presque deux jours sans avoir à recharger mon téléphone, ce qui est admirable… mais pas révolutionnaire pour autant.

Je soupçonne à ce titre une mauvaise optimisation logicielle, et met en cause le throttling de la puce, qui joue vraiment au yoyo. Un passage du GT 7 sur le benchmark AnTuTu (une petite quinzaine de minutes) fait par exemple perdre 9% d'autonomie à la batterie gargantuesque du smartphone. Pour vous faire une idée, le même test sur le CMF Phone 2 Pro (score de stabilité de 99% sur 3D Mark) ne rogne que 4% d'autonomie.

Enfin, pour la recharge (filaire uniquement), le realme GT 7 Pro et son chargeur 120 watts (vendu séparément) refont le plein en environ 45 minutes.

Realme GT 7 : Prix, disponibilité et concurrence

On ne va pas se le cacher, le positionnement du Realme GT 7 est un brin étrange. Lancé à 749€, il n'est que 10€ moins cher que le GT 7 Pro (meilleur processeur, batterie moins costaude). Une multiplication des références qui n'aide pas vraiment à y voir plus clair dans la gamme du fabricant. Notez que nous avons évidemment posé la question à la marque pour essayer de comprendre cette stratégie, mais aucune réponse ne nous a été apportée à temps pour la publication de ce test.

À ce tarif, le nouveau smartphone de Realme se positionne face au OPPO Reno13 Pro ou au Xiaomi 14T Pro. Côté iOS, on pourra évidemment lui préférer le récent iPhone 16e. Au gré des promotions, on pourrait également mettre la main sur un OnePlus 13 ou un Samsung Galaxy S25 à un tarif approchant.

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