L’Honor 400 succède à l’Honor 200 sur le marché très lucratif des smartphones milieu de gamme. Étonnamment, il conserve la même puce, passe de 12 à 8 Go de RAM et perd le téléobjectif de sa caméra dorsale… Cette « évolution » est inédite dans le monde de la téléphonie mobile.

Ces choix pour le moins étranges ont un bon côté : le prix du nouveau venu est largement inférieur à celui de son prédécesseur : à partir de 499 euros (hors promotion), soir 150 euros moins cher que l’Honor 200.
En ces temps de crise, cette baisse de prix est bienvenue. Cela en fait-il tout de même un produit recommandable ? Afin de le savoir, nous avons passé un mois en sa compagnie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il nous a étonnés !
- Prix
- Photos jusqu'en zoom 2x (4x avec un peu d'indulgence)
- Mode portrait "studio Harcourt"
- Performances globales correctes
- Fonctions IA
- Autonomie
- Beaucoup trop de bloatwares
Design et ergonomie : minimalisme de rigueur
L’Honor 400 affiche un design minimaliste ainsi qu’une qualité de construction irréprochable. On retrouve la désormais classique conception en « sandwich », où deux feuilles de verre enserrent le châssis. Celui-ci supporte sur son flanc droit les touches mécaniques tandis qu’on trouve à sa base le tiroir pour cartes SIM ainsi que le connecteur USB-C. La face supérieure abrite l’antique (mais indispensable, paraît-il) port infrarouge. Pourquoi pas.
La feuille de verre recouvrant la face arrière est dépolie, ce qui a l'avantage de procurer un toucher agréable tout en la rendant moins sensible aux salissures et empreintes de doigts. La caméra dorsale dépasse largement. Elle adopte une forme trapézoïdale sensée rappeler celle d’un hublot d’avion vu en perspective.
L’Honor 400 pèse 184 grammes et mesure 156,5 x 74,6 x 7,3 mm. Il n’est donc pas vraiment discret tout en conservant un poids correct. Le constructeur affirme qu’il est conforme à la norme d’étanchéité IP65 et qu’il résiste à une chute sur du béton (ce que nous avons vérifié).
Précisons pour finir ce rapide tour du propriétaire qu’il est décliné en Midnight Black (noir) et Desert Gold (blanc crème), Honor le commercialisant aussi en Meteor Silver (blanc) exclusivement sur son site.
Un écran fidèle et lumineux
L’écran est fait d’une dalle AMOLED de 6,55’’ affichant 2736 x 1264 pixels. Elle est donc un peu plus petite, mais mieux définie que celle de l’Honor 200 (6,7 ’’ ; 2664 x 1200 pixels). Elle gère 1,07 milliard de teintes, bénéficie d’une fréquence de rafraîchissement variable montant jusqu’à 120 Hz et d’une luminosité maxi de 5000 nits en pic HDR. On trouve sans surprise une perforation où prend place la caméra frontale tandis qu’un lecteur d’empreintes digitales loge sous sa surface. Rien de bien nouveau, donc.
Cela ne l’empêche pas de produire une image de très bonne qualité, dépourvue de latence et au contraste impeccable. L’écran reste lisible en plein soleil, son intensité lumineuse s’adaptant automatiquement à l’éclairage extérieur. Si l’on chipote, on peut lui reprocher un rendu colorimétrique un peu trop froid. On peut corriger cela en faisant un tour dans les paramètres d’affichage, puis en sélectionnant le mode « normal » à la place de « vif ».
On en profitera pour explorer les différents réglages proposés afin de ne pas malmener ses yeux en utilisation prolongée ainsi qu’un étonnant mode de « soulagement du mal des transports » que nous n’avons pas pu tester, faute de trouver quelqu’un dans notre entourage en souffrant.
Des performances correctes
L’Honor 400 est bâti autour d’un SoC Snapdragon 7 Gen 3, soit identique à celui qui équipait l’Honor 200. Il est épaulé par 8 Go de RAM (contre 12 Go pour le modèle précédent) et dispose de 512 Go de stockage interne, non extensible. Ces choix nous semblent de prime abord étonnants pour un nouveau produit . Bien sûr, le Snapdragon 7 Gen 3 n’est pas mauvais, mais il date de l’an dernier. Et la moindre quantité de mémoire de travail peut sembler pénalisante. Est-ce le cas ?
Afin de tirer tout cela au clair, nous avons soumis l'Honor 400 à notre habituelle batterie de tests. Il obtient 847 175 points Antutu (évaluation des performances globales). Geekbench, qui mesure les capacités du CPU et de la mémoire vive, le crédite de 3125 points en fonctionnement multicœurs (1144 points en monocoeur). Enfin, il récolte 1485 points au test Wild Life Extreme de 3DMark Mobile qui évalue le GPU.
Sans être exceptionnelles, ces performances sont tout à fait honorables. Elles sont d’ailleurs proches de celle de l’Edge 50 Pro de Motorola, disponible depuis plus d’un an. Les 8 Go de RAM suffisent amplement si l’on n’abuse pas du multitâches. On peut faire tourner sans gros problème les jeux populaires. Il faudra parfois se contenter d’un niveau de détail moyen pour conserver une bonne fluidité d’affichage.
En « recyclant » une puce de l’an dernier et en diminuant la quantité de RAM qui l’accompagne, Honor confirme que la présence de 12 Go de mémoire vive sur un smartphone milieu de gamme n’est pas indispensable. Jusqu’ici tout va bien, donc.
Excellente autonomie
L’Honor 400 est équipé d’une batterie Silicium-Carbone de 5300 mAh. Cette technologie, qu’Honor maîtrise depuis quelques générations, a pour principal avantage d’avoir une meilleure densité énergétique (plus d’énergie disponible dans un même volume) que le traditionnel Li-Ion.
Ainsi équipé, le smartphone dispose d’une autonomie plutôt impressionnante. En utilisation traditionnelle — Internet, réseaux sociaux, messageries instantanées, e-mails, streaming audio, un peu plus d’une heure de jeu, 90 minutes de streaming vidéo et une cinquantaine de photos — on frôle les deux journées avant de se retrouver à sec.
En mode geek, où l’on abuse des bonnes choses de la vie numérique (notamment du jeu et du streaming vidéo), on dépasse généralement une journée. Bien sûr, ces valeurs peuvent varier d’un utilisateur à l’autre. Honor précise que l’optimisation de la consommation est assurée par une IA qui régule la fourniture d’énergie en fonction des applications actives.
L’Honor 400 bénéficie de la charge rapide 66 Watts, à condition de posséder un bloc d’alimentation compatible (non fourni avec l’appareil). Le constructeur annonce que l’on passe de 0 à 100 % en 46 minutes, ce que nos tests confirment. Milieu de gamme oblige, il faudra faire une croix sur la charge à induction.
Un tour de Magic OS 9
L’Honor 400 est équipé d’Android 15 et de MagicOS 9.0, la surcouche maison. Avant d’aller plus loin, précisons que le constructeur garantit la fourniture des mises à jour majeures et des patches de sécurité pendant 6 ans. Pas mal pour un milieu de gamme.
MagicOS 9.0, c’est un peu comme les épinards : soit on aime tout de suite, soit on ne s’y fait pas. Son objectif est de rendre l’utilisation du smartphone aussi intuitive que possible et surtout de combler les lacunes de l’interface d’Android (et il y en a un paquet). L’IA est ici baptisée Magic AI et son accès passe souvent par Magic Portal.
Il prend la forme d’une barre lumineuse apparaissant sur le bord de l’écran lorsqu’on sélectionne un élément affiché (texte, image, page web, etc). Elle propose une liste d’apps pouvant traiter la sélection. L’utilisateur choisit celle qui l’intéresse en par un glissement vers l’icône correspondante (envoi d’un texte vers l’application de messagerie, une story Instagram, etc).
On ne va pas détailler ici le fonctionnement de Magic AI, nous l’avons déjà fait lors du test de l’Honor Magic 7 Pro. On se contentera de dire qu’elle est étonnamment complète pour un smartphone de milieu de gamme et que la fonction « suivi du regard » n’est pas implémentée, faute de capteur frontal.
Les tâches liées à l'IA sont partiellement traitées en local (lorsque c'est possible, le Snapdragon 7 Gen 3 est assez limité), l'essentiel étant confié à des serveurs Cloud (de Google, principalement). A en croire Honor, cette forme de traitement collaboratif est une première dans le monde des smartphones.
Parmi les nouveautés de Magic AI, nous avons été bluffés par l’extension d’image par IA, la détection de deepfake dans une conférence vidéo et surtout par la création d’un clip de 5 secondes à partir d’une image fixe. Celle-ci est effectuée par Veo 2, l’outil de génération vidéo de Google, et produit des résultats impressionnants de réalisme.
Son utilisation est simplissime : on choisit une photo dans la Galerie, puis la fonction « image vers vidéo ». Quelques dizaines de secondes plus tard, une mini vidéo d’à peu près cinq secondes est proposée. Son réalisme est souvent stupéfiant et peut parfois mettre mal à l’aise, notamment lorsqu’on anime la photo d’une personne disparue.
Honor explique que la fonction est proposée gratuitement pendant deux mois à tout acheteur du smartphone, à hauteur de 10 vidéos par jour. Et après ? Interrogé à ce sujet, Honor France nous a répondu que rien n’était encore arrêté pour la suite. La fonction deviendra-t-elle payante ? Ou le quota quotidien sera-t-il reconduit tel quel ? A suivre…
Agréable à utiliser, intuitif et disposant de capacités évoluées, MagicOS 9 sur l’Honor 400 n’a à nos yeux qu’un seul gros défaut : la présence de bloatwares. On en a trouvé plus d’une douzaine que l’on peut tous désinstaller à quelques exceptions près. Parmi elles, l’Honor App Market est redoutable. Surtout ne la démarrez jamais : vous verriez apparaître sur la page d’accueil des dossiers plein d’apps non désirées dont il faudra se débarrasser à intervalles réguliers. Un enfer.
Le choix d’une puce un peu datée (mais toujours satisfaisante), conjugué à un appel systématique Cloud pour l’IA rend le 400 agréable à utiliser. La puissance de traitement du Snapdragon 7 Gen 3 s’avère suffisantes pour faire tourner Magic OS dabs de bonnes conditions, les 8 Go de RAM s’avérant suffisant. A condition, bien sûr, d’avoir accès à un réseau (Wifi ou 4G/5G) et d’accepter de confier ses données à Google et Honor… mais c’est une autre histoire.
Photo : tout va bien, malgré la disparition du téléobjectif
Les caméras de l’Honor 400 sont composées de deux modules à l’arrière et un à l’avant :
- Module principal : capteur 200 Mpxl de 1/1,4 ’’ ; objectif ouvrant à f/1,9 ; autofocus à détection de phase ; stabilisation optique
- Ultra grand-angle : capteur 12 Mpxl ; objectif ouvrant à f/2,2 ; autofocus
La caméra frontale embarque un capteur de 50 Mpxl ainsi qu’un objectif ouvrant à f/2.
Bonne nouvelle : la caméra dorsale du 400 gagne un capteur 200 Mpxl pour son module principal (50 Mpxl sur le 200). Mauvaise nouvelle : elle perd son téléobjectif, sacrifié sur l’autel d’une logique pas toujours simple à comprendre. Honor la justifie en expliquant que l’utilisation de l’IA et du pixel binning offre un zoom 2x « qualité optique » . Cela permet d’économiser sur les coûts de fabrication et de baisser le prix de vente.
Et la qualité d’image, dans tout cela ? En bon éclairage ou lumière du jour, le résultat est très bon avec le module principal. Le zoom x2 « qualité optique » produit lui aussi de belles images qu’il faut examiner à 100 % sur un écran informatique pour constater une très faible perte de détail. Honor a manifestement fait un excellent boulot.
En zoom 4x, le résultat reste toujours correct, même si on commence à percevoir une légère absence de détails en arrière-plan ou leur aspect artificiel. Rien de dramatique et l’on pourra exploiter sans problème les images ainsi produites. Fatalement, les choses empirent au-delà : à 10x, l’IA peine à reconstituer des détails non captés et à 30x on est plutôt face à une bouillie peu digeste… à moins d’activer la fonction « AI Super Zoom », déjà croisée sur le Magic 7 Pro et dont l’icône apparaît dans l’interface lorsqu’elle est disponible.
AI Super Zoom est en fait un traitement effectué par l’IA dans le cloud d’Honor. Pour en bénéficier, il faut impérativement être connecté au net en Wifi ou en 4G/5G et accepter de confier ses images au constructeur. L’IA tente alors de « deviner » les détails de la scène qui n’ont pas été enregistrés par l’appareil photo. Le résultat s’avère concluant, à défaut d’être une reproduction fidèle.
Mais peut-on toujours qualifier l’image comme étant une photographie ? Il s’agit plutôt d’une interprétation du réel. Pour s’en convaincre, il suffit de shooter un sujet en activant AI Super Zoom, puis de recommencer en se rapprochant assez du sujet pour ne pas utiliser de zoom. Le résultat est sans appel.
L’ultra grand-angle est quant à lui correct, sans plus, et souffre d’une légère perte de détail lorsque la scène est éloignée et d’un manque de piqué sur les bords. Rien de trop pénalisant, surtout à ce niveau de prix.
Les images réalisées en mode nocturne sont un poil moins définies, mais restent tout à fait exploitables jusqu’en zoom 4x si l’on a un peu d’indulgence. Il faut en revanche avoir la foi du charbonnier pour les trouver correctes au-delà et jusqu’en 10x, valeur maximale autorisée.
Le mode portrait bénéficie toujours du savoir-faire du célèbre Studio Harcourt pour produire des images au flou d’arrière-plan bien maîtrisé. On ne va pas s’étendre sur le sujet, déjà largement traité dans notre test de l’Honor 200 Pro. Un mot pour finir sur la macrophotographie, assurée par l’ultra grand-angle, qui donne entière satisfaction en bonne luminosité.
Notre avis sur l'Honor 400
Positionné en milieu de gamme, l’Honor 400 succède à l’Honor 200. Il conserve le même SoC perd un tiers de sa mémoire vive ainsi que le téléobjectif de la caméra arrière. Cette stratégie d’« évolution » peut sembler hasardeuse, mais elle s’accompagne d’un atout non négligeable. Le prix de l’Honor 400 est en baisse de 150 euros par rapport à celui de son prédécesseur. Et ça, on aime beaucoup !
On apprécie d’autant plus que l’Honor 400 dispose d’un excellent écran, d’une puissance de calcul tout à fait correcte et d’une très bonne autonomie. La partie photographique, qu’on pensait malmenée, est en définitive un atout non négligeable. Les clichés sont de bonne tenue, y compris en faible luminosité. Le mode portrait concocté avec la collaboration du Studio Harcourt Paris s’avère toujours aussi performant et le zoom numérique 2x « qualité optique » nous a convaincus.
Mieux encore : l’Honor 400 est bardé de fonctions liées à l’intelligence artificielle, regroupée sous l’appellation Magic AI. Celles-ci sont très efficaces et accessibles grâce à Magic Portal, qui apparaît quand on en a besoin. La plus impressionnante est sans conteste la création d’une vidéo à partir d’une photo, basée sur la technologie Veo2 de Google. Le secret ? Une étroite collaboration avec le Cloud, le processeur local n'étant pas capable de prendre seul en charge l’IA.
Avec l’Honor 400, le constructeur démontre que les spécifications techniques ne sont plus forcément l’alpha et l’oméga d’un smartphone. L’IA et un logiciel bien conçu sont bien plus séduisants, surtout à prix moindre !
- Prix
- Photos jusqu'en zoom 2x (4x avec un peu d'indulgence)
- Mode portrait "studio Harcourt"
- Performances globales correctes
- Fonctions IA
- Autonomie
- Beaucoup trop de bloatwares
Fiche technique Honor 400
Taille de l'écran | 6.55 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 8 Mo |
Capacité de la batterie | 5300 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 200 Mpxl + 12 Mpxl |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | 15 |
Surcouche Android | MagicOS 9.0 |
Assistant vocal | Gemini |
Taille de l'écran | 6.55 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Définition de l'écran | 2736 x 1264 pxls |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Densité de pixels | 460 ppp |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 256 Go, 512 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Snapdragon 7 Gen 3 |
Finesse de gravure | 4nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 |
Fréquence CPU | 2.63GHz |
GPU | Adreno 720 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Mo |
Capacité de la batterie | 5300 mAh |
Batterie amovible | Non |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 66W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 1 + 2 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 200 Mpxl + 12 Mpxl |
Définition du / des capteur(s) avant | 50 Mpxl |
Enregistrement vidéo | 4K 30 im/sec maxi |
Stabilisateur caméra | Optique et Numérique |
Flash arrière | LED |
Flash Frontal | Non |
Ouverture objectif photo arrières | f/1,9 ; f/2,2 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2 |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM, eSIM |
Nombre total eSIM | 1 |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | a/b/g/n/ax 2.4 GHz / 5 GHz |
Bluetooth | 5.4 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Oui |
Satellite | Non |
Type de connecteur | USB-C 2.0 |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 3D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 156.5mm |
Largeur | 74.6mm |
Epaisseur | 7.3mm |
Poids | 184g |
Certification IP | IP65 |
Indice de réparabilité | NC |
DAS tête | 0,77 W/kg |
DAS tronc | 1,25 W/kg |
DAS membres | 2,95 W/Kg |