Test du Realme P3 : le smartphone entrée de gamme le plus résistant de sa catégorie

Realme est en grande forme en ce début d'été, et ajoute à son catalogue déjà bien riche une référence que l'on pourrait qualifier d'à cheval entre l'entrée et le milieu de gamme. Un smartphone déjà disponible depuis plusieurs mois en Inde, qui s'exporte finalement dans nos pénates. Pour le meilleur et pour le pire.

Realme est présent sur tous les fronts. Quelques semaines après avoir lancé l'un des premiers smartphones équipés d'une batterie de 7 000 mAh, le Realme GT 7, la marque chinoise redescend d'un braquet avec le très modeste P3. Un mobile à petit prix, qui va comme beaucoup d'autres chercher à placer le plus judicieusement possible le curseur des compromis. Car compromis il y aura, on vous prie de nous croire. Le Realme P3 a-t-il ses chances, dans un marché 2025 inondé de smartphones de très haute tenue ? Réponse dans notre test complet.

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.

Dans la boîte du Realme P3

• Câble USB-A vers USB-C ;
• Coque de protection en silicone.

Design : classique mais fonctionnel

L'esthétique du realme P3 ne casse pas trois pattes à un canard. Avec sa diagonale de 6,67" (16,9 cm) et ses deux modules caméra sagement alignés à la verticale, il ne sort pas du lot. Après tout, on attend rarement d'un smartphone d'entrée de gamme de révolutionner l'industrie.

Fin, mais pas trop fin (8 mm). Léger, mais pas trop léger (194 grammes), le realme P3 est, autant l'écrire : un peu ennuyeux (surtout en gris). Ennuyeux, jusqu'à ce que l'on se penche sur sa fiche technique, figurez-vous. En effet, nous avons là l'unique smartphone à 199€ profitant d'une certification IP69. C'est-à-dire qu'il est non seulement capable de résister à une immersion accidentelle à 2,5 mètres de profondeur pendant 30 minutes, mais aussi de résister à des jets à haute pression et des liquides chauds.

Cela ne sera évidemment pas utile à tout le monde, mais il faut reconnaître que realme va plus loin que la concurrence sur ce point. Aussi, on ajoute que le tiroir dual SIM du P3 permet d'étendre le stockage du smartphone par carte mémoire microSD. Mine de rien, on ne voit plus ça si souvent.

Écran : une dalle AMOLED correcte

L'écran Full HD du realme P3 est tout à fait raccord à nos attentes sur ce niveau de prix. Fluide (120 Hz), la dalle est même compatible HDR et propose par défaut une colorimétrie assez alléchante – même si un peu trop froide. J'ai personnellement opté pour le réglage « Pro », qui réchauffe un peu tout ça et permet de récupérer quelque chose d'un peu plus neutre.

Même si le film plastique apposé sur l'écran accentue beaucoup les reflets de la dalle, celle-ci affiche une luminosité très correcte. Il faudra toujours plisser un peu les yeux sous un grand soleil, mais on se souvient qu'on a entre les mains un téléphone à 200€.

Performances : un point faible ?

Le realme P3 embarque une puce Snapdragon 6 Gen 4 qu'on croise peu souvent cette année. Un processeur doté d'un modem 5G, qui offre une navigation étonnamment fluide au quotidien. Mais il faut dire que notre exemplaire de test, pourvu de 12 Go de mémoire vive (RAM), aide bien sur ce point. Le bilan sur le modèle à 200€ et ses 8 Go de RAM pourrait être bien plus modeste.

S'il n'est pas un grand joueur, le realme P3 peut lancer la plupart des jeux du Play Store sans problème. Sur l'exigeant Genshin Impact, on n'atteint jamais les 60 images par seconde (fps). Mais on peut très bien se contenter de 40 fps plus ou moins stables avec le réglage de qualité « faible ». Le smartphone chauffe peu, ce qui contribue à ne pas faire fondre son autonomie pendant une longue partie.

Interface : énormément d'applis parasites

Realme UI est un décalque d'OxygenOS, installé sur les smartphones OnePlus et OPPO. On reprend donc nos marques facilement, même si notre découverte de la surcouche (basée sur Android 15) est parasitée par une grosse vingtaine d'applications préinstallées… qu'il faut désinstaller manuellement, une par une. C'est le lot des smartphones d'entrée de gamme, mais le realme P3 est particulièrement mauvais élève sur ce point.

Le fabricant chinois proposera quatre mises à niveau majeures d'Android (jusqu'à Android 19), et six ans de correctifs de sécurité en tout. Un bon bilan, pour un smartphone à ce prix.

Côté fonctionnalités, rien de particulièrement notable. Le smartphone 5G est équipé d'une puce NFC permettant de configurer Google Pay, et propose une fonction always on. Le capteur d'empreintes situé sous l'écran permet aussi de mesurer sa fréquence cardiaque (option à activer dans le menu realme Labs). Comme sur les autres smartphones du groupe, on trouve également une feature qui singe la Dynamic Island des iPhone pour afficher des infos sur le titre en cours d'écoute, par exemple.

En matière d'IA, il faudra se contenter de Google Gemini. La puce, trop modeste, n'autorise guère une débauche de features de ce côté-là. On trouve cependant quelques outils dédiés à la retouche photo, dont une gomme magique qui, d'après mes essais, ne fonctionne pas très bien.

Appareil photo : un photophone capable mais très limité

La configuration photo du realme P3 est très modeste. En fait, elle repose tout entière sur les 50 mégapixels (Mpx) du module principal ; le capteur secondaire n'en étant pas vraiment un. C'est couru d'avance : le P3 n'est pas un photophone très polyvalent.

La configuration photo du Realme P3 :

• Grand-angle : 50 Mpx, 1/2.88", f/1.8, OIS ;
• Profondeur : 2 Mpx ;
• Selfie : 16 Mpx, 1/3.09", f/2.4.

Grand-angle

L'appareil photo principal du P3 n'est pas incroyable. Il produit des clichés assez brouillons, lorsqu'on s'attarde un peu sur les images. Malgré ses 50 mégapixels, le piqué n'est pas optimal, et les photos donnent parfois l'impression d'avoir déjà été agrandies. On distingue, surtout dans les ombres, des pixels un peu grossiers. Par ailleurs, le traitement numérique est un peu agressif, surjouant la saturation des couleurs en guise de cache-misère.

Téléobjectif / Zoom

Pas d'ultra grand-angle, pas plus que de téléobjectif au dos du realme P3. L'interface de la caméra propose néanmoins d'utiliser un zoom numérique 2x, 5x, et même 10x si le cœur nous en dit. Pas de surprise : les clichés n'étant déjà pas formidables avec la focale standard, ils ne brillent guère plus lorsqu'ils sont dégraissés de plusieurs millions de pixels à cause du recadrage.

Photos de nuit

En basse lumière, le realme P3 peut donner le change pour des sujets immobiles, et étant un minimum éclairés. En intérieur donc. Car dehors, c'est une tout autre histoire. Le bruit numérique est omniprésent, et cela n'arrange en rien le piqué déjà chiche par nature.

Portraits et selfies

Grâce au module secondaire (qui aide à la compréhension de la profondeur de champ), le smartphone de realme est plutôt bon dans l'exercice du portrait. Cela ne gomme en rien les défauts optiques, la piètre définition des images et le traitement numérique exagéré, non. Mais le détourage est correct, et le bokeh plutôt harmonieux. Je regrette toutefois un autofocus un peu laborieux, qui m'a fait rater quelques photos qui, sans aucun doute, auraient pu être exposées à Arles l'an prochain.

Vidéo

Capable de filmer en 4K à 30 images par seconde ou en 1080p à 60 fps, le realme P3 n'est pas vilain en vidéo. Les couleurs sont toujours assez saturées, les clips en 4K sacrifient la stabilisation. Pour des plans fixes, ça passe. Pour des vlogs en revanche, préférez les 60 images par seconde. La qualité est correcte, mais encore une fois sans éclat particulier.

Captation du Realme P3 en définition 4K à 30 images/s. ©Pierre Crochart pour Clubic

Captation du Realme P3 en définition 1080p à 60 images/s. ©Pierre Crochart pour Clubic

Autonomie : une endurance modeste

Malgré sa batterie maousse de 6 000 mAh, le realme P3 offre d'après moi une autonomie dans la moyenne, sans éclat particulier. Signe que le smartphone est mal optimisé ? Peut-être. Je module toutefois en précisant que les grosses chaleurs de ces derniers jours n'aide pas à préserver la batterie.

Reste que le P3 est largement capable de vous offrir une grosse journée d'autonomie. En fait, j'ai pu tirer environ 8h de temps d'écran en usage varié. C'est deux fois plus que ce dont a besoin le Français moyen, et cela se traduit par une endurance d'environ un jour et demi, pour la plupart des gens. Suffisant, c'est sûr, mais pas le meilleur élève du marché non plus.

Incompatible avec la recharge sans fil, le realme P3 reprend des couleurs en 1h15 tout rond grâce à un chargeur 45 watts (non fourni).

Realme P3 : prix, disponibilité et concurrence

Le realme P3 est un smartphone à cheval entre l'entrée et le milieu de gamme. Dans sa version intégrant 8 Go de RAM pour 256 Go de stockage, les enchères démarrent à 199€ pendant sa période promotionnelle (jusqu'au 4 juillet), puis 299€. Pour la version 12+512 Go (modèle testé), c'est 100€ de plus. Soit 299€ pour quelques jours, puis 399€.

Un positionnement délicat pour realme, qui se confronte assez directement au CMF Phone 2 Pro ou, encore, aux Motorola g56 et g86, dans les mêmes ordres de prix. Chez la concurrence directe, le Xiaomi Redmi Note 14 5G est lui aussi vendu à partir de 199€.

Realme P3 : l'avis de Clubic