Test du Galaxy S25 Edge de Samsung : plus c’est fin, moins ça dure

Le 19 mai 2025 fut un jour exceptionnel à la rédaction de Clubic : nous avons enfin reçu le Galaxy S25 Edge de Samsung. En d’autres termes, la Huitième Merveille du Monde nous attendait sagement dans la boîte aux lettres. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Samsung a soigné son arrivée.

Entre sa première apparition au Mobile World Congress dans une vitrine de verre, les briefings presse confidentiels, les teasings savamment organisés, puis son annonce en grande pompe, Samsung n’a rien laissé au hasard.

Qu’a-t-il donc de si exceptionnel, ce S25 Edge : un écran déroulable ? Un affichage holographique ? Une interface télépathique ? Non : son super pouvoir est… sa grande finesse. Il est actuellement le smartphone non pliant le plus fin disponible en Europe.

Ha… bon, d’accord. Ça nous laisse tout de même un petit arrière-goût de déception dans la bouche : on s’attendait à un truc vraiment impressionnant. Samsung assure que cette faible épaisseur (5,8 mm) et son poids réduit (163 grammes, tout compris) changent tout, le fabricant n’ayant pas fait la moindre concession dans sa conception. Vous nous connaissez : on a voulu vérifier ces affirmations. Nous avons donc remplacé notre smartphone habituel par la Huitième Merveille du Monde.

Design impressionnant, ergonomie (presque) traditionnelle

Soyons honnêtes : au niveau technologique, le S25 Edge est un produit impressionnant. Samsung l’a conçu autour d’un châssis en titane à la finition irréprochable. Notre modèle de test est d’un noir intense, que Samsung baptise joliment « noir absolu ». Malgré sa faible épaisseur, ses concepteurs ont réussi à y caser un tiroir pour deux SIM, un connecteur USB-C ainsi que les traditionnelles touches de commandes mécaniques. Détail qui a son importance, il est aussi certifié IP68 et résiste donc à une immersion dans de l’eau claire.

Sans surprise, sa face avant est essentiellement occupée par l’écran de 6,7 pouces (17 cm de diagonale), un lecteur d’empreintes digitales se trouvant sous la dalle. Elle est protégée par une feuille de verre Gorilla Glass Ceramic 2, soit ce qui se fait de plus solide actuellement. Le dos de l'appareil bénéficie d’une protection faite de verre Gorilla Glass Victus 2. Elle héberge la caméra principale, composée de deux modules qui dépassent allègrement de la surface (10,32 mm). Posé sur une table, l’appareil est bancal et donc difficilement utilisable. Comme un Galaxy S25, donc.

Le S25 Edge ressemble beaucoup au Galaxy S25 +, dont il conserve les dimensions (à quelques pouillèmes près) tout en étant plus fin et plus léger. Il se glisse donc encore plus facilement dans une poche de veste ou dans celle d’un pantalon ajusté. Sa prise en main n’est pas toujours agréable, sa faible épaisseur étant parfois déroutante. Question d’habitude, sûrement.

Excellent écran

S’il y a bien un domaine où le S25 Edge ne fait pas de concession, c’est bien celui de l’affichage. Son écran est construit autour d’une dalle LPTO AMOLED 2X de 6,7" affichant 1 440 points par 3 120 au format 19,5:9.

Sa fréquence de rafraîchissement grimpe jusqu’à 120 Hz, un palier de 60 Hz permettant de réduire la consommation électrique. Il est certifié HDR10+ et sa luminosité maximale monte à 2600 nits en pic HDR.

Au regard de ses caractéristiques et de ses performances, il est identique à celui équipant le Galaxy S25+. Il reste lisible en plein soleil, offre une colorimétrie fidèle et n’a jamais été pris en défaut lors de nos tests. Bref, il est excellent ! On n’en attendait pas moins de Samsung, passé maître dans la production de dalles AMOLED de tous formats.

Performances et autonomie 

Samsung promet que le S25 Edge n’a pas à rougir de ses performances ou de son autonomie face aux autres membres de la famille S25. Vous nous connaissez, on a voulu vérifier tout cela.

Des performances de sprinteur, pas de marathonien

En rattachant le nouveau venu à la gamme Galaxy S, le constructeur ne pouvait faire autrement que de le doter du SoC Snapdragon Elite 8 de Qualcomm, le plus puissant du moment. Il est épaulé par 12 Go de mémoire de travail et dispose d’un stockage interne de 256 ou 512 Go. Enfin, l’affichage est géré par la puce graphique Adreno 830, intégrée au SoC. Ainsi équipé, le S25 Edge devrait afficher d’excellentes performances, ce que notre batterie de tests confirme.

Il obtient 2 281 315 points au benchmark Antutu qui évalue la puissance globale. Geekbench (mesure de la puissance du CPU) le crédite de 9 844 points en multicœurs et 3 087 points en monocoeur. Enfin, la partie affichage gérée par l’Adreno 830, obtient 6 800 points au test Wild Life Extreme de 3DMark Mobile. En théorie, il fait donc jeu égal avec les meilleurs smartphones du moment.

En pratique, le S25 Edge est plus proche du sprinter que du marathonien : la puissance est bien présente au début, mais l’échauffement du SoC entraîne une réduction drastique de la fréquence de fonctionnement.

On l’avait déjà constaté avec les S25, S25+ et S25 Ultra, où la baisse de fréquence intervenait à intervalles réguliers pendant quelques secondes. Sauf qu’ici, elle ne remonte pas : le S25 Edge reste calé sur un fonctionnement à 60% de sa fréquence nominale, faute d’une dissipation thermique efficace.

Autonomie décevante et charge pas très rapide

L’alimentation électrique du S25 Edge est assurée par une batterie Li-Ion de 3 900 mAh seulement. Le fabricant explique qu’il n’avait pas d’autre choix que de réduire sa capacité afin de faire diminuer le volume du téléphone. On le croit bien volontiers, surtout qu’il ne produit pas (pour l’instant ?) d’accumulateur Silicium-Carbone, offrant à volume égal un meilleur rendement énergétique.

Dès lors, on ne s’attendait pas à des miracles en matière d’autonomie… et on avait raison, malheureusement. Le S25 Edge tient tout juste une journée (9 heures d’utilisation) à condition de ne pas lancer de jeux haut de gamme ni de passer son temps à prendre des photos. Si l’on se lâche sur les bonnes choses de la vie numérique (streaming vidéo, jeu 3D, etc.), mieux vaut avoir un chargeur avec soi ou une batterie externe.

Évidemment, le bloc d’alimentation n’est pas fourni. En se procurant celui suggéré par Samsung, on bénéficiera d’une charge qui n’a de « rapide » que le nom, puisqu’elle plafonne à 25 watts. Ne comptez pas faire le plein en moins de 80 minutes. La charge par induction est de la partie dans sa version 15 watts (Qi2 ready) à condition d’avoir l’accessoire qui va bien.

OneUI 7.0 et Galaxy AI toujours au top

On ne va pas en faire des tonnes sur l’aspect logiciel, absolument identique à ce que l’on trouve sur les autres Galaxy S25 : vous saurez tout en parcourant le test du S25 Ultra ou celui des S25 et S25+.

La durée de fourniture des mises à jour des versions majeures du système d'exploitation et des patches de sécurité est toujours de 7 ans et Galaxy AI, l’intelligence artificielle de Samsung fait toujours un excellent boulot.

Petit bémol, cependant, pour la fonction Now Brief mise en avant lors du lancement des Galaxy S25. Elle est censée vous faciliter la vie en automatisant intelligemment certaines tâches (affichage des cartes d’embarquement à l’approche d’un vol, création de routines automatiques en fonction d’un moment de la journée, et…). Elle ne s’est jamais montrée très loquace ni pertinente dans ses rares suggestions. C’est à notre avis le point le plus décevant de OneUI et Galaxy AI.

Photo et vidéo de bonne qualité

Le S25 Edge dispose d’une d’une caméra dorsale composée de deux modules :

• Principal : capteur 200 mégapixels (Mpx) ; objectif 23 mm f/1,7 ; stabilisation optique ; autofocus
• Ultra grand-angle : capteur 12 Mpx ; objectif 13 mm f/2,2 ; autofocus ; mode macro

La caméra frontale embarque un capteur 12 Mpx ainsi qu’un objectif 26 mm f/2,2.

Le Galaxy S25 Edge récupère l’ultra grand-angle du S25 + ainsi que le module principal du S25 Ultra. Le téléobjectif a été sacrifié, sûrement pour une question d’encombrement. Samsung le simule avec un zoom 2x en « qualité optique » qui, promis-juré, produit un résultat exceptionnel. La caméra frontale est strictement identique à celle des autres modèles de la famille.

En bonne luminosité ou en extérieur, les images produites par le S25 Edge sont de très bonne tenue… sans toutefois être parfaites. Celles shootées avec l’ultra grand-angle accusent une mollesse sur les bords de l’image, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de ses caractéristiques techniques. On constate aussi une légère perte de détails si l’avant plan est éloigné de l’appareil. Là aussi, rien de bien méchant et les images restent exploitables, voire même imprimables en A5 ou A4.

Fort de ses 200 mégapixels, le module principal met en œuvre un pixel binning convaincant. Les détails sont bien présents, le piqué s’avère satisfaisant, tout comme la colorimétrie, très proche de la réalité. Le fameux zoom 2x « qualité optique » est lui aussi de très bonne tenue, à défaut d’égaler ce que produirait son équivalent optique.

Le 4x est un poil moins défini, mais il faut examiner l’image à 100% sur un écran informatique pour s’en rendre compte. Cela ne pose donc pas de gros problème tant qu’on ne cherche pas à fortement recadrer l’image. Enfin, le zoom 10x, valeur maximale disponible, reste de bonne tenue et ne vous fera pas saigner des yeux. Bien sûr, les détails commencent à être sérieusement gommés, mais le résultat tient la route.

Lorsque la luminosité est faible, ou la nuit tombée, les images restent correctes lorsqu’elles sont réalisées avec le capteur principal. Fatalement, l’ultra grand-angle et le zoom produisent des photos moins définies et bruitées, les détails étant bien plus gommés qu’en plein jour à longueur de focale équivalente.

Le mode portrait est aussi bon en plein jour qu'en faible luminosité, l’IA faisant un excellent boulot : le flou d’arrière-plan (le Bokeh, comme disent les pros) s’avère crédible, même s'il arrive à l'IA de se faire piéger sur les scènes complexes. Rien à reprocher non plus aux macrophotographies, presque irréprochables même si elles ne disposent pas d’un mode dédié.

La vidéo n’est pas en reste. Le S25 Edge permet la captation jusqu’en 8K 30 im/sec, que nous considérons pour l’instant comme un nice to have sur une fiche technique. L’enregistrement en 4K peut grimper jusqu’en 60 images/s et reste de bonne tenue, y compris lorsqu’on utilise le zoom. Celui-ci est assez fluide pour ne pas créer d’à-coups dans la prise de vue.

Force est de constater que Samsung n’a pas fait trop de concessions sur la partie photographique. Le S25 Edge est tout à fait digne de ses grands frères. On devra tout de même se contenter d’un zoom 10x maxi, contre un 30x sur les Galaxy S25 et S25+.

Samsung Galaxy S25 Edge : l’avis de Clubic

Les produits alternatifs au Samsung Galaxy Edge S25 :