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Rocket Lab réussit à récupérer un étage de fusée en mer, et se prépare pour la réutilisation

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
25 novembre 2020 à 17h32
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Ce premier étage récupéré ne sera pas réutilisé. Crédits Rocket Lab
Ce premier étage récupéré ne sera pas réutilisé. Crédits Rocket Lab

Après plusieurs tests lors des décollages précédents, Rocket Lab a cette fois réussi à récupérer le premier étage d'un lanceur Electron, sans oublier la mission principale, qui a permis d'envoyer 30 satellites en orbite.

La campagne de tir était bien nommée : « Retour à l'envoyeur »…

Un gnome et une bonne pèche

Ceux et celles qui pensaient que Rocket Lab lèverait le pied de l'accélérateur suite à son échec au mois de juillet (vol Electron n°13) n'auraient pas imaginé assister à une telle fin d'année !

2020 n'a pas été facile pour Rocket Lab, entre cet échec, les restrictions dues à la crise COVID-19, les soucis de transport vers la Nouvelle-Zélande et la NASA qui prend des mois de retard pour certifier le système de sauvegarde en vol de leur pas de tir en Virginie… Mais tout ça n'a pas empêché les équipes de poursuivre leurs efforts de récupération du premier étage, entamés l'année dernière avec le décollage numéro 10.

Ce 20 novembre à 03h20 (Paris), Electron a décollé pour son 16ème vol emportant 30 satellites et un gnome. Et en plus de la réussite de la mission en orbite basse, les équipes ont eu la joie de pouvoir récupérer le premier étage du lanceur avec ses neuf moteurs Rutherford.

Le gnome Chompsky a vu du pays. Crédits RocketLab
Le gnome Chompsky a vu du pays. Crédits RocketLab

Une fusée qui fait du parachute

À noter que Rocket Lab n'utilise pas la même technique que SpaceX, même si le début de la manœuvre est identique : après son action pour propulser le deuxième étage d'Electron au-dessus de l'atmosphère et à haute vitesse, les moteurs sont coupés. Ils ne seront pas rallumés, l'étage de 12 mètres de long n'ayant pas une marge suffisante pour embarquer plus de carburant. L'étage effectue alors une parabole, et traverse ensuite l'atmosphère de haut en bas, moteurs en avant.

Sa faible masse et son orientation lui permettent de se freiner « juste » avec les frottements, avant d'ouvrir un imposant parachute une fois la vitesse devenue subsonique. Dans le schéma de récupération de Rocket Lab, un hélicoptère devrait venir récupérer l'étage en vol, avant de le déposer sur un navire spécial.

Cette dernière étape était absente de l'essai du 20 novembre, qui a tout de même permis de récupérer le booster couché sur l'océan. Ramené dans les ateliers de Rocket Lab ce weekend, il a été inspecté une première fois et il serait en excellent état. Quelques modifications doivent tout de même encore améliorer le concept, qui sera testé une nouvelle fois en janvier.

Un chapeau très épicé

Le patron et fondateur de Rocket Lab, Peter Beck, a indiqué que produire un étage principal pour le lanceur Electron prenait actuellement environ 30 jours, avec l'objectif de le ramener à 18 jours l'année prochaine. L'année dernière, Peter Beck affirmait qu'il allait « manger son chapeau », faisant référence à des propos de 2015-2016 dans lesquels il affirmait qu'il ne viserait pas la réutilisation du lanceur ; aujourd'hui il espère surtout une cadence de vols améliorée grâce à cette réutilisation. D'autant que les coûts pourraient eux aussi baisser, car malgré les améliorations apportées aux étages, les dépenses de production n'ont pas significativement varié.

Reste encore à confirmer le bon état de l'appareil, avant de passer à la dernière étape : ramener le premier étage sur le pas de tir pour un deuxième vol vers l'espace. Rappelons qu'hier SpaceX, seule société à opérer actuellement des lanceurs orbitaux partiellement réutilisables, a réussi le septième décollage d'un même booster…

Source : Space Flight Now

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (4)

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@ERIC<br /> …pour certifier le système de sauvegarde en vol de leur pas de tir…<br /> C’est quoi donc, une tour de sauvetage ? Je croyais que c’étais seulement pour les missions habitées.<br /> Elle est recouverte d’une protection thermique pour son retour ?
ebottlaender
J’aurais peut-être du préciser, mais la phrase était déjà grosse. Un système de sauvegarde en vol est, de façon particulièrement contre-intuitive, destiné à faire exploser le lanceur s’il venait à poser un danger particulier pour des populations ou des zones habitées.<br /> Electron sera le premier lanceur équipé d’un système de sauvegarde automatisé depuis la base Wallops.
BBlake
Quand tu te dis que il y a 10 ans, tout le monde se moquaient de Elon Musk par rapport à la réutilisation, maintenant c’est devenu un standard dans la conception des lanceurs x)
Cdoric
Qui ça tout le monde?<br /> À la NASA et chez MacDonnellDouglas, on savait que c’était possible puisque la NASA avait lancé un programme de récupération des lanceurs dans les années 60 , et en 1990, MacDonnellDouglas avec la fusée Delta Clipper DCx faisait déjà du décollage et atterrissage à la verticale dans le but de ré utiliser les lanceurs.<br /> Et même chez BlueOrigins on savait que ça allait fonctionner puisque ils avaient réussi les 1ers à faire décoller et atterrir la 1ère fusée moderne VTOVL.<br /> Donc, il n’y a que les russes et européens qui pouvaient être sceptiques.<br /> Regardez, ya de jolies vidéos de DCx
ebottlaender
DC-X est un programme expérimental qui malheureusement pour lui s’est arrêté très loin avant qu’on puisse parler d’un lanceur : il n’a grimpé qu’au maximum à 2,5 km d’altitude. C’était une étude (très intéressante) sur la réutilisation, mais on ne peut pas dire qu’elle ait été entièrement concluante. De la même façon les essais sur les avions fusée et les navettes dans les années 80 ont laissé longtemps l’impression que les lanceurs réutilisables ne seraient pas des affaires rentables.<br /> Même les boosters de Bourane en Russie qui devaient être récupérables et réutilisables ont perdu cette capacité en étant transformés en fusée Zenit.
BBlake
Comme tu dis dans les années 60 et 90, ce sujet n’a jamais était vraiment pris au sérieux c’est pour cela que sa n’a pas abouti et sa généré la «&nbsp;moquerie&nbsp;» à ceux qui essayé. Et il n’y a pas eu de révolution technologique qui explique le fonctionnement actuel, la seule différence est que SpaceX y a cru contrairement à la NASA et y a investi assez d’argent et de temps. Et la NASA misait plus sur la navette spatiale niveau réutilisation ^^
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