L'UFC-Que choisir met un coup de pied dans l’indice de réparabilité

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 14 décembre 2021 à 13h55
© UFC-Que Choisir
© UFC-Que Choisir

Déployé en France depuis le 1er janvier 2021, l'indice de réparabilité a raté son examen de passage, aux yeux de l'UFC-Que Choisir. L'association de consommateurs fait des reproches aux vendeurs et à la construction même de l'indice.

Mis en place en début d'année en France dans le cadre de la loi antigaspillage, l'indice de réparabilité, qui porte aussi bien sur les produits commandés en ligne que ceux achetés en magasin, ne semble pas répondre à la promesse double de départ, qui est de guider le consommateur vers des produits plus réparables et d'inciter les fabricants à favoriser la réutilisation de leurs pièces et produits. L'UFC-Que Choisir estime que les constructeurs et les distributeurs ne jouent pas le jeu, et demande même une réforme de l'indice.

Des fabricants, qui peuvent artificiellement gonfler l'indice de réparabilité à cause de la loi

Il faut rappeler que cinq catégories de produits sont concernées par l'indice de réparabilité : les téléviseurs, les smartphones, les ordinateurs portables, les lave-linges et les tondeuses à gazon. S'il doit s'ouvrir à d'autres familles de produits à partir de 2024, à ce stade, sur les 330 produits et les 9 sites de vente en ligne analysés par l'UFC-Que Choisir, l'indice de réparabilité « est, en l'état, loin de constituer une information pertinente ».

Le premier gros point qui chagrine l'association de consommateurs concerne la méthode de calcul de l'indice par les constructeurs. Cinq critères sont ainsi pris en compte : la facilité de démontage, la documentation, la disponibilité des pièces détachées, le prix et un critère spécifique à chaque famille de produits. L'UFC-Que Choisir estime que la construction « aboutit à des absurdités ». Elle précise par exemple que les téléviseurs et les smartphones vont systématiquement obtenir une note inférieure à la moyenne quant à la disponibilité des pièces détachées (entre 3,1 et 4,8/10), qui est l'un des cinq critères, mais qu'en fin de compte, les produits globaux vont afficher des indices de réparabilité plutôt flatteurs (de 6,6 à 7,2/10).

Ainsi, la construction même de l'indice pose problème. L'association affirme d'ailleurs que les fabricants peuvent le gonfler artificiellement, et ce, tout à fait légalement. C'est le cas avec les constructeurs de lave-linges, « qui peuvent répercuter sur la note de l’indice de réparabilité le simple fait de répondre à leur obligation légale d’assurer la disponibilité de pièces de rechange pendant au moins 10 ans », nous dit-on.

Amazon et Carrefour, les mauvais élèves de l'affichage

Les fabricants sont donc quelque peu pointés du doigt, mais tout en étant conformes à la loi, tout simplement mal faite. C'est en revanche plus délicat du côté des vendeurs en ligne et des distributeurs, qui ne répondent tout simplement pas à leur obligation d'afficher l'indice de réparabilité. L'UFC-Que Choisir nous indique que « seuls 42 % des produits sont mis en vente avec le logo visible à proximité ». Leroy Merlin et Boulanger font partie des très bons élèves, avec 100 % et 95 % d'affichage, tandis qu'Amazon (22 %) et Carrefour (0 % !) sont au fond de la classe.

La règlementation impose l'affichage et la mise à disposition pour le consommateur d'une grille de calcul afin de l'aider à comparer différents produits sur la base de critères identiques. Mais l'UFC-Que Choisir ne s'étonne finalement pas de l'absence d'affichage et de logo, puisque les contrôles officiels de conformité à la loi ne débuteront qu'à partir du 1er janvier 2022. Il sera évidemment intéressant de voir l'évolution en la matière dans les prochaines semaines.

Seuls 28 % des produits scrutés par l'association répondent à la condition double de l'affichage du logo à proximité du prix et de la grille de calcul. En cas d'absence, les consommateurs doivent souvent fouiner sur le site du fabricant, ou directement le contacter ou contacter le vendeur pour avoir les informations nécessaires. Mais « seules 10 % de nos demandes aux fabricants ont abouti à récupérer la grille de notation. Les demandes aux vendeurs sont toutes restées stériles », conclut l'association, amère.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
jvachez

Le prix devrait être un critère quasi éliminatoire, on s’en fout que ça soit réparable s’il est plus intéressant de racheter du neuf.

sofolic

L’écologie n’est pas votre priorité.

Popoulo

@sofolic : Parce que c’est celle des sociétés qui amassent des miliards ? lol…
Raz le bol de s’emm… avec leur soit disante écologie. Trie ça, fais ça, achète une voiture électrique etc… osef. Fini tout ça et que de temps de gagné.

sofolic

Changez vos habitudes de consommation pour ne plus passer par les entreprises néfaste, ça coûte plus chère ça demande de l’investissement personnel pour avoir les informations.

Mais ne rien faire juste parce que d’autre font pire c’est une mauvaise chose pour tous.

buitonio

Tu as mis le doigt sur la raison pour laquelle cet indice de réparabilité ne servira à rien.

Les fabricants feront tout pour qu’il sera plus intéressant de racheter du neuf que de réparer du vieux. Comme ça ils pourront continuer à gagner plus d’argent, et tant pis pour les montagnes de déchets qui grossiront de façon incontrôlable, polluant tout, les nappes phréatiques, les cours d’eau, les fleuves, les mers, les océans.

buitonio

Tu as raison ! On s’en tape des écologistes. Ils sont combien ? Peut-être 0,01 % de la population mondiale. De quel droit veulent-ils imposer aux autres 99,99 % de la population leur façon de faire ?

On s’en fout de l’écologie. On veut continuer à faire ce qu’on a toujours fait, jeter des déchets dans la nature pour qu’ils polluent tout, les nappes phréatiques, les cours d’eau, les fleuves, les mers, les océans.

Et surtout le plastique, qui s’amasse dans les mers et les océans, qui se disperse en microparticules que les poissons vont absorber, que nous absorberons à notre tour parce qu’on va pêcher et manger ces poissons, et qui causera à la longue des cancers, dans 50 ou 100 ans.

On s’en moque, on ne sera plus là. Tant pis pour les enfants, les petits-enfants, les arrières-petits-enfants, les arrières-arrières-petits-enfants, etc.

max_971

Moi j’ai une tablette fonctionnelle qui à 7 ans. Elle fonctionne nickel sauf que Samsung ne met plus à jour Android, désactive des logiciels intégrés à la tablette via la mise à jour Playstore.
Qu’on me donne les codes sources des logiciels de ma tablette et je l’a fait durer 5 ans de plus.

claudemc

non pas logique! C’est comme obtenir une bonne note de conduite parce qu’on s’arrëte au feu Rouge, ils ont cette obligation, la loi les y oblige déjà, s’ils allaient à 12 ans encore on comprendrait, mais ils ne peuvent pas être en dessous, et donc les smartphones qui n’ont pas cette obligation ont mathématiquement une note plus basse que les laves linge.

xeno

Il fallait s’en douté, a sortir des lois qui ne sont que des usines à gaz.

Favorisé une tva pour les produits qu obtiennent la note maximale.
expliqué au constructeur qu’une batterie, un processeur, de la mémoire, un écran, doit être facilement interchangeable ce serait déjà un pas énorme et beaucoup plus simple que leurs délire règlementaire.

xeno

Pareil,
volets roulant d’une grande marque française, tous les condensateur ont laché juste après la garantie.
Forcément ils sont en 250V du coup je les ais remplacé par des 400V, ce qu’il aurait du être mis d’origine…