L'étiquette énergie change à compter du 1er mars : découvrez pourquoi ça bouge

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 01 mars 2021 à 13h09
© GTS / Shutterstock.com
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Face à une montée en performances des appareils, l'étiquetage a dû être ajusté pour revenir à une échelle plus traditionnelle, et plus conforme à la réalité.

Les classifications A+, A++ ou A+++, qui faisaient presque passer un appareil pourtant classé « A » comme un bouffeur d'énergie, c'est terminé ! Sous l'impulsion de l'ADEME (l'Agence de la transition écologique) et de l'Union européenne, l'État impose une révision de l'étiquette énergie qui entre en vigueur à compter du lundi 1er mars 2021. Elle offrira une meilleure visibilité et prône une plus grande transparence qui devrait être appréciée des consommateurs. Explications.

Un nouvel étiquetage qui concerne presque tous les appareils

Depuis 1995 et la création de l'étiquette énergie, tout n'a pas été mauvais. Mais à force de voir les appareils gagner en performance, le système a perdu en efficacité, d'autant plus que certains sont depuis interdits par la réglementation, délaissant ainsi les classes les plus basses, qui n'avaient plus aucun intérêt. Et faisant ainsi des appareils classés en A voire en A+ les machines les moins performantes.

L'ADEME impose donc un nouveau système de notation qui s'applique depuis ce 1er mars en ligne et dans les magasins en Europe. Il concerne cinq grandes familles d'appareils, à savoir le lave-vaisselle, le lave-linge (et les lave-linges séchants), les réfrigérateurs et congélateurs, les téléviseurs et écrans, et les ampoules.

Le nouveau système :

  • A
  • B
  • C
  • D
  • E
  • F
  • G

L'ancien système :

  • A+++
  • A++
  • A+
  • A
  • B
  • C
  • D
À droite, la nouvelle étiquette énergie, avec son QR code intégré
À droite, la nouvelle étiquette énergie, avec son QR code intégré

Attention tout de même ! Certains équipements, qui n'arborent l'étiquette énergie que depuis 2015, vont conserver pendant encore un certain temps l'étiquette que nous connaissions jusqu'à aujourd'hui. C'est le cas des appareils de chauffage, des chauffe-eau, des fours, hottes et des sèche-linges. Pour eux, la bascule ne devrait s'opérer qu'en 2030, au mieux.

De plus grandes exigences, et une « classe A » pour laquelle les fabricants vont devoir batailler

Alors que parfois le choix devenait difficile pour le consommateur, celui-ci disposera désormais d'une plus grande transparence avec des pictogrammes plus clairs, et surtout la possibilité d'accéder à une base de données électronique des produits, grâce à un QR code subtilement intégré à l'étiquette, que vous avez sûrement remarqué en haut à droite de la nouvelle version. En scannant le code, vous aurez accès à diverses informations fournies par les fabricants.

La Commission européenne estime qu'avec cet affichage plus lisible, les ménages européens pourraient économiser jusqu'à 150 euros en moyenne chaque année. L'ADEME précise même que 38 TWh/an pourraient être évités d'ici 2030. C'est l'équivalent de la consommation annuelle de la Hongrie.

De nouveaux critères sur la réparabilité et la recyclabilité d'un appareil seront d'ailleurs progressivement ajoutés dans la notation. Une mesure qui va dans le sens des dernières avancées en France, avec l'instauration depuis le début de l'année de l'indice de réparabilité.

Il ne devrait en tout cas théoriquement pas y avoir tout de suite, si l'on en croit l'ADEME, d'appareils commercialisés en « classe A », puisque selon elle, celle-ci est devenue tellement exigeante qu'elle ne correspond à aucun produit existant dans le commerce en 2021. Pourtant, plusieurs de nos lecteurs (que l'on remercie) ont pu nous signaler avoir déjà reçu des produits nouvelle étiquetés "A."

Illustration fournie par la © Commission européenne

Qu'en pense-t-on chez Clubic ?

On ne peut pas nier que cette nouvelle classification est une bonne chose. Rendre plus difficile l'accès à la « classe A » ne devrait qu'encourager les constructeurs et fabricants à pousser toujours plus loin la qualité des appareils et leur aspect écoresponsable pour atteindre la plus haute marche du classement. Il faut dire que le « A » joue bien plus sur l'imaginaire collectif qu'on ne le pense. Avec cette nouvelle étiquette, on devrait ainsi retrouver plus de clarté, et être davantage dirigés vers des appareils plus conformes aux exigences environnementales d'aujourd'hui et de demain.

Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Proutie66

Critair 1.

Voilà, je préfère répondre en 2 mots l’inutilité d’une mesure.

PERSONNE n’achète un produit parce qu’il est « polluant » / ou pas. Les gens achètent un produit en fonction d’un coût, d’une fonctionnalité et d’une variable « plaisir ».

L’intention est bonne, presque louable. Mais la réalité est une démarche administrative à mon sens inutile A ou A+++ pour moi c’est du pareil au même, et c’est même plus évolutif. Un A en 2023 ne devrait pas être un A en 2030.
Je serais curieux de connaître le budget qui a été alloué à cette démarche. (combien de personnes y ont travaillé pendant combien de temps).

Remoss

Personnellement,
cette étiquette, c’est presque la première chose que je regarde après avoir sélectionné quelques produits équivalents et correspondant à mes besoin.
Je trouve ce système vertueux, car il encourage les consommateurs à aller vers des produits un peu plus « efficients ».
Typiquement, pour un frigo, une différence de qques watts de consommation par jour entre deux modèle peut avoir un impact financier important sur la durée de vie du produit et largement amortir le surcoût d’un modèle certes un peu plus cher mais plus efficient.

bennukem

C’est comme acheter une Tesla, c’est écolo à souhait…

Remoss

Autre exemple,
indiquer le bruit généré par une machine à laver sur cette étiquette m’a permis d’acheter une machine silencieuse que je peux faire tourner de nuit, en heure creuse…
Ecologique et économique.
Si je n’avais pas eu cette étiquette, j’aurai pu découvrir trop tard que ma machine était trop bruyante et j’aurai du la faire tourner pendant la journée…

Remoss

Attention, l’impact C02 et pollution d’une voiture électrique peut être bien meilleur qu’une voiture thermique mais cela dépend grandement de son lieu de fabrication et d’utilisation.
La méthode ACV va devenir la norme pour calculer les impacts d’une voiture…

Remoss

Pas du tout, ce sera exactement la même chose avec les nouvelles étiquettes,
c’est juste la grille de classification qui change.

toast

Ce troll bas de gamme…

sebstein

Les classifications A+, A++ ou A+++, qui faisaient presque passer un appareil pourtant classé « A » comme un bouffeur d’énergie, c’est terminé !

Bah, c’est toujours le cas… les appareils classés « A » étaient bel et bien des « bouffeurs d’énergie » comparés à des A+, A++ ou A+++…
D’ailleurs, les anciens « A » seront les nouveaux « D ».

pjc

Maintenant, le point vraiment intéressant et qui est éludé ici :

Qui contrôle la véracité des performances affichées ?
Quelles sont les sanctions prévues en cas de triche ?

Et le cas échéant, quels sont les précédents ? :wink:

sebstein

Je ne suis pas d’accord… il n’y a pas « que » l’aspect polluant, mais aussi « juste » consommation et, donc, prix à l’utilisation. Le connaître me permet de favoriser un appareil plus cher à l’achat, mais qui, à l’utilisation, coûtera moins cher (sur ce point, le coût de l’énergie en France est un problème, elle ne représente pas le coût réel sur toute la durée des centrale et la note va être salée pour le contribuable au démentiellement des centrales / faillite des fournisseurs).

Après, c’est aussi plus une démarche globale pour inciter les constructeurs à investir dans des technologies plus économiques.