Ils pirataient des communiqués de presse pour faire des délits d'initiés

Olivier Robillart
Publié le 12 août 2015 à 13h13
Les autorités américaines accusent une trentaine de personnes (traders et spécialistes en informatique) d'avoir piraté les serveurs de services de publication de communiqués de presse. En obtenant ces informations en avance, ils étaient capables de réaliser des opérations boursières d'envergure, et par là même d'obtenir des bénéfices financiers.

Le FBI indique avoir mis la main sur un réseau de pirates basés principalement en Russie et en Ukraine. Plus d'une trentaine de personnes sont directement accusées d'avoir monté une structure visant à obtenir illégalement des informations en vue de réaliser des délits d'initiés. Depuis la mise en place de leur schéma, les individus concernés auraient gagné environ 100 millions de dollars.

Selon les propos de la SEC (l'organe américain chargé de surveiller les transactions boursières et financières), le réseau mêlant pirates et traders était particulièrement bien ficelé. Des spécialistes en cybersécurité étaient parvenus à maintenir frauduleusement (par le biais d'injections SQL ou en brute force) un accès sur les serveurs de plusieurs agences chargées de publier des informations destinées aux professionnels ou à la presse.

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Des agences comme PRNewswire Association ou Marketwire étaient donc victimes de ces pirates. Dès 2010, ces derniers disposaient ainsi d'un accès « en avant-première » aux informations destinées aux marchés. Ils transmettaient ensuite ces données à plusieurs traders de leur entourage afin qu'ils puissent faire des placements opportunistes (acheter ou revendre des parts d'une société qui annonce sa vente par exemple).

Au total, 32 personnes sont concernées de près ou de loin par ce réseau. Cinq d'entre elles ont déjà été arrêtées dans plusieurs Etats américains. Les autorités ajoutent que les traders participants étaient présents aux Etats-Unis mais également en Russie, en France ou encore à Chypre ainsi qu'à Malte.

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