Hugh Jenkins : "Quand on touche à des infrastructures complexes, il faut une approche ouverte"

Antoine Duvauchelle
Publié le 29 septembre 2010 à 13h37
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A l'occasion du lancement par Dell de sa nouvelle solution Virtual Integrated System, dédiée à la gestion des infrastructures virtualisées sur le modèle du cloud computing, Clubic Pro s'est entretenu avec Hugh Jenkins, responsable marketing des solutions entreprises de Dell pour la région EMEA.

Bonjour Hugh Jenkins. Avec votre solution Virtual Integrated System, vous arrivez sur un marché en ébullition. Vous confirmez l'intérêt des entreprises et des fabricants IT pour les modèles cloud ?

Oui, je confirme l'intérêt des entreprises, de nos clients, pour les modèles clouds et la virtualisation. C'est la raison pour laquelle nous ciblons des gens qui ont un grand nombre de machines virtualisées. Ils ont besoin de modèles cloud pour avoir plus d'automatisation, plus de flexibilité de gestion. Le problème, c'est qu'à multiplier les machines virtuelles, elles peuvent finir par créer de réelles problématiques de gestion et de maintenance. Une fois un pool de machines virtuelles installé, il n'est pas toujours évident de le gérer. C'est le problème que nous proposons à nos clients de résoudre.

Nous nous sommes rendus compte qu'en Europe notamment, si des entreprises commencent à adopter la virtualisation, elles ont des soucis pour la gérer. Les passerelles entre non-virtualisé et virtualisé sont un vrai problème, et nous leur avons demandé à la fois comment ils aimeraient pouvoir les contrôler, et quels processus leur permettraient de le faire.

Et du côté des vendeurs ? Vous allez rencontrer une concurrence accrue, sur un marché très attirant pour ses marges et ses perspectives de croissance...

Je pense effectivement que puisque beaucoup d'entreprises vont s'intéresser à ces solutions, beaucoup de vendeurs vont tenter d'être très actifs. Dans les prochaines années, il va y avoir un espace assez compliqué, avec différentes solutions. Je n'ai aucun doute sur le fait que beaucoup de vendeurs vont se concentrer sur des architectures issues des modèles du cloud computing. Mais notre approche est la bonne à mon avis : nous amenons quelque chose qui fait un pont entre le non-virtualisé et le virtualisé, avec une prise en charge de nombreux systèmes, ce qui va nous permettre d'être complémentaires avec différents hyperviseurs et applications.

Outre cette stratégie de complémentarité et d'interopérabilité, nous allons aussi proposer des services de formation, d'assistance et de conseil à nos clients. Ca leur permettra de comprendre exactement comment fonctionne l'infrastructure sous-jacente, et donc de faire de meilleurs choix. Nous souhaitons combiner la conception de solutions et les services.

Comment se distinguent les solutions que vous proposez ?

Il y a trois composants clés. Le premier est issu du rachat de Scalent et de sa technologie : il s'appelle Advanced Infrastructure Manager, ou AIM, et permet de gérer à la fois serveurs, stockage, et environnements réseau. Il apporte un outil qui permet aux clients de prendre en charge le physique et virtualisé. Ce qui évite, dans un réseau, de continuellement reconfigurer, reconnecter, etc. Cela permet de beaucoup gagner en efficacité.

Le deuxième module, le Self Service Creator, est un module logiciel qui gère les portails de déploiement à la demande. Par exemple, une entreprise peut avoir besoin d'un déploiement en temps réel d'une application. Imaginons que le département Marketing ait besoin d'un serveur SharePoint. Comment mettre à l'échelle aisément le processus de déploiement ? Comment l'automatiser ? Le portail peut gérer tout ça : la charge, les niveaux de service, les accès, etc. Le service Marketing peut donc initier un déploiement de serveur SharePoint virtualisé à la demande, avec la taille de stockage voulue, les niveaux de service désirés, et même prendre en compte les politiques de l'entreprise.

Ces deux premiers modules sont déjà disponibles. Le troisième, Director, devrait arriver en novembre ou décembre. C'est une suite d'outils pour aider les clients à faire des choix. Si notre département Marketing a besoin d'un déploiement, avec par exemple une capacité de stockage ou de calcul importante, Director sera capable de se baser sur l'historique des utilisations pour cette application, et de simuler un besoin. Il pourra ainsi donner des recommandations, et même des réponses sur la façon de mieux allouer ou déployer la capacité.

Une disponibilité en novembre pour Director, alors que les deux autres sont déjà commercialisés... Est-ce que ça signifie qu'ils pourront fonctionner indépendamment, voire être interopérables avec des solutions concurrentes ?

C'est effectivement conçu pour travailler comme un tout, ou en standalone. Une organisation pourra donc par exemple débuter avec AIM, pour aider le pooling de l'infrastructure sous-jacente, puis se concentrer plus tard sur un projet de portail de déploiement d'applications à la demande.

Une approche d'interopérabilité et d'ouverture que ne partagent pas certains de vos concurrents, comme Oracle ou les partenaires HP et Cisco...

Oui, c'est vrai pour certains, mais notre approche est la bonne. Nous pensons que la prise en charge de multiples hyperviseurs, applications et plateformes nous permettra d'aider plus de clients à débuter avec nos solutions. Nous sommes dans une logique ouverte et complémentaire. Par exemple, AIM prend en charge de nombreuses plateformes serveurs x86, que ce soient ceux d'IBM, de HP ou de Sun par exemple. C'est identique pour le stockage. Nous voulons nous assurer que le produit est maintenu sur d'autres systèmes.

Beaucoup de clients doivent gérer des combinaisons de systèmes très variés. C'est pour ça qu'il faut avoir une approche ouverte, contrairement à ce que font d'autres, qui ciblent des produits dédiés aux matériels d'un seul vendeur, eux-mêmes. Nous n'avons pas le même héritage que d'autres vendeurs, et certains d'entre eux ont une histoire qui fait qu'ils sont très enclins à verrouiller les solutions. Dell a un background différent, car nous avons toujours travaillé sur le monde standardisé du x86. En particulier, quand on touche à des infrastructures complexes, il faut une approche ouverte. Il faut respecter ce qu'a le client. Et la plupart du temps, c'est un mix d'équipements très variés.

Merci beaucoup, Hugh Jenkins.
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