Le Dark Web est la plupart du temps associé au piratage, voire aux informations illégales ou immorales, grâce à l’anonymat de son navigateur Tor (The Onion Router) Browser. Mais au-delà des activités malveillantes, Tor est également un moyen efficace d’assurer sa sécurité et sa confidentialité sur Internet.
Malgré la réputation sulfureuse dont le darknet (réseau qui héberge le Dark Web) est l’objet, l’un des fondateurs du Tor Project, Roger Dingledine, affirme que seulement 3 % des utilisateurs du navigateur Tor s'en servent pour accéder au Dark Web. Nous vous expliquons tout pour que vous puissiez en faire partie !
Le Dark Web, comment ça marche ?
Si le réseau darknet repose sur Internet pour fonctionner, les sites du Dark Web ne sont pas accessibles via un navigateur classique ni un moteur de recherche comme Google. Le darknet est formé d’une myriade de réseaux peer to peer (« noeuds »), qui empêchent le traçage des utilisateurs et garantissent ainsi confidentialité et sécurité. Sur le Dark Web, il est possible d’accéder (de façon anonyme) à des sites classiques, mais également à des sites dont l’extension est. onion et qui ne sont référencés que sur Tor.
Le Dark Web n’est pas réservé aux cybercriminels. N’importe qui peut y accéder, en utilisant le navigateur Tor Browser. Journalistes, activistes politiques censurés… Nombreux sont les internautes qui ont besoin d’enquêter ou de communiquer discrètement, sans être pour autant dans l’illégalité. Tor permet également d’aller consulter en toute confidentialité sa messagerie en ligne.
Surface Web, Deep Web, Dark Web, comment les différencier ?
Le Dark Web fait partie du darknet, mais il n’est pas seul : la « couche » supérieure, entre Dark Web et Surface Web (le Web tel qu’il est accessible depuis les moteurs de recherche classiques) s’appelle le Deep Web.
Surface Web, la partie visible de l’iceberg
Le Surface Web ou Web de surface est visible par tout le monde sur Internet, en ouvrant simplement un navigateur grand public et en utilisant un moteur de recherche classique (Google, Bing…) pour cliquer sur des liens. Ces moteurs indexent les pages de sites publics, réseaux sociaux, presse en ligne… En 2021, il existait près de 2 milliards de sites Internet dans le monde, avec une croissance exponentielle. Et pourtant, le Web de surface ne représente que 5 % du Web total.
Deep Web, la partie immergée de l’iceberg
Le Deep Web, lui, correspond à 90 % de tous les sites Web. Comme il n’est pas référencé par les moteurs de recherche, il est invisible et sa taille est en réalité difficile à évaluer.
Le Deep Web est beaucoup moins énigmatique que le Dark Web. Il contient principalement des informations privées, accessibles à certains utilisateurs seulement. Cela inclut les bases de données protégées, les forums confidentiels, les services de messagerie ou de banque en ligne, les répertoires sécurisés de stockage en ligne et toutes sortes de données personnelles.
Dark Web, le Web des abysses
Le Dark Web porte bien son nom. C’est une infime partie du Deep Web. Il est situé tout en bas de l’iceberg, dans les profondeurs. Il n’est pas accessible via un moteur de recherche traditionnel comme Google, ni même un navigateur classique. Un moteur de recherche associé à Tor est en revanche disponible et très populaire : DuckDuckGo.
Le Dark Web est le repaire de cybercriminels : tueurs à gages, trafiquants d’êtres humains ou de matériel illégal…
Mais il n’est pas que cela. Il permet également aux dissidents de lutter contre la surveillance de masse des régimes dictatoriaux. Ou aux lanceurs d’alertes de dénoncer des actions malveillantes. Wikileaks est né sur le Dark Web et c’est grâce à lui que des dizaines de milliers de documents confidentiels ont été mis au jour, divulguant des pratiques condamnables.
Par ailleurs, les services de police y mènent discrètement des enquêtes sur, entre autres, les cybercriminels du Dark Web lui-même. Il est aussi utilisé pour faciliter les communication entre agents de renseignements.
Comment accéder au Dark Web ?
Le Dark Web n’est pas indexé par les moteurs de recherche classiques. Pour y accéder, il est indispensable d’utiliser un navigateur spécifique (Tor Browser, par exemple) et un moteur de recherche dédié (DuckDuckGo). Ce sont les deux prérequis pour aller sur des sites en .onion.
Avant d'accéder au Dark Web, il est possible (mais facultatif) d’installer et d’utiliser un VPN (virtual private network), réseau privé virtuel. Cela décuple la sécurité de la connexion. Lors d’une session sur le Web, le fournisseur d’accès à Internet attribue une adresse IP unique qui, entre autres, géolocalise l’utilisateur. En passant par un VPN, vous pouvez choisir votre pays de connexion, c’est alors le VPN qui vous procure une adresse IP permettant de ne pas être réellement géolocalisé.
1. Installation d'un VPN
La technique appelée Onion over VPN consiste à se connecter à un VPN avant d’accéder au réseau Tor. Pour y recourir, il faut correctement paramétrer son VPN, afin d’être sûr que l’anonymat de l’utilisateur soit conservé.
Certains VPN, tels que CyberGhost, Proton VPN, ExpressVPN, NordVPN ou Surfshark, proposent une fonctionnalité pour se connecter à Tor en un clic, directement depuis leur interface. Le trafic est alors automatiquement redirigé vers le réseau Tor. Cette manière d’utiliser son VPN permet de visiter des sites en .onion depuis son navigateur habituel. Cependant, rappelons que Tor a plusieurs spécificités pour garantir l’anonymat des internautes, qui ne sont pas présentes sur un browser classique. La méthode Onion over VPN est donc plus simple d’utilisation, mais l’anonymat peut être réduit.
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28 mai 2025 à 10h06
2. Installation du navigateur Tor
Vous pouvez télécharger le navigateur Tor Browser depuis tous les appareils (Mac, PC, smartphone, tablette…et sous n’importe quel système d’exploitation (Android, iOS, Windows, macOS…). Il est disponible en 36 langues et s’installe comme n’importe quel logiciel. Lorsque le navigateur est lancé, il suffit de cliquer sur le bouton « Connect » pour surfer sur le réseau Tor.
Le navigateur Tor étant configuré de la même façon pour tous les utilisateurs, ses paramètres ne peuvent pas être personnalisés. Cela assure une protection contre le fingerprinting, en empêchant les sites d’identifier les internautes avec les particularités de leur browser (version, plugins, extensions…). Par ailleurs, les cookies dans Tor Browser sont automatiquement effacés à la fin de la session, lorsque le navigateur est fermé.
3. Découverte des sites du Dark Web
Il est possible de surfer sur des sites du Web de surface en utilisant le navigateur Tor Browser. Mais l’un des avantages du réseau Tor est de permettre l’accès aux sites .onion. Ils ne fonctionnent pas de la même façon que les sites classiques, qui ont un nom de domaine facile à saisir, à identifier et à retenir. Avec Tor, toutes les URL sont des suites de chiffres et de lettres, générées à partir d’une clé publique, et avec une extension unique en .onion. Difficile alors de mémoriser les adresses de ces sites. C’est là que les moteurs de recherche interviennent.
Les moteurs de recherche du Dark Web
Par défaut, le moteur de recherche du navigateur Tor est DuckDuckGo, qui permet de trouver des sites Web en .onion, mais également des sites traditionnels. Il est équipé d’une liste noire pour les sites au contenu inacceptable. Car la prudence est toujours de mise lors d’une balade vers le Dark Web.
- Anonymat et confidentialité
- Protection contre les traqueurs
- Extension et intégration facile
Les annuaires du Dark Web
En plus des moteurs de recherche, il existe des annuaires de sites en .onion, comme Tor.taxi, et même des encyclopédies du Dark Web, comme The Hidden Wiki. Ce dernier est cependant controversé, car il présente un risque d’accéder à de fausses pages, qui renvoient vers des informations illicites. Encore plus que dans le Web de surface, il faut faire preuve de vigilance lorsque l’on clique sur des liens du Dark Web.
Darkweb : toutes les réponses à vos questions
Est-il illégal d'aller sur le Dark Web ?
Il n’est pas interdit d’utiliser un logiciel comme Tor Browser pour aller sur les sites .onion du Dark Web, sauf dans certains pays totalitaires. En revanche, il faut savoir que l’internaute est plus susceptible de trouver des informations sur des pratiques illégales et/ou immorales sur le Dark Web que sur le Web de Surface.
Que trouve-t-on sur le Dark Web ?
On trouve de tout sur le Dark Web. À commencer par des sites traditionnels, comme depuis un navigateur classique, mais avec une sécurité accrue. Le Dark Web est associé aux activités répréhensibles, par la loi ou par la morale, mais on y croise également des tribunes libres pour des activistes qui ne peuvent pas s’exprimer dans les pays répressifs où règne la censure. Ces pays peuvent aussi avoir bloqué l’accès à certains réseaux sociaux, comme Facebook, qui possède son propre site en .onion. Il est ainsi possible de s’y connecter quand même en passant par le réseau Tor.
Qui est le créateur du Dark Web ?
Il n’est pas possible de déterminer par qui et quand le Dark Web en lui-même a été créé. En revanche, le principe du routage « en oignon » sur lequel repose le réseau Tor a été conçu dans les années 90 par des employés de l’United States Naval Research Laboratory. Il était prévu pour assurer la confidentialité et la sécurité des données échangées en ligne par les services de renseignements américains. Pour que la notion d’anonymat soit plus fiable, il était important que le réseau soit ouvert à un nombre d’utilisateurs beaucoup plus élevé. Ainsi, les informations transmises par la Navy seraient noyées dans la masse. C’est alors qu’est née en 2002 la version alpha de ce qui était à l’époque The Onion Routing project (futur Tor).
Quelle est la différence entre le Dark Web et le darknet ?
Le terme « darknet » désigne des réseaux superposés à Internet, qui reposent sur des protocoles particuliers et dont l’accès nécessite l’utilisation de logiciels spécifiques. Le darknet héberge le Dark Web, c’est-à-dire un ensemble de données se trouvant sur ces réseaux superposés. C’est donc grâce au darknet, ou plutôt aux darknets, que l’on peut aller sur le Dark Web.
