L'App Store et Apple Pay font l'objet d'une enquête antitrust de l'Union européenne

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
17 juin 2020 à 15h22
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© Apple / shutterstock
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La reprise progressive de l'activité donne des ailes à la Commission européenne, qui a lancé deux procédures distinctes contre Apple, l'une concernant sa boutique d'applications, l'autre sur son service de paiement mobile.

Alors qu'elle s'apprête à déposer une plainte officielle après deux ans d'enquête sur les pratiques anticoncurrentielles d'Amazon envers les vendeurs de sa marketplace, un autre membre des GAFAM est actuellement ciblé par la Commission européenne. Il s'agit d'Apple et plus particulièrement de l'App Store et du service Apple Pay. Et là encore, les autorités de l'UE soupçonnent des comportements antitrust.

Spotify pourrait tenir sa « vengeance »…

Cela fait plusieurs années maintenant que les sociétés Spotify et Apple sont opposées, la première accusant la seconde d'abus de position dominante. Et c'est cette brouille entre le géant suédois et la marque à la pomme qui conduit aujourd'hui à l'ouverture d'une enquête approfondie de la Commission européenne sur l'App Store.

Spotify (dont la plainte remonte au 11 mars 2019), ainsi qu'un distributeur de livres audio, dénoncent la commission que perçoit Apple sur les achats et abonnements intégrés aux applications, qui est de 30%. Une pratique qui pousserait les applications hors Apple à gonfler leur prix, ce qui constituerait une pratique anticoncurrentielle.

Les deux points essentiels sur lesquels la Commission européenne va se concentrer seront l'obligation imposée aux développeurs par Apple pour que ces derniers utilisent son système d'achat intégré propriétaire, et la règle qui vient empêcher ces mêmes développeurs d'informer les utilisateurs d'iPhone et d'iPad de leur possibilité d'acheter pour moins cher en dehors des applications hébergées sur l'App Store. Ces utilisateurs ne peuvent télécharger des applications natives (non basées sur le Web) que via l'App Store uniquement.

Le saviez-vous ?

Selon une étude du cabinet Analysis Group, l'App Store a généré 519 milliards de dollars de transactions en 2019. Soit 462 milliards d'euros. Les vendeurs ont pris leur part du gâteau, puisqu'ils représentent 85% des revenus totaux de la boutique.

« Il semble qu'Apple ait obtenu le rôle de "gardienne" lorsqu'il s'agit de distribuer des applications et du contenu aux utilisateurs d'appareils populaires d'Apple. Nous devons nous assurer que les règles d'Apple ne faussent pas la concurrence sur les marchés où elle est en concurrence avec d'autres développeurs d'applications, par exemple avec son service de streaming musical ou avec Apple Books », a déclaré Margrethe Vestager, qui conduit l'examen approfondi.

Apple réduit l'accès à certaines fonctionnalités à ses utilisateurs

Nous le disions, Apple Pay est également dans le collimateur des autorités européennes. La commission s'interroge ici sur les termes et conditions appliqués par Apple pour l'intégration du service de paiement mobile aux applications et sites de e-commerce sur les iPhone et iPad. L'UE va aussi étudier la limitation, par Apple, de l'accès à la fonctionnalité NFC (Near Field Communication), dite « tap and go », sur les iPhone pour les paiements dans les magasins, et sur les refus d'accès à Apple Pay. Depuis 2014, Apple Pay est le seul service de paiement mobile disponible sur iPhone qui autorise la fonctionnalité tap and go, qui permet de transférer des données d'un mobile à un autre.

Pour Margrethe Vestager, « il semble qu'Apple fixe les conditions d'utilisation d'Apple Pay sur les applications et les sites web des commerçants ». La vice-présidente exécutive de l'institution rappelle qu'il est « important que les mesures d'Apple ne privent pas les consommateurs des avantages des nouvelles technologies de paiement, y compris un meilleur choix, qualité, innovation et prix compétitifs ».

Si l'Union européenne détermine à l'issue de ces deux enquêtes qu'Apple a violé les règles de la concurrence, la firme de Cupertino s'expose à une amende pouvant atteindre jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires.

Source - Commission européenne : App Store et Apple Pay

Alexandre Boero

Chargé de l'actualité de Clubic

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (8)

manu0086
Des centaines de millions d’euros… cela va coûter très cher à Apple, malheureusement, pas avant plusieurs années…<br /> D’ici là avec de la chance, l’iPhone aura disparu.
jhe
«&nbsp;D’ici là avec de la chance, l’iPhone aura disparu.&nbsp;»<br /> La compétition ça a du bon pour le consommateur ! Perso, je n’ai pas du tout envie que Google ait un monopole absolu sur nos smartphone.
manu0086
Si l’iPhone disparait, t’inquiète pas, des concurrents émergeront. Je dirai même qu’il y aura vraiment plus de concurrence car c’est impossible de rivaliser avec deux monstres abusant de leur position…
mcbenny
Ce sera d’autant plus difficile avec un seul modèle de référence.<br /> Microsoft s’est cassé les dents (qu’ils ont pourtant solides), Nokia, Sony, mêmes échecs. Ton non-amour d’Apple t’aveugle.
epodotcom
Microsoft a fait une première erreur en abandonnant microsoft CE, un des leaders a l’époque, en voulant copier le système de tuiles du nouveau venu sur le marché des smartphones, L’Iphone, et deuxième erreur, il n’a pas cru bon de racheter android, laissant le bébé OS a google.<br /> Ensuite, je ne vois pas en quoi la disparition de l’Iphone supprimerait la concurrence, il y a des dizaines de marques différentes et la concurrence existe entre eux.
jhe
«&nbsp;je ne vois pas en quoi la disparition de l’Iphone supprimerait la concurrence&nbsp;»<br /> Android, détenu par Google, et iOS (Apple/iPhone) représentent ensemble 99 % du marché mondial. Je te laisse tenter de répondre à la question suivante : si tu supprimes iOS, il reste quoi ?<br /> Te fatigues pas, voici la réponse : il ne restera plus que des smartphones sous Android.
epodotcom
Ok,<br /> D’abord, la concurence va plus loin que l’os, et heureusement,<br /> Tous les fabricants qui utilisent Android sont concurrents les uns des autres, donc la concurence est bien présente… toutes les marques de voiture qui fonctionnent à l’essence sont néanmoins concurentes, c’est pareil…<br /> Si tu n’aimes pas Android, il y a Tizen, Différents linux , bada, migo, firefox os, cyanogen etc…<br />
jhe
On est nombreux à vouloir de bonnes et sérieuses alternatives à ce que nous proposent les GAFA, en l’occurrence Google et Apple. Mais il faut être un réaliste parfois. Tu retires iOS (Apple) il ne restera que des portables sous l’OS de Google. Les alternatives que tu cites ne sont malheureusement pas viables EN PRATIQUE pour le consommateur moyen.<br /> Certes, le consommateur aura toujours le choix entre de l’android de marque A et de l’android de marque B. Ça restera un monopole Android, et donc de Google. Tu peux comparer Android à de l’essence si ça te plaît, je ne chercherai pas à te convaincre que l’analogie est… comment dire… un peu inadapté.
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