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La sonde OSIRIS-REx s'est entraînée une dernière fois à descendre sur l'astéroïde Bennu

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
12 août 2020 à 13h30
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L'astéroïde Bennu, tout en contrastes... Crédits NASA/Goddard/University of Arizona/Lockheed Martin
L'astéroïde Bennu, tout en contrastes... Crédits NASA/Goddard/University of Arizona/Lockheed Martin

Dans une suite de manœuvres en toute autonomie, la sonde américaine est descendue à seulement 40 mètres du cratère Nightingale, au-dessus de l'astéroïde Bennu.

Elle répétera l'exercice le 20 octobre pour espérer prélever plusieurs centaines de grammes de matière.

Descente vers l'inconnu

Il faut actuellement 16 minutes pour qu'un signal émis par la sonde OSIRIS-REx puisse parvenir jusqu'à la Terre, ou inversement. Beaucoup trop pour « piloter » le petit véhicule, qui doit donc se reposer sur ses capacités autonomes pour manœuvrer et réussir à descendre vers la surface du petit astéroïde Bennu (540 m de diamètre). Tout se déroule au ralenti (300 mètres/heure seulement) et l'ensemble des opérations est réparti sur quatre heures… Et malgré cela, cette descente vers la surface représente un challenge. La sonde utilise un procédé de repérage s'appuyant sur l'image, car l'un de ses instruments laser LIDAR n'est pas en grande forme. Or, Bennu est incroyablement sombre, et les ombres changent selon la rotation de l'astéroïde. À chaque étape majeure de la manœuvre vers le cratère Nightingale, OSIRIS-REx observe devant elle, pivote, mesure, compare les images avec sa base de données, puis descend à l'étape suivante.

Le 20 octobre, c'est demain !

La descente vers la surface avait déjà été testée de cette manière en avril dernier, et OSIRIS-REx était descendue jusqu'à 65 m de la surface. Cette première tentative était un succès, mais dans un contexte où les équipes internationales sont séparées, il avait fallu du temps pour examiner toutes les données. En descendant une seconde fois à seulement 40 mètres, OSIRIS-REx a donc rassuré quant à ses capacités à se diriger vers le centre du cratère Nightingale. Elle fera la dernière partie du trajet le 20 octobre, ses panneaux solaires inclinés et son instrument TAGSAM en avant. Au moment où ce dernier touche la surface, une cartouche de gaz est libérée et remue le sol, dont les poussières vont se ficher au sein du collecteur. Il s'agit ensuite de remonter en toute sécurité.

Le dispositif de navigation optique doit éviter à la sonde de descendre s'empaler sur un rocher... Crédits NASA/Goddard Space center/University of Arizona
Le dispositif de navigation optique doit éviter à la sonde de descendre s'empaler sur un rocher... Crédits NASA/Goddard Space center/University of Arizona

Des échantillons très attendus

Le timing entre les différents essais peut sembler très long, mais la sonde continue ses mesures entre les différentes tentatives et surtout, il s'agit là de l'objectif scientifique principal pour OSIRIS-REx. Cela reste une manœuvre à haut risque, et la surface de Bennu est couverte de rochers acérés dont la taille varie de quelques millimètres à celle d'une maison.

Pas question donc de rater la capture d'échantillons, que les scientifiques sur Terre attendent avec impatience. Les moyens des laboratoires répartis autour du monde ont des capacités sans commune mesure avec celles de la sonde. Mieux, les équipes autour du monde espèrent pouvoir comparer les poussières collectées sur Bennu avec celles de la mission japonaise Hayabusa2 autour de Ryugu. Cette dernière est déjà sur la route du retour vers la Terre et nous larguera ses précieux échantillons en décembre.

Source : NASA

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (1)

Labarthe
Cette prudence est tout sauf excessive.<br /> Forer ou prélever reste une activité<br /> rare, expérimentale, qui réserve inévitablement son lot de (mauvaises) surprises quand il est impossible d’opérer en direct.<br /> Les américains ont en tête les tribulations de Philae sur Rosetta et le demi-succès hasardeux de Hayabusa-1.<br /> Eux qui sur Mars ont connu des déboires avec la perceuse de Curiosity (rafistolée), tandis que la «&nbsp;taupe&nbsp;» d’Insight n’y arrive toujours pas en dépit d’efforts acharnés depuis un an et demi !
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