Faut-il interdire les vélos et les trottinettes électriques sur les campus universitaires ?

28 août 2023 à 08h30
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© KBO Bike / Unsplash
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Depuis plusieurs années, la mobilité urbaine évolue tous azimuts vers les véhicules électriques. Mais cette démocratisation n'est pas sans poser de problèmes, exacerbés par la prolifération de modèles d'entrée de gamme qui représentent un réel danger que de plus en plus d'universités tentent de prévenir.

En effet, il n'y a pas que dans les villes que le débat autour des trottinettes et des vélos électriques fait rage. Les campus universitaires sont également concernés, et certains étudiants risquent de devoir laisser leurs engins au garage lors de la rentrée universitaire qui se profile à l'horizon.

Un réel danger pour les étudiants

Les élèves du Boston College, aux États-Unis, ont reçu un message qui n'a pas dû plaire à tout le monde. L'université a, en effet, annoncé que les petits véhicules électriques n'étaient plus autorisés sur le campus. Une décision brutale, motivée par des raisons de sécurité, mais qui pourrait avoir un impact sur de nombreux étudiants, car les trottinettes et les vélos électriques sont de plus en plus présents sur les campus du monde entier. Ces moyens de transport faciles à prendre en main permettent aux futurs diplômés de se déplacer plus rapidement entre les différents bâtiments, parfois très éloignés les uns des autres, sans transpirer ni se sentir courbaturés après une semaine de cours.

Mais, bien sûr, ils présentent aussi leur lot de problèmes. On reproche aux conducteurs d'être moins respectueux du code de la route ou des règles de sécurité, ce qui provoque des accidents et des blessures dans des zones souvent occupées par des piétons. Et, comme dans beaucoup de villes, le manque d'infrastructures adaptées fait de cette nouvelle mobilité urbaine une véritable plaie, rendant les campus moins agréables et moins sûrs.

De plus, les propriétaires de vélos et de trottinettes électriques ont pris l'habitude de stocker leur appareil chez eux, dans leur appartement ou leur chambre étudiante. Notamment parce que leur prix peut rapidement atteindre des sommes à quatre chiffres, mais aussi parce qu'ils ont besoin d'être rechargés. Et, comme l'a expérimenté la ville de New York, les batteries de mauvaise qualité de certains véhicules d'entrée de gamme ont une fâcheuse tendance à prendre feu. Ce qui représente un énorme problème de sécurité dans des bâtiments où le nombre d'occupants par étage est généralement bien plus élevé que la moyenne.

© Nubia Navarro / Pexels
© Nubia Navarro / Pexels

Un outil pourtant quasi indispensable

Pour toutes ces raisons, la liste des universités américaines interdisant ces petits véhicules électriques s'allonge. Et, si les protestations des étudiants parviennent à faire reculer certaines d'entre elles sur le sujet, il se pourrait que de plus en plus d'établissements dans le monde suivent le mouvement, peut-être même en France. Les vélos et trottinettes électriques, malgré leur prix parfois relativement élevé, offrent cependant aux étudiants une plus grande mobilité pour un entretien minimal. Une véritable bouffée d'oxygène pour une partie de la population qui peut rapidement souffrir au quotidien d'infrastructures de transport public insuffisantes, chères ou pénibles à utiliser.

Bien sûr, tous les campus universitaires ne sont pas impraticables à pied, loin de là. Mais certains frôlent le gigantisme, et quiconque les ayant fréquentés peut témoigner de la difficulté à s'y déplacer. Si de plus en plus d'établissements essayent de mettre en place des solutions de transport en commun interne, d'autres s'adaptent à cette nouvelle mobilité urbaine et mettent en place des infrastructures appropriées. L'université de Bordeaux, par exemple, va encore plus loin depuis le début de l'année en proposant des vélos, scooters et trottinettes électriques en libre-service.

Source : Electrek

Maxence Glineur

Geek hyper connecté et féru de podcasts, je suis toujours en train de lire ou écouter des points infos en tout genre. Entre histoire, tech, politique, musique, jeux-video et vulgarisation scientifique...

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Geek hyper connecté et féru de podcasts, je suis toujours en train de lire ou écouter des points infos en tout genre. Entre histoire, tech, politique, musique, jeux-video et vulgarisation scientifique : toute l'actualité (ou presque) attise ma curiosité. Sinon, j'aime le rock et le lofi, les game-nights toujours trop longues, les bons films et les nanards.

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Commentaires (16)

Oukiney
Comme toujours, il va falloir que l’enfant d’une personne haut placée soit victime (et non auteur) d’un grave accident pour que la législation soit adaptée et/ou qu’il y ai des contrôles avec des sanctions dissuasives. Il serait d’ailleurs intéressant de faire l’inventaires des obligations liées aux trottinettes électriques (25km/h max ?, assurance obligatoire ? éclairage ? etc…).<br /> En attendant, en tant qu’automobiliste, les usagers de ces nouveaux moyens de locomotion à assistance électrique me font peur (surtout les personnes âgées en VAE) car je sais que, même si j’ai eu une conduite irréprochable, je serai en tort.
baazul
Mais du coup il y a tout de même du choix pour se déplacer sans avoir un moteur électrique, vélo mécanique, trottinette, skate, roller… Les jeunes n’ont plus de muscles ? Comment ils faisaient avant ces machines ?<br /> Donc je ne vois pas un réel problème.
Oncle_Picsou
C’est exactement ce que je me suis dit en lisant le dernier paragraphe de l’article «&nbsp;Un outil pourtant quasi indispensable&nbsp;».
keyplus
euh c est si grand que ca les campus?
bennukem
Certains assez étendus ou dispersé dans une même ville
Caramel34
Interdire non, légiférer oui. Comme en entreprise, le code de la route fait foi.
aladin_78
Legiferer ne sert a rien bcp de regles ici n’ont aucun controle.<br /> J’applaudis l’interdiction. La marche a pied leur fera bcp de bien, corps et esprit
MattS32
keyplus:<br /> euh c est si grand que ca les campus?<br /> Ça peut l’être parfois, surtout quand ils sont répartis sur plusieurs sites distincts.<br /> Quand j’étais étudiant, il y avait un jour où je terminais les cours du matin à 12h15 et je reprenais à 13h15 7 km plus loin… Impossible à pied, et à l’époque, il fallait 45 min minimum pour aller de l’un à l’autre en tram et bus, à condition d’avoir de la chance (pas d’attente au départ + correspondance sans délai…).<br /> Et puis les étudiants n’habitent pas forcément tous sur le campus, et sont parfois plutôt loin même, pour économiser sur le logement…
tehtwig
Il y a des règles dictées par le code de la route et ce sont elles font référence. Après dans l’idée, que les gens dans des boîtes de 1,5 tonnes aient une plus grande responsabilité ça me semble de la pure logique physique.<br /> PS: je suis plus souvent dans ma voiture qu’en vélo
Oukiney
Vous pouvez assumer cette «&nbsp;plus grande responsabilité&nbsp;» à 100% et être hyper attentif aux autres mais si vous renversez un cycliste qui ne maîtrise pas son vélo motorisé et qui se jette sous vos roues vous serez responsable.<br /> La loi Badinter du 5 juillet 1985 qui n’a jamais été adaptée aux pratiques du 21ème siècle pour les VAE s’applique toujours : «&nbsp;En principe, les conducteurs de vélos à assistance électrique sont soumis au même régime indemnitaire que les cyclistes traditionnels en cas d’accident de la route avec un autre véhicule. Ils doivent être indemnisés même s’ils ont commis une faute&nbsp;».
theHercule
Vous êtes jamais allé à la fac?<br /> On ne fait pas du vélo dans la fac, on fait du vélo pour arriver à la fac et on reste sur son vélo pour aller jusqu’à sa salle de cour.<br /> Un vélo électrique permet principalement d’augmenter à effort égale la porté du moyen de transport. On est pas tous champion du tour de france.<br /> Au lieu de prendre une voiture quand on habite à 10Km et plus avec tous les frais et problème. Je comprends l’étudiant qui préfère un vélo électrique, plus écolo et moins cher. Et ça permet au automobiliste d’avoir plus de place de parking et moins d’embouteillage…<br /> Alors oui vous devez attendre parfois derrière un vélo patiemment, et oui parfois ces cycliste font n’importe quoi, mais les bénéfices, sont loin d’être négligeable, y compris pour les automobilistes.
Martin_Penwald
La débilité du tout-voiture dans toute sa splendeur.
Martin_Penwald
C’est ça. Parce que vous n’utilisez jamais de voiture pour vous déplacer ? Est-ce que ça fait de vous une grosse feignasse toute molle sans muscles ?
baazul
J’ai plus de 40 ans et je privilégie les muscles donc le vélo musculaire (ça m’arrive d’aller au travail à 25km avec) alors ça doit être plus simple pour les jeunes. 10 km à vélo sans gros dénivelé ça se fait sans problème.
MattS32
baazul:<br /> 10 km à vélo sans gros dénivelé ça se fait sans problème.<br /> Oui, mais quand c’est principalement de la ville, avec un arrêt tous les 200 mètres et qu’il fait 30°, même en étant jeune et en pleine santé, tu arrives au boulot dégoulinant, ce qui n’est agréable ni pour toi ni pour tes collègues… Le VAE permet de limiter ça… Ou encore d’aller plus loin avec le même temps de transport (hé oui, tout le monde n’a pas envie de mettre plus d’1h pour aller au boulot…), la vitesse moyenne étant sensiblement plus élevée en VAE.
Essylt
Bref, ils vont se remettre à la trottinette ou au vélo sans moteur. Les pauvres. Et ce sera bon aussi pour la planète.
MattS32
Malheureusement il suffit qu’il y en ai une petite proportion qui privilégient la voiture pour que ça ruine tout les gains environnementaux de ceux qui passeront au vélo non électrique…
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