Après des années de complaisance à l'égard des trottinettes électriques en free-float, la ville de Paris réfléchit désormais à sévir en raison de problèmes récurrents pour la sécurité des piétons. Les 15 000 trottinettes actuellement en libre-service dans la capitale pourraient être interdites à la circulation.
Réfléchir à taper fort, l'annoncer… et ne plus faire de quartier. C'est ce qui pourrait arriver à Paris. On apprend de Reuters que la mairie de Paris réfléchit à bannir les 15 000 trottinettes électriques actuellement proposées en libre-service dans la capitale. Cette mesure radicale vise principalement à résoudre le problème de sécurité des piétons, alors que les accidents impliquant des trottinettes sont nombreux - et parfois mortels. Rien qu'à Paris, les autorités dénombrent ainsi 337 accidents liés à des trottinettes électriques et véhicules assimilés entre janvier et août 2022 (contre 247 sur la même période en 2021). Un décès est par ailleurs à déplorer sur l'ensemble de l'année 2021.
Les opérateurs dans leurs petits souliers
Comme le souligne Reuters, les trois opérateurs (Lime, Dott et Tier) ont déjà proposé une série de mesures pour améliorer la sécurité des piétons et limiter les désagréments engendrés par leur activité. Il faut dire que pour eux le temps presse : leurs licences respectives prennent toutes les trois fin en février 2023.
Tout l'enjeu est donc de savoir si la mairie choisira de les renouveler, avec de nouvelles contraintes, ou de les laisser expirer… ce qui sifflerait la fin de la partie pour les trois exploitants en région parisienne. En l'occurrence, un vote du conseil municipal doit avoir lieu dans les prochaines semaines, mais il n'aura qu'une valeur consultative : la décision finale incombe à la Maire de Paris en personne, Anne Hidalgo.
La trottinette électrique bientôt ennemie publique à Paris ?
Reste qu'en l'état, la balance pencherait plus vers une fin de contrat. Dans une interview accordée au Parisien, David Belliard, adjoint au Maire encarté EÉLV, a admis que les inconvénients liés aux trottinettes électriques en libre-service devenaient à présent plus nombreux et importants que leurs avantages. « En termes de sécurité, d'environnement et de partage de l'espace public, il serait compliqué de continuer... », a-t-il notamment déclaré.
Lancées à Paris en 2018, les trottinettes électriques en free-floating se sont rapidement illustrées par leur déploiement anarchique. En 2020 déjà, la mairie de Paris avait été contrainte de prendre des mesures de recadrage : espaces de stationnement imposés, limitation de vitesse à 20 km/h maximum et instauration d'un système de licence trisannuelle pour les opérateurs. La même année, leur nombre avait d'ailleurs été réduit à trois… un trio qui cherche aujourd'hui à éviter le couperet.
Ces derniers proposent notamment des contrôles d'identité pour s'assurer que les utilisateurs de leurs trottinettes ont bien plus de 18 ans, la fixation de plaques d'immatriculation sur les trottinettes pour faciliter l'identification des contrevenants par la police, et enfin l'interdiction de transporter plus d'un passager.
Source : Reuters
C’est même plus strict que ça, parce que le code de la route il dit 0 passager, le conducteur doit être seul sur son EDPM (mais peut-être que les opérateurs pensent au conducteur quand ils disent « un passager » ?).
