Artemis I : la NASA ramène sa fusée pour tenter le décollage vers la Lune !

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
04 novembre 2022 à 13h45
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SLS est sortie du VAB ce matin, dans la nuit de Floride. Crédits : NASA
SLS est sortie du VAB ce matin, dans la nuit de Floride. Crédits : NASA

Après deux tentatives avortées en août et septembre, le Space Launch System (SLS) avait été rapatrié dans son imposant hangar d'assemblage. Il en sort ce 4 novembre pour une nouvelle fenêtre de tir vers la Lune… Et cette fois la NASA espère qu'il n'y aura plus d'ennuis techniques !

Reste que c'est une énorme machine très complexe.

SLS, le retour

Les équipes sont désormais rodées pour entrer et sortir la fusée géante SLS de son hangar d'assemblage au sein du VAB, le gigantesque bâtiment du Centre Spatial Kennedy. En effet c'est la quatrième fois cette année que SLS parcourt les 6,7 km qui le séparent de son site de lancement LC-39b. Les deux premiers allers-retours ont servi pour les essais (y compris des comptes à rebours simulés) au premier semestre, tandis que la NASA avait sorti le lanceur « prêt pour sa mission » à la mi-août.

Par deux fois à quelques jours d'écart, l'agence américaine a tenté de faire décoller la mission Artemis-I, mais plusieurs soucis techniques ont freiné les tentatives (fuite d'hydrogène, problème de capteur sur un moteur) et stoppé le compte à rebours quelques heures avant le tir. La NASA se préparait d'ailleurs à un troisième essai pour sa mission lunaire lorsque l'ouragan Ian est arrivé et a traversé la Floride. Bien à l'abri dans le VAB, SLS a subi plusieurs inspections, une recharge de ses batteries dédiées au système d'éjection d'urgence de la capsule, et il est à présent prêt pour une nouvelle tentative.

Dix jours qui vont passer vite

Une fois arrivée sur le site LC-39b (elle l'atteindra dans la soirée), la fusée et sa capsule Orion subiront dix jours de préparatifs. D'abord, le véhicule à chenilles qui l'a transportée, le Crawler Transporter, sera éloigné à distance de sécurité, puis les équipes testeront les liaisons électriques et les fluides cryotechniques entre la tour de lancement et les installations au sol.

Enfin, après vérification que les communications entre le centre de contrôle et le lanceur sont bonnes, les équipes se réuniront pour valider la première tentative, prévue le 14 novembre à 6 h 07 (Paris). Le compte à rebours dure presque 48 heures en tout.

C'eeeeeeeest la chenille qui redémarrreuuu... (Crédits : NASA)
C'eeeeeeeest la chenille qui redémarrreuuu... (Crédits : NASA)

Grande mission, gros enjeux

Pour des raisons de mécanique orbitale, la mission si elle décolle bien le 14 novembre sera particulièrement plus courte que celle qui était prévue en septembre dernier, avec tout de même 25 jours de mission autour de la Lune, et un retour de la capsule Orion le 9 décembre.

Largement de quoi tester toutes les capacités d'Orion et de son module de service, ce qui reste l'objectif premier d'Artemis I. Deux autres fenêtres de tir sont disponibles pour la NASA les 16 et 19 novembre prochain, si jamais le compte à rebours ne parvenait pas à son terme une fois de plus.

Mais l'impatience du public ne compte pas : la NASA a très peu de marge de manœuvre et ne peut se permettre de rater cette mission lunaire sans de titanesques conséquences. Il faut donc prendre le temps d'éliminer un maximum de doutes avant le décollage.

Source : Nasaspaceflight

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (7)

PaowZ
« une recharge de ses batteries dédiées au système d’éjection d’urgence de la capsule »<br /> ah tiens… je savais pas qu’ils avaient mis en place un système d’éjection d’urgence… rdv au 14/11, alors… ^^
nicgrover
Fascinantes les petites aventures d’Artémis-I… qui porte bien le nom de la Déesse des accouchements…
Martin_Penwald
la NASA a très peu de marge de manœuvre et ne peut se permettre de rater cette mission lunaire sans de titanesques conséquences.<br /> Et pourquoi pas ? D’un point de vue politique, SLS fournit du travail à toute une tripotée de gens dans de très nombreux districts. Supprimer le programme, c’est provoquer des fermetures d’usines et du chômage. Pas très payant électoralement.
Space_Boy
Comment la fusée reste debout? Elle est assise sur ces moteurs, ou c’est la tour qui la maintient? Vu le poids de la bête…
gemini7
L’article dit « Et cette fois, la NASA espère qu’il n’y aura plus d’ennuis techniques ! »<br /> Bien, j’espère qu’il n’y aura plus de problèmes pour cette mission.
tfpsly
PaowZ:<br /> ah tiens… je savais pas qu’ils avaient mis en place un système d’éjection d’urgence<br /> Toutes les capsules US censées pouvoir emmener des humains ont ce genre de système; depuis Mercury.<br /> Une autre méthode a été envisagée pour la navette X-20 Dyna-Soar : utilsier le dernier étage tout entier comme système de secours. Testée par un certain… Neil Armstrong.<br /> AstronoGeek - Comment Neil Amstrong a failli piloté des navettes spatiales nazies, comment Opel a fabriqué une voiture fusée et comment un mec nommé officier SS contre son gré a fini par emmener des hommes sur la Lune<br />
Nmut
En fait une TRES grande partie du poids, c’est le carburant. La fusée n’est jamais stockée avec ce carburant (pas possible de garder les conditions de température et pression, sans compter le danger). Donc aucun problème à la laisser « debout ».
juju251
Martin_Penwald:<br /> la NASA a très peu de marge de manœuvre et ne peut se permettre de rater cette mission lunaire sans de titanesques conséquences.<br /> Et pourquoi pas ? D’un point de vue politique, SLS fournit du travail à toute une tripotée de gens dans de très nombreux districts. Supprimer le programme, c’est provoquer des fermetures d’usines et du chômage. Pas très payant électoralement.<br /> Notamment parce que le cout et le retard du programme font grincer des dents (surtout au congrès aux USA).<br /> De mémoire, ils sont déjà rendus dans les 30Md$ …
Martin_Penwald
Ben oui, mais justement, ces 30 milliards sont réinjectés dans des emplois locaux bien payés.<br /> Même si ça fait grincer des dents, ça reste délicat politiquement de dire《 on va tout sabrer 》.<br /> Je ne suis même pas convaincu qu’une explosion sur le pas de tir annule le programme.
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