L'industrie du jeu vidéo s'oppose à la classification de l'addiction aux jeux vidéo comme maladie

Thibaut Popelier
Par Thibaut Popelier, Spécialiste Gaming.
Publié le 07 juin 2019 à 13h56
Jeux vidéo addiction

C'est désormais officiel, les joueurs accrocs aux jeux vidéo pourront être reconnus comme étant malades et donc recevoir les traitements qui vont avec. Cette décision a été prise par l'OMS et a fait réagir les gamers mais aussi les professionnels de l'industrie du jeu vidéo. Les tractations risquent de durer encore un moment...

Une maladie comme les autres ?

En 2014, l'Organisation Mondiale de la Santé s'était déjà penchée sur le cas du jeu vidéo en classifiant le jeu pathologique comme un trouble ayant des répercutions sur la vie quotidienne, aussi bien dans le cadre privé que professionnel. Le 27 mai dernier, l'OMS a franchi une nouvelle étape en reconnaissant la dépendance au jeu vidéo comme une maladie ou plus précisément comme un trouble de la santé mentale.

Ainsi, celles et ceux qui seront diagnostiqués pourront recevoir des traitements médicaux. Cette annonce n'a pas été du goût de tout le monde et l'industrie de ce média a réagi rapidement en s'opposant fermement à cette classification. Même si les prérogatives pour être reconnu « malade » sont nombreuses (altération significative du comportement pendant au moins 12 mois par exemple), l'image du jeu vidéo se retrouve encore une fois traînée dans la boue, aux yeux de certains.

Plusieurs pays protestent

L'Entertainment Software Association (ou ESA) a ainsi publié un communiqué pour demander à l'OMS revoir son jugement :

« L'industrie mondiale du jeu vidéo - incluant des représentants à travers l'Europe, aux USA, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Corée du Sud, et au Brésil - fait aujourd'hui appel aux états membres de l'OMS pour qu'il réexaminent rapidement leur décision d'inclure la pratique excessive du jeu vidéo dans la onzième révision de la classification internationale des maladies.
L'OMS est une organisation très estimée et ses directives doivent se baser sur des enquêtes, analyses et autres rapports menés par des experts indépendants. Le trouble du jeu vidéo n'est pas documenté par des preuves solides pour justifier sa classification...
 ».

Pour le moment, l'OMS n'a pas répondu à ce communiqué de l'ESA. Ce feuilleton risque donc de se poursuivre pendant plusieurs jours, le temps que la question soit définitivement tranchée.

Source : ESA

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Thibaut Popelier
Par Thibaut Popelier
Spécialiste Gaming

Fan de jeux vidéo et de nouvelles technologies, je suis rédacteur dans ce milieu depuis déjà plusieurs années. J'aime partager ma passion à travers les news, tests et autres dossiers. J'adore aussi le catch et Harry Potter (et les chats bien sûr !)

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Commentaires (10)
Doss

Franchement la JV n’est pas plus addict que la tv, réseau sociaux, smartphone etc… la classification aurait donc du être élargie au écran et non jeuxvideo seul.
De plus l’addiction depend vraiment du type de jeu, entre un jeu solo qui ce finie en une douzaine d’heure et un jeu gratuit en ligne avec des lootbox ou les rewards sont promotionnel au temps passé le probleme n’est pas le même.

Wehrmicel

Donc je suis malade? J’aurai peut être le droit de travailler à temps partiel ou à domicile. Comme ça je pourrai jouer encore plus !

darkam

D’un autre côté la même OMS a considérée, jusqu’au 17 mai 1993, l’homosexualité comme une maladie mentale.

Blanic

Je suis pour cette classification. Le jeux vidéo peut devenir très addictif pour certaines personnes (comme l’alcool) et le nier n’est plus acceptable.

chickenwing

Le problème ne vient pas des jeux vidéos, mais de ce qu’en font les industries.
Et il est vrai que le jeu vidéo se prête particulièrement bien aux manipulations psychologiques (coucou les free-to-play et les loot-box).

chickenwing

Ha oui tiens, bien vu ^^

lumberood

Si on pousse un peu le raisonnement, toute addiction liée à la pratique d’une activité de façon compulsive et obsessionnelle jusqu’à dégradation du relationnel et de la santé devrait alors être considérée comme une maladie, écran ou pas… Le but ici est de diaboliser la pratique du jeu vidéo en en faisant un cas isolé. On peut très bien remplacer le mot “jeu vidéo” par “musique” (on prend le cas d’une personne pratiquant la musique comme une obsession jusqu’à en oublier son entourage et sa santé… ça peut arriver!) et on obtient exactement le même cas d’addiction, alors pourquoi considérer la maladie uniquement pour le jeu video?
Je pense qu’il y a maladie quand il y a un “problème” mental dès le départ qui favorise l’addiction à une activité, quelle qu’elle soit. il faudrait prendre le problème à ce niveau-là plutôt que diaboliser singulièrement le jeu video

Doss

Comme le sport qui permet au corp de libèrer de l’endorphine qui crée de l’addiction…

v1rus_2_2

Il ne faut pas mélanger passion et addiction. Je peux te sortir des histoires où il y a eu des morts à cause de longue session de jeux qui rentre clairement dans l’addiction

CallMeLeDuc

Exact.
C’est totalement con comme raisonnement…
Les JVD peuvent être une addiction pour des gens qui ont DEJA des problèmes de santé mentale.
En soit les JVD ne sont absolument pas nocifs pour la santé.
En fait les JVD au contraire peuvent être un bienfait pour certaines personnes qui trouvent dans les jvd un moyen de se défouler, d’exorciser leurs craintes, de rencontrer des personnes en ligne, chose qui ne leur est pas possible irl…

Ca fait presque 40 ans que les JVD sont démocratisés dans le monde et il y’a des centaines de millions de joueurs dans le monde. Faudrait un peu arrêter cette diabolisation des JVD…
Quand un crétin fait un assassinant si il a le malheur d’avoir COD chez lui la presse explique son geste en disant qu’il était “joueur de jeux vidéos de guerres!!”

Si on pousse le raisonnement le cinema, le sport, le sexe, le travail, dormir, glander, la politique, les réseaux sociaux, la bouffe, etc etc.
Si on doit lister toutes les activités et loisirs susceptibles d’être addictif on a pas le cul sorti des ronces !