Kepler-452b : une exoplanète, si proche, si loin

Frédéric Cuvelier
Publié le 24 juillet 2015 à 11h10
Hier soir, la NASA a révélé avoir découvert « une autre Terre », une exoplanète placée à une distance de son étoile équivalente à celle qui nous sépare de notre Soleil. Problème : pour communiquer avec un éventuel habitant, il nous faudrait 2 800 ans.

Lancés en 2009, le satellite Kepler et son capteur de 95 millions de pixels ont donc donné hier à la NASA l'occasion de briller. L'agence spatiale américaine a en effet annoncé avoir décelé, dans la constellation du Cygne, une planète dont certaines caractéristiques la rapprochent de notre Terre.

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À ce jour, un peu plus de 1 000 planètes situées hors de notre système solaire ont été confirmées. Baptisée Kepler-452b, celle présentée hier par la NASA est la première à donner de réels espoirs de trouver une autre trace de vie dans l'Univers que la nôtre.

Si l'on se concentre sur la vie comme nous la connaissons sur notre monde, les processus physico-chimiques complexes mis en oeuvre pour aboutir au résultat que nous connaissons sont très dépendants de la quantité d'énergie reçue par le Soleil, et donc de la distance par rapport à notre étoile.

Or l'espace qui sépare Kepler-452b de son étoile ne diffère que de 5% par rapport aux 149 597 870 km qui existent et nous et le Soleil. De quoi faire naître de grands espoirs quant à la présence de vie sur cette super-Terre, dont le diamètre est 60% plus important que celui de notre planète.

Rêvons les pieds sur Terre

Il reste toutefois beaucoup d'incertitudes concernant cette planète, dont on sait peu de chose finalement, alors même que sa présence n'a en aucun cas été décelée « visuellement » par le satellite, mais grâce à de complexes mesures. Impossible par exemple de connaître, pour l'instant, la composition de Kepler-452b. Planète rocheuse comme la Terre, ou gazeuse comme Jupiter ? Sa taille, que les instruments ont pu mesurer, ne peut apporter de réponses fermes sur le sujet.

La présence d'une atmosphère, indispensable à la vie telle que nous la connaissons, n'est pas non plus établie. Enfin, l'étoile qui abreuve la planète de son énergie est plus vieille que notre Soleil. Elle entre dans une partie de son cycle de vie au cours de laquelle l'énergie qu'elle envoie à Kepler-452b croit.

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L'un des instruments de mesure du satellite Kepler - Crédit : ballaerospace.com

Comme le rappelle Doug Caldwell, un astronome du SETI, « si Kepler 452b est bien une planète rocheuse, sa position par rapport à son étoile pourrait indiquer qu'elle vient d'entrer dans une période de fort réchauffement dans l'histoire de son climat. L'augmentation de l'énergie dégagée par l'étoile vieillissante pourrait chauffer sa surface et provoquer une évaporation des océans qui s'y trouveraient, entraînant la perte à jamais de l'eau de la planète. »

Si ce scénario était vérifié, Kepler 452b pourrait bien se révéler être une sœur de la Terre, mais plutôt sa grande sœur, tant par sa taille que par son évolution. L'étudier reviendrait alors plutôt à entrevoir ce que subira la Terre dans un milliard d'années plutôt qu'à chercher une hypothétique présence de vie.

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