Avec 7,5 millions d'internautes, l'Iran serait pourtant l'un des pays du Moyen-Orient les plus actifs sur le Web, derrière Israël. Le pays compterait plus de 100 000 auteurs de blogs, dont certains se servent pour critiquer le régime. En octobre dernier, le gouvernement iranien a pris la décision de brider les accès ADSL à 128 Kbps, afin de limiter les possibilités de diffusion et de réception de contenus. Motif avancé, d'après le Guardian : les contenus véhiculés sur Internet par des sites comme YouTube contribuent à l'érosion de la culture islamique au sein de la jeune génération.
Certaines vidéos, montrant l'une des stars de la télévision iranienne ayant des relations sexuelles, ou critiquant ouvertement les méthodes du gouvernement, auraient causé la mise en place de ces nouveaux filtres sur l'Internet iranien. Selon RSF, l'Iran serait, après la Chine, le pays où le joug de la censure se fait le plus lourdement sentir.
« Le gouvernement cherche à créer une frontière numérique pour bloquer les produits culturels et les informations provenant de l'étranger. Cette conception du Réseau est inquiétante pour l'avenir du pays. Mais c'est plus généralement une menace pour le Web mondial qui, au lieu d'aider à la compréhension entre les peuples, pourrait être transformé en média de l'intolérance. La politique du gouvernement iranien n'est pas isolée. Elle se rapproche de plus en plus de celle des autorités chinoises, avec un accent particulier mis sur la censure des produits culturels », a déclaré RSF dans un communiqué.