L’astronaute française Sophie Adenot s’envolera en 2026 vers la Station spatiale internationale avec un menu spécialement créé par la cheffe Anne-Sophie Pic. Cette initiative introduit la haute gastronomie française jusque dans l’espace.

- En 2026, l'astronaute française Sophie Adenot s'envolera vers l'ISS avec un menu signé Anne-Sophie Pic.
- Ce menu gastronomique inclura des classiques français adaptés pour l'espace, comme la bisque de homard au crabe.
- Sophie Adenot voit ce menu comme un lien avec ses racines terrestres, influencé par le terroir français.
On a souvent vu les astronautes aspirer des bulles de repas lyophilisés réhydratés en apesanteur. Mais ça va bientôt changer. La prochaine astronaute française à rejoindre l’ISS, Sophie Adenot, emmènera avec elle un menu gastronomique élaboré avec Anne-Sophie Pic, la cheffe la plus étoilée du monde. La mission « εpsilon » comprendra des plats comme la bisque de homard au crabe, la crème de foie gras sur brioche grillée ou le bœuf braisé. Ces recettes reprennent des classiques français adaptés pour l’espace, afin de préserver la saveur tout en respectant les contraintes du voyage.
Sophie Adenot précise que ce menu la gardera reliée à la Terre. « Sa cuisine est profondément influencée par le terroir. C’est important pour moi, car j’ai grandi à la campagne, et cela me rappellera mes racines », dit-elle. L’Agence spatiale européenne (ESA) présente ce projet comme « une pincée de France dans l’espace », une première qui dépasse les aspects techniques habituels des missions.
La gastronomie française franchit l’atmosphère terrestre pour rejoindre l’ISS
La collaboration entre Sophie Adenot et Anne-Sophie Pic donne une nouvelle place à la nourriture dans l’espace. Jusqu’ici, les repas des astronautes consistaient surtout en aliments lyophilisés, en conserve ou emballés sous vide. Ces plats répondent à des règles strictes. Ils doivent tenir au moins 24 mois, ne pas produire de miettes, et rester légers pour ne pas alourdir la cargaison.
Autant de contraintes qui compliquent la préparation des repas, qui doivent aussi se consommer facilement en apesanteur. Anne-Sophie Pic relève ce challenge. « Cuisiner pour l’espace est un défi exaltant », affirme-t-elle. Elle et son équipe ont retravaillé les textures pour que les plats restent compacts et ne présentent aucun risque sanitaire. Par exemple, les recettes sont « restructurées, mixées et fortement cuites » pour éliminer tout problème bactérien. Le conditionnement utilise la stérilisation en sachets souples, réalisée avec Servair, spécialiste de la restauration aérienne.
Les plats choisis correspondent aux goûts de Sophie Adenot. La cheffe voulait lui faire « goûter des choses qu’elle aime », en adaptant des recettes classiques. L’ESA précise qu’environ un repas sur dix à bord de l’ISS est un « repas bonus », préparé sur mesure pour renforcer le moral et le lien avec la Terre.
On sait l'effet que produit un bon repas partagé. Sophie Adenot explique qu’elle partagera ces plats avec ses collègues. Ce moment revêt une valeur culturelle.

La grande cuisine s’adapte aux exigences spatiales pour offrir une expérience nouvelle
Anne-Sophie Pic cumule trois étoiles Michelin. Son restaurant à Valence figure parmi les meilleures tables françaises. Elle a accepté ce projet sans hésiter, voyant l’opportunité d’un challenge inédit. Elle dit : « C’est un joli challenge que Sophie Adenot m’a proposé et c’est assez extraordinaire ».
Chaque recette a été repensée. La cheffe explique que les plats doivent rester compacts pour éviter les miettes. Chaque étape de préparation garantit longue conservation, transport sûr et dégustation agréable en apesanteur. Cela demande de maîtriser des techniques spécifiques tout en gardant la qualité gustative.
Les plats préparés correspondent à environ 10 % des repas consommés pendant la mission. Le reste est toujours constitué d’aliments adaptés à l’espace. Cette initiative ouvre la voie à de nouvelles expériences culinaires dans un environnement qui laisse en principe peu de place à la variété et au plaisir, essentiels pour le moral des troupes.
L’ESA travaille aussi sur la production d’aliments cultivés en laboratoire dans l’espace. Elle prévoit d’installer une usine pilote à bord de l’ISS dans les deux prochaines années. Cette expérimentation permettra aux astronautes de préparer des aliments imprimés en 3D ou cultivés in situ, réduisant la dépendance aux approvisionnements depuis la Terre.
Source : BBC