Nous nous rapprochons définitivement de la commercialisation de l'orbite terrestre. Ce mardi 10 juin, Axiom Space débutera sa quatrième mission entièrement privée jusqu'à la Station Spatiale internationale (ISS).

Car l'emblématique ISS approche inexorablement de sa retraite. Et plutôt que de débourser plusieurs millions dans un tel dispositif à nouveau, les gouvernements, et particulièrement les États-Unis, préfèrent laisser les entreprises s'en charger. Plusieurs projets sont déjà en cours, et celui d'Axiom semble le plus proche de se concrétiser.
Une soixantaine d'expériences
Mais avant tout, place aux séjours privés. La mission Ax-4, c'est son nom, sera commandée par Peggy Whitson, ancienne astronaute de la NASA qui détient le record de jours cumulés dans l'espace. L'Indien Shubhanshu Shukla, le Polonais Sławosz Uznański-Wiśniewski et le Hongrois Tibor Kapu l'accompagneront. Il s'agira de la deuxième mission entièrement nationale d'Axiom Space, c'est-à-dire que tous ses clients seront des gouvernements nationaux.
« Cela montre à quel point l'espace s'ouvre grâce aux entreprises commerciales. Pour ces trois pays, il s'agira du deuxième astronaute de leur histoire. Et cela montre le passage de la course à l'espace 1.0 à la course à l'espace 2.0 », commente Tejpaul Bhatia, le P.-D.G d'Axiom Space.
Les astronautes mèneront une soixantaine d'études et d'expériences scientifiques impliquant 31 pays, ce qui en fera la mission la plus intensive en termes de recherche pour l'entreprise. Comme c'est désormais l'accoutumée, ils rejoindront la station à bord d'une capsule Crew Dragon de SpaceX, propulsée par une fusée Falcon 9.

Un tremplin
Cette mission marquera un véritable tremplin pour Axiom Space dans le développement du successeur de l'ISS, notamment grâce aux partenariats établis pour la mener à bien. Pour rappel, la société prévoit de lancer son premier module dès 2027. Il viendra s'amarrer à la Station Spatiale internationale pour fournir plusieurs fonctions comme l’alimentation électrique, le contrôle thermique et le stockage. Il constituera la colonne vertébrale pour le futur dispositif d'Axiom.
Dans les années suivantes, il sera progressivement complété par d’autres modules, avec un assemblage réalisé directement en orbite. L'objectif final sera de détacher l’ensemble du segment Axiom pour en faire une station orbitale avant la retraite programmée de l’ISS en 2030. Reste à voir si les derniers remous au sein de l'administration Trump, le président menaçant directement de mettre un terme aux contrats de SpaceX, chamboulera ce calendrier.
Source : TechCrunch