Avec cette nouvelle fonction, Microsoft cherche à pousser un peu plus les utilisateurs vers son nouvel Outlook

Petite nouveauté technique, mais message limpide. En renforçant le mode hors ligne de son client mail, Microsoft continue de pousser, doucement mais sûrement, vers son nouvel Outlook pour Windows, au détriment d’une version classique de plus en plus mise à l’écart.

Ce n’est pas la mise à jour qui fera la une, mais elle en dit suffisamment sur la direction prise par Microsoft. Bientôt, vous pourrez ajouter une pièce jointe à un mail, sans connexion Internet. Une possibilité toute simple, mais qui manquait encore au nouvel Outlook, longtemps critiqué pour sa dépendance au cloud. Cette nouvelle étape s'inscrit dans une série de retouches récentes qui, mises bout à bout, éclairent la stratégie en cours – si tant est qu’elle ait encore besoin d’être éclaircie.

Une fonction de plus pour le mode hors ligne

Redmond prévoit de déployer cette nouvelle fonction en juillet, comme l’indique sa feuille de route Microsoft 365 (ID 496371). Il sera désormais possible d’ajouter une pièce jointe à un mail en cours de rédaction, même en étant complètement hors ligne. Jusqu’ici, ce simple geste nécessitait une connexion active, ce qui limitait l’intérêt du client pour un usage mobile ou en déplacement.

Une évolution qui prolonge ce que Microsoft a déjà amorcé depuis quelques mois. En décembre dernier, le nouvel Outlook avait déjà gagné la possibilité d’ouvrir des pièces jointes sans connexion, et en mai, c’est le calendrier qui devenait, lui aussi, accessible hors ligne. Des ajouts discrets, mais qui tombent sous le sens et corrigent progressivement les lacunes les plus enquiquinantes de cette version moderne, encore jeune et régulièrement comparée à son aînée (*soupir*).

Car si le nouvel Outlook ambitionne de remplacer, à terme, la version classique du client de messagerie, il traîne encore son lot de reproches. Construit sur une base web via le framework Electron, il reste encore très largement dépendant du cloud. Une orientation assumée par Microsoft, qui veut en faire un client unifié pour Windows, macOS et le web, mais qui n’a pas manqué de soulever des critiques chez celles et ceux qui attendent d’un logiciel de messagerie une certaine autonomie locale.

Une transition de plus en plus assumée

En améliorant progressivement l’expérience utilisateur, Microsoft cherche à rendre la transition vers le nouvel Outlook plus acceptable. L’éditeur a clairement l’intention d’en faire son client de référence, à la place du logiciel classique intégré à la suite Office depuis des années.

De fait, la version moderne est désormais installée par défaut sur les machines Windows 11. Depuis février, elle débarque aussi automatiquement sur les PC Windows 10, via les mises à jour du système. Elle ne remplace pas encore l’ancien client, mais elle s’ajoute au menu Démarrer sans rien demander à personne. Officiellement, elle ne modifie aucun réglage, ne se lance pas toute seule, et peut être supprimée. Mais elle est là. Et si vous la désinstallez, elle reviendra probablement avec la prochaine update, à moins de bricoler la base de registre Windows.

Dans le même temps, l’ancien Outlook se retrouve de plus en plus fragilisé. Début juin, une mise à jour du calendrier a déclenché une série de bugs parfois bloquants, au point que Microsoft a dû publier une liste de solutions temporaires longue comme le bras. Bref, le contraste est assez parlant : pendant que l’ancien client accumule les problèmes, le nouveau gagne lentement en légitimité. En toile de fond, Microsoft applique sa méthode habituelle – moderniser par étapes, jusqu’à rendre l’ancienne version obsolète, sans jamais le dire franchement.

Source : Neowin