Apple ne traverse pas la meilleure période de son existence, et ses dirigeants en ont conscience. Très en retard dans l'intelligence artificielle (IA), le géant californien se défend comme il peut.
L'année dernière, une très grande partie de la WWDC était placée sous le signe de l'IA avec l'introduction d'Apple Intelligence. Un an plus tard, la firme de Cupertino n'a dédié que cinq petites minutes à ses fonctionnalités IA. Un écart considérable qui semble somme toute logique, Apple n'ayant toujours pas déployé la partie la plus intéressante de son dispositif : Siri.
Une course sur le long terme
« Écoutez, nous ne voulons pas décevoir les utilisateurs. Nous ne voulons jamais les décevoir. Mais il aurait été encore plus décevant d'expédier un produit qui ne répondait pas à nos normes de qualité et dont le taux d'erreur nous semblait inacceptable », justifie Greg Joswiak, vice-président du marketing mondial chez Apple, dans un entretien accordé au Wall Street Journal.
Aux côtés de Craig Federighi, vice-président de l'ingénierie logicielle, il soutient la stratégie de son entreprise concernant l'intelligence artificielle, expliquant qu'elle est simplement « différente ». Selon eux, il s'agit avant tout d'une course sur le long terme, car la technologie « affectera notre société pendant des décennies ».
« Il n'est pas nécessaire de se précipiter en proposant les mauvaises fonctionnalités et le mauvais produit juste pour être le premier », estime Craig Federighi. Pour rappel, Apple a reconnu s'être trompée sur l'IA après avoir accumulé un lourd retard sur la concurrence, la poussant à opérer de vastes restructurations en interne sous la pression de ses actionnaires.
Mais force est de constater que ses rivales continuent de se démarquer. La conférence I/O de Google a par exemple été plébiscitée, la firme de Mountain View ayant annoncé des nouveautés inédites dans le domaine de l'IA.
Apple attendue au tournant avec Siri
Les dirigeants ont aussi évoqué la déception des amateurs de la marque concernant les promesses tenues lors de la WWDC 24, plus particulièrement à propos de Siri. « Nous disposions d'un véritable logiciel. Nous avons pu faire des démonstrations et montrer ce qui allait se passer, mais cela n'a pas convergé de la manière dont nous en avions besoin en termes de qualité », indique Craig Federighi.
Car Apple n'a pas eu le temps de réécrire toute l’architecture de Siri comme prévu, l'empêchant de délivrer un produit de haute qualité. Elle travaille désormais sur une refonte complète de l’architecture de l'assistant sur iOS 26, avec une structure unifiée, plus cohérente et efficace. Mais il faudra très probablement attendre le printemps 2026 pour en profiter.
En dépit de ce délai, la direction de la société semble convaincue du potentiel de son produit : « D'un côté, j'aimerais parler de mon enthousiasme pour nos projets futurs, mais c'est exactement ce que nous ne voulons pas faire maintenant, pour ne pas décevoir les attentes », reconnaît le cadre. Reste à voir si cet assistant 3.0 sera réellement à la hauteur…
- Un écran bord à bord impressionnant
- Le plus performant des smartphones
- Une prestation photo impeccable
Sources : The Wall Street Journal, Futurism
