Confronté aux avancées de ses rivaux, Mark Zuckerberg sort le carnet de chèques et s'implique personnellement pour attirer les meilleurs experts mondiaux de l'intelligence artificielle. Meta met en place une nouvelle équipe secrète aux moyens colossaux, avec l'objectif de développer une « superintelligence » et de reprendre la main dans une course effrénée.

La fuite en avant d'un géant sous pression. © Shutterstock
La fuite en avant d'un géant sous pression. © Shutterstock

Dans la compétition féroce qui oppose les géants de la tech, Meta semble accuser un certain retard sur le front de l'intelligence artificielle. Face aux progrès d'OpenAI et de Google, le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a décidé de prendre les choses en main de manière spectaculaire. Lassé par la lenteur des progrès internes, il orchestre une offensive de recrutement sans précédent pour ne pas laisser la concurrence lui dicter le tempo.

Meta.AI
  • Intégration multiplateforme
  • Modèles open-source Llama 4
  • Fonctionnalités de génération d'images et vidéos

Des salaires à neuf chiffres pour une « super-équipe »

Pour combler son retard, Mark Zuckerberg ne lésine pas sur les moyens. Il est en train de constituer une nouvelle équipe d'une cinquantaine d'experts, surnommée en interne le « superintelligence group ». Le patron de Meta s'investit personnellement dans cette mission, allant jusqu'à organiser des dîners et des rencontres dans ses résidences de Palo Alto et du lac Tahoe pour convaincre les plus grands noms du secteur de le rejoindre.

Ces invitations s'accompagnent de propositions financières hors normes. Selon plusieurs sources, Meta proposerait des salaires et des avantages se chiffrant entre sept et neuf chiffres, soit de plusieurs millions à potentiellement des centaines de millions de dollars. L'objectif est clair : débaucher les meilleurs chercheurs en IA, y compris ceux travaillant pour des concurrents directs comme Google et OpenAI.

L'enjeu pour Mark Zuckerberg est immense : prouver que son entreprise peut non seulement rattraper son retard, mais aussi définir la prochaine étape du développement de l'intelligence artificielle.. © Shutterstock

Cette mobilisation intense est une réponse directe aux déconvenues récentes de l'entreprise. Le décevant accueil réservé à son dernier grand modèle de langage, Llama 4, ainsi que le report du modèle phare « Behemoth », ont mis en évidence les difficultés de Meta à maintenir le rythme. La crédibilité de l'entreprise a également été écornée par des rumeurs de manipulation des tests de performance de ses modèles.

Un recrutement star et une réorganisation interne

Le coup le plus marquant de cette offensive est sans doute le recrutement d'Alexandr Wang, le jeune fondateur de 28 ans de la start-up Scale AI. Pour s'attacher ses services, Meta envisagerait un investissement massif de 15 milliards de dollars dans sa société, spécialisée dans l'étiquetage de données crucial pour l'entraînement des modèles d'IA. Ce partenariat stratégique permettrait également de faire venir plusieurs employés de Scale AI au sein de la nouvelle équipe de Meta.

L'implication de Zuckerberg se manifeste aussi par des changements physiques au siège de l'entreprise à Menlo Park. Le nouvel effectif de l'équipe IA sera installé à proximité immédiate de son propre bureau, signe d'un retour à un management très direct, qualifié de « mode fondateur » par des sources internes. Le PDG aurait même créé un groupe WhatsApp nommé « Recruiting Party » pour suivre les pistes de recrutement avec ses cadres dirigeants.

L'ambition affichée est monumentale : atteindre d'abord l'Artificial General Intelligence (AGI), un stade où une machine pourrait effectuer la plupart des tâches cognitives humaines, avant de viser la « superintelligence », qui la dépasserait. À terme, ces capacités seraient intégrées dans l'ensemble de l'écosystème Meta, des plateformes sociales comme Facebook et Instagram aux lunettes connectées Ray-Ban Meta, en passant par l'assistant Meta AI.

Source : The Verge, Reuters

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