Interrogés sur le retard supposé de l’entreprise, deux cadres dirigeants d’Apple ont défendu leur vision de l’intelligence artificielle, et considèrent que courir après OpenAI et Google ne sert à rien.
- Apple défend sa vision unique de l'IA, axée sur l'intégration discrète et l'utilité quotidienne pour l'utilisateur.
- Les dirigeants d'Apple soulignent l'importance de fonctionnalités fiables et respectueuses de la vie privée, plutôt que de démonstrations spectaculaires.
- Apple ne développe pas de chatbot, préférant intégrer l'IA dans l'écosystème iOS pour une expérience utilisateur enrichie.
Si Apple était restée discrète ces derniers mois sur ses travaux dans le domaine de l’intelligence artificielle générative, la conférence WWDC 2025 marque un tournant. Alors que ses concurrents multiplient les démonstrations technologiques, Apple a profité de cet événement pour expliciter sa propre stratégie. Dans un entretien accordé au Wall Street Journal, Greg Joswiak, vice-président en charge du marketing et Craig Federighi, responsable des logiciels, ont tenté de dissiper certaines idées reçues sur la prétendue absence d’Apple dans la course.
Apple mise sur une IA locale et utile au plus grand nombre
Pour les deux dirigeants, le terme « IA » est souvent utilisé à tort pour désigner uniquement les modèles génératifs, alors qu’Apple intègre depuis des années des fonctionnalités basées sur l’intelligence artificielle. Siri, la reconnaissance d’images, le tri de photos ou la prédiction de texte en sont autant d’exemples, parfois invisibles, mais bien présents dans l’écosystème iOS.
Apple revendique plutôt une approche pragmatique, mettant l’accent sur l’utilité concrète pour l’utilisateur plutôt que sur la démonstration de force technologique. Craig Federighi insiste sur la volonté de livrer des fonctionnalités fiables, bien intégrées et respectueuses de la vie privée. L’enjeu, selon lui, n’est pas de produire du texte ou des images spectaculaires, mais de rendre les outils du quotidien plus intelligents, plus pertinents, et surtout plus sûrs avec l'utilisation d'un modèle fonctionnant majoritairement en local.
Apple « pense différemment » et ne veut pas développer un énième chatbot
Greg Joswiak va plus loin en expliquant qu'Apple n'est pas dans un sprint, mais une course de fond et adopte une approche différente quant à l'intégration de l'IA dans ses produits et services : « Encore une fois, il est important de comprendre que notre stratégie est un peu différente de celle d'autres, n'est-ce pas ? Notre vision de l'intelligence Apple consiste à utiliser l'IA générative comme technologie d'activation pour les fonctionnalités de notre système d'exploitation. À tel point que parfois, on fait des choses sans même se rendre compte qu'on utilise l'intelligence Apple, ou plutôt l'IA, pour les réaliser. C'est notre objectif ».
Il poursuit en développant la stratégie actuelle d'Apple en matière d'IA : « L'intégrer. Il n'y a pas de finalité, pas d'application appelée Apple Intelligence, ce qui est différent d'un chatbot, que certains ont confondu, je crois, en se demandant : "Où est votre chatbot ?". Nous ne l'avons pas fait. Nous avons décidé de vous donner accès à un chatbot via ChatGPT, car nous pensons que c'est la meilleure solution, mais notre idée est d'intégrer l'ensemble du système d'exploitation et d'y intégrer des fonctionnalités que j'utilise au quotidien ».
Le responsable du marketing réfute en outre le terme de « vaporware » utilisé par le blogueur John Gruber (qui n'est pas mentionné lors de l'entretien), et affirme que les démos du nouveau Siri montrées en juin 2024 ont été bel et bien filmées, et non créées de toutes pièces en images de synthèse.
Apple va donc prendre son temps, mais pas trop non plus. Craig Federighi assure que le nouveau Siri sera proposé durant l'année à venir, possiblement avec iOS 26.4 qui sera lancé au printemps 2026.
Source : Apple Insider
