Les batteries lithium-ion ont vu leur prix chuter de 20 % en 2024, selon l’Agence internationale de l’énergie. Une baisse marquée, tirée par l’essor de la production et une concurrence toujours plus rude. La Chine, déjà en avance sur l’industrie, en sort une nouvelle fois renforcée.

- En 2024, le prix des batteries lithium-ion chute de 20 %, boosté par la production et la concurrence.
- La Chine domine le marché, produisant 80 % des batteries, avec des coûts réduits de 30 % localement.
- Les véhicules électriques chinois s'imposent dans les pays émergents, grâce à des prix compétitifs et une production locale.
Les batteries ne font pas tout, mais elles pèsent lourd dans le prix final d’une voiture électrique. En 2024, leur coût a reculé de manière inédite : -20 % en moyenne dans le monde. C’est la plus forte baisse depuis 2017. Derrière cette tendance, plusieurs facteurs se croisent : un ralentissement du marché des matières premières, une production plus abondante et une course technologique qui s’accélère, notamment en Chine.
C’est une bonne nouvelle pour les constructeurs et les consommateurs, mais elle ne produit pas les mêmes effets partout. Car si les prix baissent, ils baissent surtout dans les pays qui fabriquent le plus. Et aujourd’hui, personne ne rivalise avec la Chine sur ce point.
La Chine produit mieux, plus vite et à moindre coût
En 2024, quatre batteries sur cinq ont été assemblées en Chine. L’écart avec les États-Unis, l’Europe ou le Japon ne se réduit pas. Il grandit. Là-bas, les fabricants bénéficient de volumes massifs, d’une main-d’œuvre qualifiée et de chaînes logistiques intégrées. Résultat, les prix sont tombés plus vite qu’ailleurs. En moyenne, la baisse a atteint 30 % en Chine, contre moitié moins en Europe et aux États-Unis.
L’étude de l’AIE, que vous pourrez consulter en totalité en cliquant sur le lien au bas de cet article, note que la concurrence interne y pousse les entreprises à rogner leurs marges, mais améliore en parallèle leurs performances industrielles. Ce double effet permet à la Chine d’être plus agressive sur les prix, tout en continuant d’innover. Même les batteries LFP, longtemps vues comme un choix économique mais limité, ont gagné en performances. Elles représentent désormais près de la moitié du marché mondial, en grande partie grâce aux constructeurs chinois.
L’écosystème est tel que certains modèles hybrides se retrouvent, paradoxalement, plus chers à produire que les 100 % électriques. Le prix au kilowattheure reste plus élevé sur les petites batteries des PHEV, car il est réparti sur un plus petit volume. Ce genre de détail montre à quel point l’efficacité de production compte aujourd’hui plus que la taille ou la complexité du produit.

Les véhicules électriques chinois s’imposent dans les pays émergents
En 2024, les ventes de voitures électriques ont fortement progressé en dehors de l’Europe, de la Chine et des États-Unis. En Amérique latine, en Asie du Sud-Est ou en Afrique du Nord, les parts de marché grimpent rapidement. Et dans la plupart de ces pays, les modèles chinois dominent.
Au Brésil, en Thaïlande, au Mexique ou en Indonésie, ils représentent entre 70 et 85 % des ventes. Le prix moyen d’un véhicule électrique a fondu dans ces régions, grâce à ces importations. En Thaïlande, il est désormais au niveau des voitures thermiques. Au Brésil, l’écart a été divisé par quatre en un an.
Cette progression ne s’explique pas seulement par les prix. Elle repose aussi sur une stratégie industrielle claire : produire localement pour contourner les taxes à venir. Plusieurs groupes chinois, comme BYD, Geely ou GAC, lancent ou agrandissent des usines au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie. À chaque fois, ils adaptent leurs modèles aux spécificités du marché, que ce soit sur la motorisation ou les matériaux.
Cette présence quasiment omnipotente des véhicules chinois dans les pays émergents affaiblit l’équilibre mondial du marché. L’Europe peine à maintenir sa dynamique. Les États-Unis s’appuient encore sur des crédits d’impôt dont la survie dépend de décisions politiques. Pendant ce temps, la Chine avance, en vendant des voitures là où la demande explose et en fabriquant ce que d’autres achètent encore ailleurs.
D’après les prévisions de l’AIE, plus d’un quart des voitures neuves vendues dans le monde en 2025 seront électriques. Le cap des 20 millions d’unités devrait être franchi cette année. Et dans de nombreuses régions, ce sont les modèles venus de Chine qui tirent la croissance.