Que Choisir déplore la restriction de l’offre musicale en ligne

Ariane Beky
Publié le 14 novembre 2005 à 00h00
Selon l'association, la pauvreté de l'offre sur les kiosques payants de musique en ligne en Europe "fait barrage au développement de la diversité culturelle".

Après le mobile, la TNT et les 118xyz du renseignement téléphonique, l'UFC Que Choisir dépeint sans nuance la situation du secteur de la musique en ligne.

Selon l'association française de défense des consommateurs, "l'accès à la diversité culturelle est en berne".

Pour en arriver à cette pessimiste conclusion, l'UFC Que Choisir s'est appuyée sur deux études paneuropéennes rendues publiques par le Bureau européen des unions de consommateurs, entité installée à Bruxelles (beuc.org).

La première étude intéresse la diversité culturelle en ligne, la seconde l'interopérabilité entre sites payants de téléchargement de musique et lecteurs de musique numérique (consumersdigitalrights.org).

Sur un échantillon de 260 titres "ayant déjà manifestement rencontré un public international et disponibles dans l'univers physique" : 95% des références sont absentes du site e-compil.fr en France, 70% de musicload.de (T-Online) en Allemagne, 63% de Sony Connect (connect-europe.com) et, enfin, 60% de l'Apple iTunes Music Store dans sa version britannique (apple.com/uk/itunes/).

Que Choisir observe par ailleurs que "les musiques classiques sont oubliées à 90%, quel que soit le site testé".

Pour l'association, il s'agit purement et simplement d'une "restriction de l'offre, conduite principalement par les grands producteurs, qui appauvrit la taille du marché potentiel, menace les artistes sous exposés et marginalise certains répertoires".

A cette situation vient se greffer "l'absence quasi générale de compatibilité entre les formats de lecture". Par ailleurs, les producteurs peuvent via le système de gestion des droits numériques (DRM) contrôler l'utilisation de l'œuvre téléchargée (nombre de copies sur Cd ou de transferts d'un PC/Mac vers un baladeur numérique, etc.)

Pire, selon l'UFC-Que Choisir, le projet de loi du ministre français de la culture examiné au Parlement "légitime la confiscation d'un marché par les majors et les grands éditeurs de logiciels en renforçant excessivement leurs droits et leur pouvoir".

Enfin, l'association craint que le "lobby industriel" au sein du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA), amende le texte afin de pousser plus loin cette logique, une logique "nuisible à l'innovation et à l'accès le plus large possible à la diversité culturelle".
Ariane Beky
Par Ariane Beky

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