Maître Lucas, la plateforme de cours d'école gratuits de niveau primaire, séduit des millions de Français

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
02 avril 2024 à 08h02
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Capture d'écran d'une vidéo de Maître Lucas © Clubic
Capture d'écran d'une vidéo de Maître Lucas © Clubic

Deux cousins ont fait de Maître Lucas une plateforme éducative renommée, grâce à leurs cours de primaire gratuits, du CP au CM2. Mathématiques, français et sciences, il y en a pour tous les goûts.

Benoit et Lucas sont à la tête de Maître Lucas, une plateforme de cours en ligne gratuits destinée aux élèves du CP au CM2. Depuis son lancement en 2017, le site a connu un succès fulgurant, bien aidé par le Covid, qui lui a permis d'empiler jusqu'à 30 millions de vues sur une année. L'initiative, qui est née de la volonté de faciliter l'accès à l'éducation, s'est peu à peu transformée en une référence incontournable, pour les parents et enseignants.

Le duo derrière la plateforme Maître Lucas porté par le Covid-19

La famille Schildknecht semble détenir la recette magique de l'enseignement des maths, du français et des sciences. Lucas, ancien professeur en école primaire devenu formateur d'enseignants, s'est d'abord lancé dans l'aventure en solo, en 2017.

Quelques mois après le premier confinement en plein Covid-19, son cousin Benoit, expert du numérique, le rejoint. Ensemble, ils conjuguent leurs compétences pour offrir des cours en ligne de qualité. Et cela semble plutôt bien leur réussir. Aujourd'hui, Maître Lucas est suivi par 176 000 personnes sur YouTube, 200 000 au total tous réseaux sociaux confondus.

L'aura de Maître Lucas dépasse même l'Alsace désormais, à tel point que les cousins sont parvenus à conclure un partenariat avec l'éditeur Hatier, pour la création de cahiers de révision. Un bel aboutissement pour ces deux passionnés qui, en 2021, avaient reçu les félicitations d'Emmanuel Macron en personne, et par courrier.

Pas de publicité sur le site Maître Lucas, qui se rémunère grâce aux vidéos YouTube

L'objectif de Benoit et Lucas Schildknecht est de faire vivre une plateforme qui vise à simplifier l'apprentissage, grâce à des contenus accessibles, amusants et donc très facilement digérables. Voilà que Maître Lucas s'impose aujourd'hui comme un acteur majeur de l'éducation en ligne. Et ses deux cerveaux continuent d'enrichir l'offre, pour répondre aux besoins des élèves, et des enseignants.

Les cours sont livrés gratuitement, et la particularité du modèle de Maître Lucas, c'est que le site internet n'héberge pas la moindre publicité. La plateforme ne génère des revenus qu'à l'aide de YouTube, où elle totalise plus de 16 millions de vues, dont une douzaine de vidéos dépassant les 200 000 vues, le record étant détenu par celle sur les tables de multiplication.

Une audience française, mais surtout francophone

L'audience de Maître Lucas est évidemment garnie de Français, mais elle est plus globalement francophone. Les contenus sont assez populaires en Afrique, grâce au soutien de la fondation de l'opérateur Orange. Ils sont aussi souvent vus en Belgique, au Canada, au Maghreb, dans l'Afrique de l'ouest, en Suisse, au Luxembourg, en Suisse ou au Liban.

Benoit et Lucas ne comptent d'ailleurs pas s'arrêter en si bon chemin. En plus de leurs activités sur le web, ils prévoient de publier des cahiers d'activités supplémentaires (dictée et fluidité de lecture) et de diversifier leur contenu.

L'histoire et la géographie pourraient aussi prendre une place grandissante à l'avenir, tout comme l'enseignement moral et civique. L'engagement du duo envers l'éducation transcende les frontières et inspirera peut-être une génération d'apprenants à travers le monde.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (2)

nicgrover
Il va y avoir du travail… Vue la baisse drastique du niveau scolaire avec les élèves qui arrivent en collège sans savoir lire ou très mal. Et écrire je n’en parle même pas…
Roger_Pimpon
L’usage des vidéos ou autres supports numériques pour apprentissage se généralise de partout. Sur le papier, une bonne chose : du savoir, de la pédagogie, mis à la disposition de tous. Plus d’égalité. Celui qui a subit un cours magistral mené tambour battant (à l’époque où il fallait écrire) pour tenir en respect un amphi peut reconnaitre que ce n’est peut être pas la meilleure façon d’accéder au savoir.<br /> Mais j’observe des effets pervers. La figure du professeur est encore plus fragilisée: il n’est plus détenteur de quelque chose de précieux. Il n’a pas en outre la souplesse du professeur vidéo (qui peut faire la pause quand on interagit avec son TikTok, qui ne peut/veut pas parler en accéléré … (j’ai été témoin de ces deux choses)) ce qui le rétrograde direct. L’élève se soustrait à toute contrainte, n’apprend pas un minimum à gérer et digérer la contrainte (or l’apprentissage de la contrainte me semble assez fondamental pour de devenir citoyen).<br /> Et l’égalité est toute relative (encore faut il avoir un accès unitaire à un PC, car sur un smartphone, pour des sujets scientifiques, on arrive à certaines limites), un lieu isolé et un environnement ne favorisant pas la fuite.<br /> Pendant ce temps là, Chinois et Coréens cravachent. Et creusent l’écart…
nicgrover
Triste constat en effet…
gaadek
Je partage en partie cette vision, mais j’ajoute également 2 choses:<br /> Les familles s’investissent de moins en moins dans l’éducation de leurs enfants<br /> Il y a de plus en plus de profs incompétents<br /> Pour le 1er point, on vit malheureusement dans une époque où on court tous après le temps, les durées de transport ont explosées, on a multiplié les tâches à accomplir, il faut toujours en faire plus, plus rapidement et les journées sont toujorus de 24 heures.<br /> Pour le 2nd point, on arrive plus à recruter de profs en France. Les concours ne font plus recette, donc on a de plus en plus de vacataires qui sont face à des élèves sans aucune compétence. Et même les profs certifiés ou agrégés sont parfois de très mauvais pédagogues<br /> Du coup, ces palteformes, mois je les trouve super: elle permettent de combler une défaillance du système, et en ce sens, c’est mieux que rien.
Roger_Pimpon
Pour le premier point, je suis personnellement moi témoin du contraire. Dans les milieux non défavorisés, je trouve au contraire l’investissement des parents sans mesure comparable à ceux de ma génération qui laissaient tout simplement faire l’école, sans rien discuter. Les gamins sont aujourd’hui marqués à la culotte avec pro-note. Avec parcours sup, les parents n’hésitent pas à payer des cours particuliers pour gagner la course (stresse inconnu autrefois). On cherche le meilleur collège, le meilleur lycée (alors que de mon temps on allait là où on nous posait).<br /> Pour le second, je pense qu’enseigner aujourd’hui est un métier bien plus exigeant qu’au siècle dernier (de mon temps les mouches volaient tout de même (j’ai été viré de cours pour un chuchotement)). Et aucun parent n’aurait remonté une plainte. Le prof était comme respecté … ou craint). Se lancer dans une carrière d’enseignant aujourd’hui relève un peu du sacerdoce (on essaye d’éduquer autant qu’on enseigne).
gaadek
Oui, je suis globalement d’accord avec toi. J’ai surement un peu exagéré le trait sur mon ressenti, et c’est loin d’être universel. Mais ton témoignage est partiel: tu le dis toi même:<br /> Dans les milieux non défavorisés<br /> J’avoue que chez moi, les enfants sont effectivement suivi de près. Mais je pense également faire partie d’un milieu privilégié qui n’est peut-être pas représentatif.<br /> J’ai quelques connaissances dans le même milieu socio-pro où l’enfant est roi, avec l’absence cadre de la part des parents. Voir des parents qui ont démissionné car préférant laisser leurs enfants devant les écrans (un enfant sur un smartphone est un enfant tranquille = qui ne demande pas l’attention des parents). Et sur les parents qui paient des cours, désolé, c’est une forme de démission qui consiste à déléguer sa mission de parent à quelqu’un d’autre.<br /> De mon temps, y’avait déjà la recherche d’accès au meilleur collège/lycée. On a surement vécu l’option allemand LV1 ou Latin/Grec pour faire partie des meilleure classes. C’est pas nouveau.<br /> Donc je crois qu’on a un certain clivage: soit les parents sont super exigeant, soit ils sont absents. J’ai l’impression, peut-être à tord, que y’a plus trop de juste milieu.<br /> Dans les milieus défavorisés, c’est malheureusement pire<br /> Pour les profs, je suis également d’accord avec toi, c’est pas un métier que je conseillerais aujourd’hui.<br /> Mais je constate également que la formation des profs est mauvaise. On fait passer des concours qui nécessitent des compétences bien au dela des besoins pour l’enseignement (par exemple, quel est le besoin d’une licence en math pour enseigner du Pythagore au collège?), il y a une défaillance chronique de l’enseignement de la didactique des futurs profs (en gros, tu peux avoir un mec qui réussi le concours mais qui n’est absolument pas pédagogue qui se retrouve face à une classe), et je parle même pas des certifiés/agrégés qui ne sont pas répartis par compétence (un agrégé peut enseigner au collège alors que théoriquement ses compétences l’orientent plutôt à l’enseignement en lycée et supérieur)<br /> Donc bref, pour ce problème de l’enseignement, avoir des supports diversifés comme ce site, c’est génial
Roger_Pimpon
Je n’ai pas fait allemand LV1 … mais bien latin plus tard (mes parents ne sont plus là pour justifier de ce choix qui raisonnablement devait être orienté pour la bien commune raison identifiée). Et j’étais dans une petite ville où les options de lycées étaient si réduites que les questions de choix ne posaient pas trop. Mais c’était peut être déjà le cas dans les grandes villes.<br /> Je te donne donc raison.<br /> Je pense juste que les choses se sont accentuées dans un contexte plus anxiogène (nos parents étaient plus insouciants. La situation économique était moins dégradée).<br /> Pour les profs mal formés, où plutôt dont la formation n’est pas adaptée, je pense que c’est certain. Mais il faut tout de même considérer cette problématique qu’il y.a nécessité à former dans un domaine de connaissance donné un nombre assez conséquent de personnes à très niveau pour pouvoir faire émerger un noyau d’excellence indispensable pour une société/nation. Cette course/compétition produit donc du «&nbsp;déchet&nbsp;», des personnes qui bien que compétentes ne trouvent pas place au niveau d’excellence. Ces personnes existant, ayant été formées, il est raisonnable de les employer dans leur domaine de compétence, leur seul domaine de compétence (qui malheureusement n’inclût pas , ou plutôt très tard dans le cursus, les compétences pédagogiques).<br /> Que des personnes sur-compétentes dans leur domaine d’expertise soient sous-employée donc mal employées, s’observent malheureusement partout. Et peut produire des effets inverses (le manque d’engagement (on se sent sous employé) ou un engagement fort (on a développé durant ses études un amour pour son sujet qu’on a à coeur de partager (les meilleurs profs que j’ai connu étaient de ceux là)))<br /> Une autre problématique, inverse, aussi existe: atteint un certain niveau d’étude pour une compétence donnée, le marché du travail propose parfois des pistes bien plus lucratives que l’enseignement (ce qu’on observe par exemple pour les maths), sur lequel s’installe en plus de nouveaux nuages bien sombres . Et là on recrute ce que l’on peut.<br /> Je pense que nécessairement l’enseignement va amener à être repensé. L’arrivée des I.A, lorsqu’elles seront solidement nourries de corpus spécifiques, spécialisée, va exploser encore ses contours déjà érodés par l’arrivée des contenus numériques (qui sont juste une extension plus sexy d’un livre, qui n’offrent en définitif pas plus qu’un livre hors le fait d’être plus digeste). Du prof particulier, à disposition, à moindre coût (facteur très important pour une société). Avec une patience infini. Mais l’école avait aussi une autre et belle fonction : apprendre à faire société. Et ce n’était pas un détail. Car nous peinons de plus en plus à faire société.
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