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MIA : que sait-on de l’intelligence artificielle qui « accompagnera » les élèves de lycée en 2024 ?

06 décembre 2023 à 07h19
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Le gouvernement promet de l'IA pour aider les élèves © Ground Picture / Shutterstock
Le gouvernement promet de l'IA pour aider les élèves © Ground Picture / Shutterstock

Le ministère de l’Éducation nationale veut faire remonter les niveaux des élèves de lycée grâce à une IA. On vous dit tout.

Plus ou moins d’intelligence artificielle ? Alors que l’Union européenne débat encore des mérites de cette innovation, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, vient d’annoncer qu’un « outil d'IA de remédiation ou d’approfondissement » sera utilisé dans les lycées dès 2024.

Le nom de ce nouvel outil pédagogique ? M.I.A, pour « Modules interactifs adaptatifs ». Son but ? Faire remonter le niveau des élèves avec un accompagnement automatisé et, supposément, adapté à chacun et chacune. Voilà ce qu’on sait sur ce service.

Quelles classes seront concernées ?

Lors de sa conférence de presse dédiée au « choc des savoirs », le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que M.I.A sera testé par environ 100 000 élèves de seconde à partir du mois de février prochain. Il sera ensuite généralisé « pour l’ensemble d’une classe d’âge, tous les élèves de seconde » à partir de la rentrée 2024/2025.

La généralisation à d’autres niveaux scolaire n’a pas été évoquée. Sur le site dédié, l’application est présentée spécifiquement comme un moyen de « consolider les compétences nécessaires à chaque élève de seconde. »

Sera-t-elle obligatoire ?

D’après les déclarations du ministre de l’Éducation nationale, « il y aura la possibilité pour les enseignants s’ils le souhaitent, de contrôler ce qui est fait par les élèves et de s’en saisir s’ils le souhaitent ». Le téléchargement et l’utilisation de l’application ne seront donc pas obligatoires, comme Gabriel Attal l’a confirmé à BFM. « C’est un outil qui aura vocation à être utilisé à la maison », a complété le ministre.

Gabriel Attal en 2020 © martinbertrand.fr / Shutterstock
Gabriel Attal en 2020 © martinbertrand.fr / Shutterstock

Quelles matières seront disponibles ?

M.I.A a été pensé d’abord comme un service « pour mettre en œuvre des parcours personnalisés de remédiation et d'accompagnement en français et en mathématiques ». Seules ces deux matières seront à priori concernées. Un choix qui est loin d’être une surprise puisque la culture mathématique et la compréhension écrite sont les deux critères notés par le Programme international pour le suivi des acquis (Pisa), un test développé par l’OCDE sur lequel Gabriel Attal a longuement disserté.

En tout, c’est « 20 000 exercices en français, en mathématiques » qui seront proposés aux élèves et aux professeurs, avec, derrière, un algorithme responsable de trouver les plus pertinents pour chacun et chacune.

Comment cela fonctionnera-t-il ?

L’application, qui sera disponible sur le web et sur mobile, fera d’abord passer un test de compétence à chaque élève pour jauger de son niveau en français et en mathématique donc. Selon le taux de réussite de chacun et chacune, un parcours pédagogique personnalisé sera proposé. Une démo est déjà disponible en ligne.

L’application promet un parcours personnalisé pour chaque élève © MIAseconde
L’application promet un parcours personnalisé pour chaque élève © MIAseconde

Au-delà de ce « mode solo », M.I.A proposera aussi un mode « playlist » où les professeurs pourront sélectionner des activités et des exercices spécifiques à effectuer, un mode « duo » où les élèves travailleront en binôme « pour favoriser le travail collaboratif entre pairs ».

Par qui est-elle développée ?

Derrière M.I.A se cache l’entreprise EvidenceB, une startup spécialisée dans l’EdTech. La forme a été fondée par Thierry et Catherine de Vulpillières (respectivement ex-directeur des partenariats éducatifs chez Microsoft et ex-professeure agrégée de Lettres) ainsi que Didier Plasse, un entrepreneur passé par Pimkie, Se Loger et Conforama entre autres.

Gabriel Attal l’assure cela dit, M.I.A est un « logiciel souverain, construit avec des chercheurs et des enseignants, propriété du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ». Derrière le développement, on trouve aussi Docaposte, la branche numérique du groupe La Poste. L’idée a ensuite affiné avec l’aide du CNRS, de l’université Paris Cité, l’université de Genève et la Sorbonne nouvelle.

Quid des données personnelles des élèves ?

Pour rassurer sur les questions de vie privée, le ministère de l’Éducation a tenu à préciser sur son site que M.I.A stocke les données dans « un environnement sécurisé » labellisé « SecNumCloud » par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques (ANSSI)

La liste des données récoltées et des destinataires de ces données est détaillée dans la politique de confidentialité. Le gros des données est stocké chez EvidenceB avec des données d’usage et des données d’identité partagée entre Docaposte et SendinBlue, une plateforme française pour l’envoi de mail.

Source : BFM, MIAseconde

Corentin Béchade

Journaliste depuis quasiment 10 ans, j’ai écumé le secteur de la tech et du numérique depuis mes tout premiers chapôs. Bidouilleur (beaucoup), libriste (un peu), j’ai développé une spécialisation sur...

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Journaliste depuis quasiment 10 ans, j’ai écumé le secteur de la tech et du numérique depuis mes tout premiers chapôs. Bidouilleur (beaucoup), libriste (un peu), j’ai développé une spécialisation sur les thèmes de l’écologie et du numérique ainsi que sur la protection de la vie privée. Le week-end je torture des Raspberry Pi à grands coups de commandes 'sudo' pour me détendre.

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Commentaires (10)

nicgrover
Quand l’on voit le niveau des élèves en France c’est une bonne idée que de leur donner une IA pour combler ledit niveau, lequel va faire sans aucun doute remonter la pays dans le classement PISA.<br /> lecourrierdesstrateges.fr<br /> PISA 2023 dit d’abord le terrible échec des années Macron – Le Courrier des...<br />
Pernel
Au moins MIA est facile à écrire, peu de doute qu’ils arriveront à l’écrire.
crazywolf
Ce rapport pisa fait ressortir plusieurs choses :<br /> les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui sont moins touchés par des problèmes de pénurie d’enseignants. La question à se poser c’est pourquoi cette pénurie qui implique des absences et des recrutements peu exigeants ? les salaires mais pas seulement, quand on voit le manque de considération et même de respect de la part des élèves et des parents je pense que la profession ne fait plus rêver personne. C’est devenu une profession à défaut de pouvoir faire autre chose.<br /> La France reste «l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu’ils obtiennent au Pisa est le plus fort». La carte scolaire et la répartition des enseignants expérimentés qui préfèrent les zones moins difficiles. Personnellement je comprend ces enseignants où les raisons évoquées sur le 1er point sont encore encore plus flagrantes (excepté p-e le salaire). Typiquement ce rapport montre qu’il y a de grosses disparités sur les violence scolaires et les résultats selon les milieux (on s’en doutait un peu).<br /> il y a une moindre implication parentale dans le suivi des progrès des enfants depuis 2018.<br /> Personnellement quand je disais à mes parents que je m’étais fait «&nbsp;charger&nbsp;» par mes profs, je me faisais charger à nouveau par mes parents. Maintenant il semble que les parents préfèrent «&nbsp;charger&nbsp;» les profs.<br /> Mais c’est bien, on va avoir une IA pour aider les enseignants vivement une IA pour palier aux manques des parents.
nicgrover
Tout à fait d’accord et en tant qu’ancien enseignant (35 ans) j’ai vécu tout cela.<br /> Pas de zones difficiles étant dans l’enseignement privé mais la perte de respect par bon nombre de familles qui nous laissaient le soin d’éduquer leur progéniture. Mais si l’enfant avait de bonnes notes, c’est qu’il était intelligent mais s’il avait de mauvaises notes, c’est que le prof était mauvais…<br /> Et les directeurs qui étaient plus des chefs d’entreprise qu’autre chose… tant que les familles payaient, leurs enfants étaient les rois…
nephermat
Plutot d’accord, c’est pas en les assistants plus, au contraire, il faut leur apprendre a chercher comprendre apprécier par eux meme
nicgrover
Et ça n’est pas gagné. Quand on voit des étudiants d’Université qui sont incapables d’accorder les participes passés des verbes être et avoir, on peut douter.
Rainforce
Mia pour mieux masteriser le Pisa.<br />
nicgrover
Que répondre face à une telle médiocrité de langage… C’est affligeant et cela se dit cultivé. Ils n’ont jamais été représentatifs d’un certain niveau de culture d’ailleurs… Peut-être de sous-culture.
Rainforce
Oups, j’ai fais répondre au dernier commentaire et pas à l’article.<br /> Erreur de manip. Excusez-moi.
OLD
«&nbsp;Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.&nbsp;» Michel de Montaigne, reformulation d’une citation de Plutarque.<br /> L’IA n’arrangera rien… bien au contraire! Elle est dans la bouche de tous les zozos qui se disent bien-pensant !<br /> Le niveau a été voulu par ces mêmes bien-pensant, maintenant ils rêvent de changer la donne, mais font partie de l’équation du problème !<br /> N’oublions pas que leurs propos leur ont été instillés par leur propre «&nbsp;formation&nbsp;» !<br /> IA Hérésie technologique dans un monde qui n’en a plus les moyens! Stress sur la production énergétique, les matières premières et stress hydrique !<br /> Encore et toujours recherche et poursuite de vent…
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