Les annonceurs en France financent-ils le piratage de films ?

27 juin 2005 à 00h00
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La Chambre syndicale des producteurs de films s'insurge contre les pratiques de certains annonceurs face au téléchargement illégal de vidéos sur Internet.

L'industrie cinématographique française s'insurge contre "le financement" du piratage de films tel qu'il serait pratiqué par certains annonceurs.

"Les professionnels du cinéma dénoncent les agissements d'annonceurs qui, par leurs investissements publicitaires, contribuent à financer les réseaux de 'téléchargement illicite' de films", indique la Chambre syndicale des producteurs de films (CSPF) dans un communiqué daté du 23 juin 2005.

Pour illustrer ses propos, la CSPF souligne que la vidéo du film à succès "Les Choristes", officiellement sortie le 27 octobre 2004, "a été illicitement mise à disposition du public sur Internet en avril 2004, soit moins d'un mois après sa sortie en salles, puis en septembre de cette même année en qualité DVD".

La Chambre rappelle que les producteurs des "Choristes", Galatée Films et Pathé Renn Production, "ont délivré une citation directe devant le tribunal correctionnel de Paris aux sociétés Neuf Télécom, Telecom Italia, AOL, La Française des Jeux, la SNCF, Finaref et le Groupe Partouche pour délit de complicité de contrefaçon".

Les internautes ne sont plus les seuls à porter le chapeau en matière de piratage d'œuvres de l'esprit par le biais des réseaux d'échanges poste à poste (P2P) !

"Le niveau de fréquentation des sites de 'téléchargement illicite', ajoute la Chambre, leur confère une valeur publicitaire substantielle que ne manquent pas d'exploiter et certains annonceurs par le biais de bannières publicitaires ou de pop up".

En outre, la CSPF estime que la responsabilité des fournisseurs d'accès à Internet déjà renforcée par la loi numérique (LEN), devrait être étendue "dès lors que leur activité apparaît susceptible de relever de la provocation au délit en offrant à l'internaute les moyens techniques nécessaires à son accomplissement".

Faire des prestataires techniques de l'Internet les responsables de l'utilisation "illégale" d'outils accessibles en ligne, d'une part, du caractère "illicite" des contenus hébergés, d'autre part, apparait en tout cas être une dérive préjudiciable aux individus, autonomes et responsables de leurs actes, et à la croissance du web.
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