Une étude révèle que les Français prennent conscience de la sensibilité de leurs données bancaires, certes, mais qu'ils négligent parfois leur sécurité en ligne, pourtant toujours plus menacée, la faute aux arnaqueurs.
Alors que le mois de la cybersécurité, le Cybermoi/s 2023, débute en Europe, la Fédération bancaire française (FBF) révèle les résultats de sa dernière étude sur les perceptions et les comportements des Français en matière de cybersécurité. Bien que près de 9 Français sur 10 considèrent leurs données bancaires comme sensibles, ils restent nombreux à ne pas prendre suffisamment de précautions face aux risques cyber.
Cette situation inquiétante, dont essaient aussi de profiter de nombreux hackers en pleine Coupe du monde de rugby, met en évidence la nécessité de rappeler les bonnes pratiques en matière de sécurité numérique.
Les Français font preuve d'une réelle inquiétude face aux attaques potentielles
Parmi toutes leurs données personnelles, les Français estiment que leurs données bancaires sont les plus sensibles (87 %), surpassant même leurs numéros de documents d'identité (77 %). Cette conscience de la sensibilité des données, qui est déjà un premier pas salutaire, se traduit par une réticence à les partager, avec 64 % des sondés qui évitent de le faire en personne et 84 % à distance, que ce soit sur Internet, par e-mail, téléphone ou SMS.
Les Français vont même plus loin en exprimant des inquiétudes quant aux attaques potentielles sur leurs données personnelles. 85 % d'entre eux craignent une usurpation d'identité, et 85 % redoutent des attaques visant leurs données bancaires. De plus, 81 % s'inquiètent des arnaques en ligne et sur les réseaux sociaux, telles que les sites miroirs ou les fausses promotions. C'est bien, tout ça, mais alors, où est le problème ?
Bien que les Français se montrent généralement prudents face aux tentatives d'arnaques, on observe néanmoins une baisse de vigilance en matière de cybersécurité. Par exemple, 71 % d'entre eux vérifient les éléments de sécurisation lorsqu'ils consultent des sites internet, une baisse de 5 points par rapport à 2022. Ils sont donc 3 sur 10 à ne pas le faire.
Entre comportements à risque et bons réflexes pour contrer la fraude bancaire
Ce que l'on voit aussi dans l'étude, c'est que les consommateurs connaissent différents types d'arnaques en ligne, comme le phishing (87 %), la fraude au faux conseiller bancaire (82 %) et la demande de rançon informatique (79 %). Sauf que seule la moitié d'entre eux sait précisément de quoi il s'agit. En outre, face à des tentatives d'arnaques, les comportements de défense sont souvent méconnus, avec 49 % des Français consultant des messages suspects par e-mail, Internet ou SMS.
La moitié des Français déclarent avoir déjà été confrontés à une tentative d'arnaque aux données bancaires (52 %), avec une exposition plus élevée chez les 18-24 ans (63 %). En cas de doute concernant une demande de contact de leur banque, la majorité des répondants (67 %) indiquent qu'ils contactent d'abord leur banquier. On ajoutera d'ailleurs que pour lutter contre la fraude, les trois premiers réflexes sont de contacter immédiatement sa banque (73 %), de faire opposition sur la carte et le compte bancaire (73 %) et de modifier le mot de passe d'accès à la banque en ligne (55 %).
Face à ces constats, la Fédération bancaire française relance sa campagne de sensibilisation « Ne donnez jamais ces données » en presse écrite et sur Internet, afin de rappeler aux Français les bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Maya Atig, directrice générale de la FBF, souligne d'ailleurs l'importance de ne jamais divulguer ses codes, mots de passe et identifiants bancaires, même à son banquier, qui de toute façon ne les demandera jamais. Et s'il le fait, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Tout cela prouve qu'encore une fois, la sensibilisation et l'éducation demeurent des éléments essentiels pour lutter contre les tentatives d'arnaques aux données bancaires.