Jean-Claude DUCASSE << et si la technologie WADSL était la solution ?>>

15 septembre 2002 à 00h00
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Cette technologie hertzienne permet de diffuser un signal à un débit théorique de 5 Gb/s par cellule. Associée au logiciel "Hyperboost", n'importe quelle voie de retour peut-être utilisée et permettre ainsi une interactivité à très très haut débit...

JB - Jean-Claude DUCASSE, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours ?

JCD - Bonjour. Après une première carrière d'officier dans l'armée française, spécialisé dans les télécommunications et le cryptage, j'ai rejoins diverses entreprises dont Alcatel CIT ou ICOM France dont j'ai été le fondateur.

J'ai crée la société MDS en 1986 pour exploiter un concept de diffusion cellulaire à très haut débit, imaginé par dans le cadre du CCETT et promu à l'époque par Jacques DONDOUX, son ancien PDG.

Baptisée "HyperCâble", cette technologie était comparable à celle de la diffusion satellite. Mais au lieu d'être dans l'espace, le "satellite" en question était simplement situé en haut d'un pylône. Cette technologie simple et bon marché contrariait de grands projets comme le plan câble, les satellites TDF1 et TDF2 de TDF (qui finira d'ailleurs par être racheté par France Telecom suite à l'échec cuisant du programme) et indirectement la stratégie de lanceur lourd des fusées Ariane 4 et Ariane 5... Cette technologie a été torpillée à l'époque par le ministre des PTT, Louis MEXANDEAU, ce qui n'a pas empêché ma société, MDS, de continuer le développement de l'hypercâble et de l'améliorer en y apportant notamment l'interactivité.
Jacques DONDOUX devait inaugurer le premier réseau hypercâble français, mis en place dans le cadre des inforoutes de l'ardèche, mais il nous a quittés au printemps 2002, quelques jours avant leur inauguration...

JB - Quelles sont les performances de cette technologie hypercâble ou "WADSL" comme l'appelle désormais votre société ?

JCD - MDS commercialise des équipements cellulaires Asymétriques Hypercable "WADSL" à très Haut débit pour le multimédia et l'internet. Au même titre que le câble, elle permet de diffuser des programmes de télévision mais dispose également d'une technologie pour la voie de retour pour des applications comme l'internet et la téléphonie. Ses performances sont spectaculaires puisque chaque cellule d'un émetteur, d'une portée d'un rayon de 100 km, dispose d'un débit de 5 Gigabits/seconde sur une centaine de canaux, ce qui garantit un débit moyen théorique par accès de l'ordre de 50 Megabits/seconde pour de l'internet.

JB - Et comment fonctionne la voie de retour ...?

JCD - La voie de retour nécessite un abonnement traditionnel à n'importe quel type de fournisseur d'accès : ligne GSM, GPRS, RTC, ADSL, etc... Mais nous avons développé un logiciel, baptisé hyperboost, qui intervient au niveau du protocole TCP/IP afin d'accélérer d'un facteur 1000 la vitesse de transmission. Pour simplifier, au lieu d'envoyer de nombreux messages au réseau pour indiquer que "tout va bien", le terminal internet se limite à envoyer un message en cas de problème. Hyperboost permet ainsi des temps de réponse ultra rapides malgré l'asymétrie réelle entre la voie descendante et la voie ascendante.

JB - A qui s'adresse cette technologie ? les opérateurs ? les collectivités locales ?

JCD - La technologie WADSL peut intéresser potentiellement de très nombreux opérateurs télécom car elle est technologiquement très performante et affiche des coûts ultra compétitifs. Par exemple, un opérateur satellite comme TPS pourrait couvrir l'intégralité du territoire français avec quelques dizaines d'émetteurs WADSL pour un coût équivalent à celui de la location d'un satellite pendant 1 an ! Notre technologie a également été testée indirectement par Bouygues Telecom, dans le cadre d'un projet d'accès internet domestique par GPRS.

Pour le moment, la seule expérimentation en France a lieu dans l'Ardèche, dans le cadre des "inforoutes de l'information". Nos quatre émetteurs couvrent ce département et permettent à quelques milliers de privilégiés de tester la télévision numérique terrestre et l'accès internet à très très haut débit.

Par contre, à l'étranger, MDS dispose déjà de nombreux clients. Nous avons par exemple vendu notre technologie à l'armée américaine et MDS déploie actuellement son premier réseau commercial aux Emirats-Arabes-Unis. Ce réseau dispose de cellules d'une capacité de 3 Gigabits, couvre une zone de 60*35 km et compte 25.000 abonnés pour de la télévision et de l'internet (nous pourrions d'ailleurs également proposer de la téléphonie IP). Le coût d'équipement par abonné n'a pas dépassé 40 euros.

JB - Concrètement, que représente l'équipement pour un particulier ?

JCD - Le terminal de réception doit disposer d'une antenne plate et d'un démodulateur, interne ou externe au PC, pour recevoir le signal, et bien sûr du logiciel hyperboost. Cela revient à environ 400 euros d'équipement auxquels il faut néanmoins ajouter le coût d'un abonnement internet (à partir de 25 euros par mois pour de l'illimité en RTC). Si cela revient encore trop cher, cette connexion peut être partagée entre plusieurs postes, dans le cadre d'un réseau WiFi par exemple. Même divisé par 100 accès, le débit reste comparable à l'ADSL !

Cette technologie est donc en mesure d'intéresser les mairies de zones rurales, soucieuses d'offrir une connexion bon marché et rapide à leurs habitants et ainsi réduire la fracture numérique...

JB - La fracture numérique semble toutefois secondaire quand on touche aux intérêts stratégiques des opérateurs comme France Telecom...

JCD - WADSL permet d'améliorer la transmission de données mais ne se substitue pas aux opérateurs puisqu'ils sont toujours indispensables pour la voie de retour. De plus, grâce à hyperboost, leurs lignes sont très peu occupées. Ils devraient plutôt donner un accueil favorable à cette technologie. Ce sont plutôt les équipementiers comme Alcatel ou Ericsson qui freinent le déploiement de cette solution.

JB - Souhaitez vous ajouter quelque chose ?

JCD - J'invite tout simplement les opérateurs et les collectivités locales, engagées dans le dégroupage de la boucle locale et souhaitant la réduction de la fracture numérique à découvrir nos technologies et ils sont bien évidemment les bienvenus en Ardèche pour une démonstration !

JB - Monsieur Ducasse, je vous remercie.

Ne manquez pas notre dossier sur cette technologie ICI
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