Après deux lancements réussis, Amazon s'apprête à passer à l'offensive avec son réseau satellitaire Kuiper. Et la France comptera parmi les premiers pays desservis.

- Amazon accélère le déploiement de son réseau satellitaire Kuiper, visant 3 232 satellites en orbite d'ici 2029.
- La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada seront les premiers à bénéficier du service.
- Kuiper promet des débits jusqu'à 1 Gbps, ciblant particuliers, entreprises et administrations.
D'ici à 2029, Amazon ambitionne de mettre 3 232 satellites en orbite basse. Objectif : proposer une connexion Internet haut débit venant directement concurrencer Starlink, mais également l'européen Eutelsat avec OneWeb. Consciente de son retard sur ces constellations comptant déjà des centaines, voire des milliers pour SpaceX, de satellites, le géant de l'e-commerce entend s'appuyer sur sa plus grande force : l'ampleur colossale de son écosystème.
Une commercialisation avant la fin de l'année
Le projet Kuiper compte actuellement 54 satellites en orbite. Il est maintenant temps pour Amazon d'accélérer leur déploiement. Dans l'idéal, l'entreprise vise une commercialisation de son service avant la fin de l'année, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada étant premièrement ciblés.
« Notre offre s’adresse à trois catégories de clients : les particuliers - 40 millions de foyers n’ont pas accès au haut débit en Europe -, les entreprises et les administrations publiques et agences gouvernementales, dont la défense », explique Yohann Bénard, directeur des affaires publiques d'Amazon, dans un entretien accordé au Figaro.
Trois offres de bases seront ainsi proposées, ainsi que plusieurs terminaux : le premier, très compact, pourra délivrer jusqu'à 100 Mbps. Le second, plus imposant, aura une capacité de 400 Mbps. Amazon promet à ses clients professionnels des débits allant au-delà d'1 gigabit par seconde.

Un avantage de taille
Pour conquérir les utilisateurs, Amazon va capitaliser sur sa base astronomique de clients, qui comprend des centaines de millions d'abonnés à différents services comme Prime ou Amazon Web Services (AWS). La société pourra directement proposer Kuiper dans des packages destinés à ses clients existants.
Elle essaye, en amont, de se démarquer de Starlink en mettant l'accent sur l'apport de son projet pour l'écosystème européen. Dans une étude publiée par Oxford Economics, un cabinet indépendant fondé par l’université d’Oxford, le géant de l'e-commerce rappelle qu'entre 2022 et 2029, la constellation Kuiper devrait générer 2,8 milliards d’euros de valeur ajoutée au PIB de l’Union européenne, dont 800 millions en impact direct.
Le programme permettrait également de soutenir en moyenne 2 269 emplois chaque année. De même, Ariane 6 doit réaliser 18 lancements de satellites Kuiper car, contrairement à SpaceX qui s'appuie uniquement sur son Falcon 9, Amazon a choisi de diversifier les fournisseurs pour opérer ses tirs.
Reste à voir quel sera le taux d'adoption de cette nouvelle solution. Mais Amazon semble plutôt bien partie : mi-juin, l'entreprise décrochait un partenariat de choix avec Airbus afin de distribuer son réseau haut débit dans ses avions.