Windows mac

Malgré les belles performances des MacBook équipés d'une puce M1, l'un des potentiels freins à l'achat pour les consommateurs serait l'impossibilité de faire tourner nativement Windows. Pour Apple, c'est à Microsoft d'en décider.

Sur les Mac dotés d'une puce Intel, Apple met à disposition depuis plusieurs années l'utilitaire Boot Camp. Ce dernier permet de créer une partition, d'y installer le système de Microsoft et de choisir sur quel OS démarrer la machine. Or, Boot Camp est absent des nouveaux Mac ARM. Les raisons ? L'approche dual boot n'est plus privilégiée par Apple, et Microsoft n'a pas formulé de stratégie à ce sujet…

Plus de Boot Camp chez Apple

Depuis son lancement en 2006, l'utilitaire Boot Camp a certainement permis à Apple d'augmenter considérablement ses ventes de Mac, et notamment auprès des personnes souhaitant opérer une transition douce depuis l'environnement de Microsoft. Cependant, il semble que la firme de Cupertino a décidé de changer de stratégie.

Il faut dire que le Mac devient, lentement mais sûrement, de plus en plus populaire. Si l'on se réfère aux chiffres de StatCounter, en janvier 2009, Mac OS X disposait de 3,68 % de part de marché contre contre 17,65 % pour macOS le mois dernier. Sur cette même période, à l'inverse, le taux d'adoption de Windows a chuté, de 95,42 % à 76,32 %.

Interrogé par Ars Technica, Craig Federighi, vice-président senior de l'ingénierie logicielle chez Apple, explique que la puce M1 dispose pourtant bien d'un framework de virtualisation. Celui-ci permet à des logiciels de type VMWare ou Parallels Desktop de virtualiser des systèmes d'exploitation, à condition toutefois qu'ils aient été développés pour les architectures ARM. Apple a d'ailleurs fait la démonstration d'une édition ARM de Linux.

Craig Federighi ajoute que l'application CrossOver est capable d'« exécuter des fichiers binaires de Windows en 32 et 64-bit avec une émulation de type Wine ». Plus précisément, avec cette solution, l'utilisateur ne disposerait pas de Windows dans sa globalité mais des applications conçues pour ce système.

Apple mise ainsi sur les performances de sa plateforme Rosetta 2 pour transcrire les instructions des applications x86 vers son architecture ARM.

C'est à Microsoft de décider

Pour ce qui est d'exécuter Windows nativement sur les Mac ARM, les choses sont un peu différentes. Interrogé par The Verge à ce sujet, un représentant de Microsoft affirmait il y a peu : « Microsoft ne commercialise des licences de Windows 10 sur ARM qu'auprès des OEM ». À l'heure actuelle l'éditeur n'aurait pas l'intention de changer sa politique. En clair, l'utilisateur ne peut pas se procurer de telles licences.

Pour Craig Federighi, « c'est à Microsoft de décider. Nous avons le socle technologique leur permettant de faire ça, d'exécuter leur version ARM de Windows, laquelle prend bien entendu en charge les applications x86 ». À priori, Apple n'y verrait donc pas d'inconvénients.

Craig Federighi souligne par ailleurs qu'il est possible de retrouver des instances de Windows hébergées, or, on le sait, la firme de Redmond en en train de finaliser son Cloud PC. Windows-as-a-Service pourrait alors être la solution envisagée par Microsoft pour les machines d'Apple. Exécuter Windows sur Mac ARM de manière native semble alors être un espoir qui s'évapore.