Lotus veut devenir 100% électrique. Pour mieux se lancer dans le segment, la marque dévoile l’Eletre, son premier SUV entièrement électrique.
Tous les passionnés d’automobiles connaissent Lotus, un petit « artisan » britannique qui a toujours été attaché à son ADN avec des sportives compactes et légères. Colin Chapman, le fondateur de la marque, concevait en effet les voitures selon le principe « Light is Right » : le poids étant l’ennemi du bien, les Lotus ont toujours su aller à l’essentiel en se débarrassant de l'inutile. Mais les temps changent, entraînant dans leur sillage les évolutions des modes et des demandes. Lotus fait le choix d'entrer dans le segment de l'électrique avec un SUV dont la philosophie est aux antipodes de la célèbre Elise.
Un long SUV de plus de cinq mètres
Avec 5,10 m de de long pour 2,23 m de large (avec rétroviseurs classiques), le Lotus Eletre en imposera sur les routes, au point de faire passer la nouvelle Emira (remplaçante de l’Elise) pour une miniature de collection. L’impression de gigantisme est toutefois plus mesurée de profil, avec un pavillon bas (1,63 m de haut) et un poste de conduite très avancé, comme sur une super-sportive, à l’image de l'Evija.
Mais là n’est pas la seule inspiration de la nouvelle supercar électrique. Le Lotus Eletre en reprend aussi les codes aérodynamiques avec des clapets actifs en bas du bouclier et de nombreux canaux d’air autour de la voiture, le but étant d’améliorer la pénétration dans l’air. On y retrouve donc des ouvertures latérales, mais aussi des tunnels sous le museau ou à l’arrière. Bref, Lotus a voulu faire un SUV, mais pas n’importe comment.
Un paquet de technologies embarquées
En ouvrant les longues portières, oubliez tout ce que vous avez déjà connu chez Lotus. L'Eletre met le paquet en matière de confort et d’équipements high-tech. Que ce soit en configuration 4 ou 5 places, la sellerie est réalisée dans des matières durables comme des microfibres synthétiques et du textile en laine. Outre les économies de bêtes, Lotus affirme que cette solution se montre plus légère que le cuir habituel. Tout comme les autres surfaces, en aluminium pour la structure ou en fibres de carbone compressées pour l’habillage.
La réduction du poids passant par la réduction des matières, la planche de bord a été coupée en deux, alors que l’instrumentation est affichée par de fins bandeaux numériques sous les casquettes. Une recherche d'économie de poids qui prend une dimension schizophrène tout de même, puisque les écrans et équipements de confort ne manquent pas à bord.
La pièce maîtresse n’est autre que la dalle tactile centrale de 15,1" motorisée, qui peut se mettre à l’horizontale lors des voyages de nuit afin de ne pas gêner le conducteur, par exemple. Le système d’exploitation n’a pas été précisé, mais le Lotus Eletre devrait reposer sur un dispositif maison, que nous n’avons pas eu l’occasion de manipuler. Toujours au chapitre des écrans, on note la présence d’un affichage tête-haute à réalité augmentée et deux dalles dédiées à la rétrovision numérique par caméra, lorsque la législation les autorise.
A la commande vocale s’ajoutent également de nombreux éclairages d’ambiance, mais aussi communicants. Ainsi, Lotus affirme que les bandeaux de LED peuvent changer de couleur selon les situations : partie intégrante de l’interface homme-machine, elles informent sur l'état de la charge, si la température change ou si le conducteur reçoit un appel.
Toujours en matière d’équipements, le SUV embarque un système audio de haut vol. D’office, il est équipé d’un dispositif à 15 haut-parleurs d’une puissance totale de 800 W, fourni par le spécialiste britannique KEF Audio. En option, le système KEF Reference porte à 23 le nombre de haut-parleurs, avec une puissance totale de 1 500 W. Cette configuration repose sur la technologie Uni-Q de la marque et propose un effet 3D Surround.
Un système de conduite autonome par LiDAR
La technologie n’est pas oubliée non plus en matière de conduite avec un très longue liste d’assistances prévues dans la suite ADAS. Pour maintenir un niveau d’efficacité optimale de l’ensemble, des mises à jour pourront être déployées alors que la connectivité sera assurée par une connexion 5G.
Mais la plus grande nouveauté concerne l’apparition d’un système de conduite autonome de niveau 4, pour le moment bridé par les administrations à un niveau 2. Il est assuré par un système LiDAR. Son principal défaut : ses caméras et capteurs trahissent la ligne d’une auto. Pour cela, Lotus a développé un système déployable uniquement lorsqu’il est utilisé.
Les radars sont cachés dans des modules présents sur les arches de roue, sur le haut du pare-brise et derrière l’aileron de toit, coupé en deux pour ne pas boucher la vision des capteurs. Avec les rétroviseurs par caméra, ils permettent aussi d’offrir une vision à 360° pour les parkings.
Autonomie et puissance de charge, l'Eletre sait tout faire
Lotus se montre toujours aussi peu précis en revanche concernant la fiche technique de l’Eletre. Le SUV reposera toutefois sur une plateforme dédiée EPA, avec une partie châssis répondant aux exigences de la marque en matière de dynamisme. La mécanique sera assurée par deux moteurs électriques d’une puissance totale supérieure à 600 ch. Largement de quoi faire passer le 0-100 km/h sous la barres des 3 secondes, et faire de l’Eletre le SUV le plus rapide au monde derrière le Tesla Model X.
La capacité totale de la batterie n’est pas précisée, non plus, mais avec un « volume » de plus de 100 kWh elle permettra au SUV de viser les 600 km d’autonomie. C’est en tout cas l’objectif de Lotus sur les bancs de l’homologation WLTP. Une valeur confortable pour voyager, donc, mais qui passera au second plan avec les meilleures puissances de recharge possibles.
En courant alternatif, l’Eletre promet une puissance de 22 kW, soit ce qu’il se fait de mieux en la matière. Côté bornes rapides avec la prise Combo-CCS, le SUV pourra viser un pic de 350 kW grâce à son architecture 800 V. De quoi lui permettre de gagner 400 km d’autonomie en 20 minutes seulement.
Le Lotus Eletre sera fabriqué a Wuhan et arrivera sur les route à travers le globe à partir de l’année prochaine. Son prix de vente n’est pas encore connu, mais il devrait tutoyer la barre des 120 000 € dans sa configuration de base. Le prix de la technologie ?