De Marseille à Singapour : Orange va participer à la création d'un câble sous-marin "express"

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 07 février 2022 à 16h25
© Orange
© Orange

Orange a annoncé sa participation au sein d'un consortium qui va aboutir à la construction d'un nouveau système sous-marin qui reliera la France à l'Asie du Sud-Est et Singapour.

L'opérateur de télécommunications Orange a officialisé, lundi, sa participation au sein du consortium SEA-ME-WE 6 (pour Asie du Sud-Est - Moyen-Orient et Europe de l'Ouest) dans le projet de construction d'un nouveau câble sous-marin dit « express ». Il doit offrir une latence très faible et un très haut débit, et reliera la France à Singapour, depuis Marseille.

Orange sera propriétaire du câble sur le territoire français

Orange a une nouvelle fois frappé fort en intégrant le consortium SEA-ME-WE 6 qui se destine à relier Singapour à Marseille, en passant par l'Égypte, par l'intermédiaire d'un câble sous-marin express qui se composera de 10 paires de fibres optiques offrant, chacune, une capacité folle de 12,6 Tbit/s, soit une capacité totale de 126 Tbit/s. Le montant du câble lui-même est estimé à 500 millions de dollars.

De façon plus détaillée, le câble embarquera la technologie SDM (multiplexage spatial ou Space Division Multiplexing), qui permet d'accroître la capacité dans les fibres optiques et d'offrir à la fois un très haut débit et une très faible latence, pour répondre aux besoins manifestement grandissants de ses clients.

Orange, qui fait partie du consortium au même titre que China Mobile, China Telecom, Telecom Italia, TSA ou China Unicom, aura une lourde responsabilité. L'opérateur sera en effet « landing party » du système, ce qui signifie qu'il sera le propriétaire du câble dès qu'il arrivera dans les eaux territoriales françaises, et ce sur tout le territoire national. Orange a prévu d'accueillir le câble à Marseille. La cité phocéenne dispose à cet effet d'infrastructures sécurisées.

La France, au cœur des réseaux internationaux grâce aux câbles sous-marins

Après les câbles Dunant et Amitié, qui relieront tous deux les États-Unis à la France, et le dernier en date, Peace, qui doit connecter l'Asie, l'Afrique de l'Est et l'Europe et dont on a fêté en octobre dernier l'atterrissement du côté de Marseille, Orange a renforcé son investissement dans des projets de connectivité par câbles sous-marins, pour maintenir la qualité de son service mondial grâce à une quarantaine de câbles. Et il ne serait pas chauvin de dire qu'Orange est l'une des références mondiales en la matière.

« Nous nous réjouissons de notre participation dans ce nouveau système afin d’offrir une nouvelle solution de connectivité très haut débit et "express", performante entre la France et l’Asie et d’accompagner dans le temps les besoins grandissants de nos clients sur cette route stratégique. Cette nouvelle liaison nous permettra en outre de sécuriser notre trafic existant, et de permettre un meilleur débit vers nos localisations de l’Océan Indien », a déclaré le monsieur câble sous-marin d'Orange, Jean-Luc Vuillemin, directeur des réseaux internationaux chez l'opérateur.

Grâce à ce futur câble, la France érige l'Europe au cœur des réseaux internationaux, et Orange assure sa compétitivité à long terme grâce à sa présence sur de nombreux consortiums.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (9)
Francis7

Quand on fait un ‹ traceroute ›, c’est impressionnant de voir où transitent les paquets. Ils peuvent faire des aller-retour d’un continent à un autre de manière quasi instantanée.

MattS32

Si c’est quasi instantané, c’est qu’ils ne vont pas d’un continent à l’autre. Le passage d’un continent à l’autre se compte en dizaines de milisecondes (environ 10µs aller-retour par kilomètre parcouru, sans compter les latences des équipements actifs non visibles depuis la couche IP, tels que les switchs, les amplificateurs, les convertisseurs optique/éléctrique), ça fait du coup minimum 60ms pour les ~6000 km d’une traversée de l’Atlantique par exemple (et là en faisant un test sur une IP pour laquelle je passe par Cogent pour la traversée de l’Atlantique, en pratique c’est 80ms que je mesure), et ~100ms minimum pour ce Marseille-Singapour de plus de 10 000 km (10 000 km à vol d’oiseau, mais le trajet du câble n’est pas aussi direct).

En fait les noms des équipements que tu vois lors d’un traceroute ne sont pas forcément représentatifs de leur localisation géographique. Par exemple tu peux avoir dans un nœud d’interconnexion parisien un routeur qui s’appelle newyork- parce que c’est lui qui assure la liaison vers NY. Tout en étant en fait encore à Paris du coup.

Ça dépend vraiment des conventions de nommage des opérateurs par lesquels tu passe. Des fois ce ne sont même pas des noms de villes. Par exemple dans l’exemple ci-dessous, chez Cogent, ils utilisent visiblement les indicatifs aériens, avec successivement PAR pour Paris, LHR pour Londres, LPL pour Liverpool et YMQ pour Montréal (et on voit bien les 80ms de latence supplémentaire entre Liverpool et Montréal) :

mcbenny

Est-ce que mettre en place un cable « principal », comme une autoroute, c’est pas un peu défaire tout le principe qui sécurise le réseau, c’est à dire la multiplicité des chemins pour aboutir quelque part ?

MattS32

Non, parce que ce n’est pas parce qu’on construit une autoroute qu’on supprime tout le réseau secondaire, qui peut toujours servir en cas d’encombrement ou d’indisponibilité de l’autoroute (mais bien sûr, avec des performances dégradées par rapport à l’autoroute).

bossay

Ça reste un câble parmi d’autres. S’il « tombe » les données seront routées par ailleurs.

Francis7

C’est cool, ça.
Je suis aux Antilles fibre SFR.
Sur mac j’ai, pour le site Clubic :

D’où on est, tous les paquets transitent par Miami et New-York. C’est le câble sous marin d’Orange.

Il y a déjà eu de rares problèmes de DNS avec google. C’était un serveur de Miami.

Il y a des utilitaires ‹ traceroute › graphiques qui montrent les villes par où transitent les paquets sur un planisphère.

MattS32

Oui du coup dans ton cas le passage d’un continent à l’autre, c’est entre le 10 et le 14, et ça prend, comme chez moi, environ 80ms AR. C’est donc pas franchement instantané.

Après, on a peut-être pas la même définition d’instantané aussi ^^ Perso au delà de 10-15 ms je considère que c’est plus instantané.

nap1805

Qui est le fournisseur / equipementier svp? Nokia (ASN), HW?

strigensky

Carte des câbles sou-marin.

https://www.submarinecablemap.com