Atterrissement câble PEACE, sur les plages du Prado, à Marseille (© Orange)
Atterrissement câble PEACE, sur les plages du Prado, à Marseille (© Orange)

Orange a réussi sa mission en contribuant à connecter l'Europe à l'Asie. L'atterrissement du câble en fibre optique sous-marin PEACE a été réalisé depuis Marseille cette semaine.

Le projet PEACE (Pakistan and East Africa Connecting Europe), entériné en 2018 et lancé en 2019, est sur le point d'arriver à son terme. Avant sa mise en service prévue pour le courant de l'année 2022, le câble sous-marin a franchi une étape décisive de son installation avec son atterrissement du côté de Marseille, mardi 19 octobre, pour devenir la route haut-débit la plus directe entre l'Asie et l'Afrique de l'Est, et entre l'Asie et l'Europe. En France, le grand bénéficiaire de ce chantier planétaire sera l'opérateur d'infrastructure Orange, qui n'est pas propriétaire des câbles mais qui a apporté sa contribution à ce chantier colossal.

Marseille trouve LA PEACE LA PAIX

Grâce à ses capacités (fibre optique, latence exceptionnellement faible), le câble PEACE, long de 12 000 km, permettra une large exploitation commerciale de son potentiel, lui qui se destine à la fois au monde de l'entreprise et au grand public. Les utilisateurs (du câble) auront la possibilité de gérer leur bande passante en fonction des destinations proposées, permettant à un même câble de délivrer différents systèmes.

Derrière ce câble sous-marin, on retrouve trois entités. D'abord, il y a PEACE Cable International Network, une entreprise basée à Hong-Kong et créée en 2018, qui est une filiale détenue à 100 % par Hengtong, connue pour être un fournisseur chinois mondial de services de réseaux d'énergie et d'information. Ensuite, on retrouve PCCW Global, un géant des TIC qui nous vient aussi de Hong-Kong et qui détient HKT, mastodonte des télécoms de l'ancienne colonie britannique.

Atterrissement câble PEACE, sur les plages du Prado, à Marseille (© Orange)
Atterrissement câble PEACE, sur les plages du Prado, à Marseille (© Orange)

Orange a contribué au projet grâce à son activité d'opérateur d'infrastructure, le seul en France à pouvoir délivrer l'expertise technique nécessaire à un tel chantier. L'opérateur, qui a réalisé l'atterrissement du câble PEACE sur le sol français, devra étendre le système PEACE à l'un de ses centres de données de Marseille, au sein duquel on retrouve les équipements terminaux des lignes sous-marines.

Orange gagne du terrain dans l'océan Indien, pendant que la Chine dispose habilement ses pions

Le câble PEACE va permettre à Orange d'acquérir de nouvelles capacités dans l'océan indien (500 Gbps), et notamment entre Marseille et le Kenya par la ville de Mombasa, pour soutenir et porter la croissance des débits en Afrique de l'Est. Un plan sur plusieurs années pour l'opérateur historique, qui vise aussi d'autres régions de la zone de l'océan Indien, comme la Réunion et Mayotte.

La route de la soie numérique de PEACE (© Orange)

Orange, dont l'intérêt est d'accroître sa présence dans l'océan Indien, souhaite en effet réduire sa dépendance vis-à-vis du câble EASSy (Eastern Africa Submarin System), vieillissant, qui relie Djibouti à l'Afrique du Sud.

Outre l'Afrique de l'Est, le câble PEACE relie l'Asie (atterrissement au Pakistan) et déborde également plus au sud vers les Seychelles. Une extension est d'ores et déjà prévue vers l'Afrique du Sud. L'idée pour la Chine, qui a financé une partie des infrastructures de PEACE, est de créer une véritable « route de la soie numérique », l'un des surnoms attribués à ce câble PEACE, en faisant du Pakistan un potentiel relai vers la Chine, qui aurait alors accès à la fois à l'Europe et à l'Afrique de l'Est par l'intermédiaire des réseaux.

Tous réunis autour du câble de la paix (© Orange)