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En confiant la rédaction d'articles à une IA, CNET a ouvert la voie à la multiplication des articles écrits par elle sur les moteurs de recherche.

L'exactitude des informations contenues dans ces articles, en revanche, ne semble pas faire partie des priorités. C'est le magazine américain Futurism qui a révélé la pratique de CNET, site que l'on pourrait décrire comme un équivalent outre atlantique de Clubic. Devant les critiques, le site s'est engagé à plus de transparence sur la question, mais la révélation qu'une telle politique était possible a sans nul doute donné des idées à de nombreux spammeurs.

CNET a ouvert la voie

Tout commence le 11 janvier dernier, lorsque Futurism publie un article révélant les pratiques de CNET : le site, à l'époque, aurait publié au moins 73 articles rédigés par une intelligence artificielle du style de ChatGPT. Personne n'est réellement surpris de la possibilité technique offerte par l'IA d'écrire ce type d'articles, mais cette révélation a tout de même suscité de vives réactions. D'abord, parce que cette nouvelle politique éditoriale semble s'être fait en douce, sans aucune annonce, les articles concernés étant signés « CNET Money Staff ». Ensuite, et c'est plus grave, parce que les informations qui étaient contenues dans ces articles, étaient régulièrement fausses.

La publication de l'article de Futurism a créé quelques remous et CNET, en plus de suspendre la publication de ces articles, a changé leur affichage pour que la mention « Cet article a été généré en utilisant une technologie d'automatisation » soit clairement visible.

Dans le sillage de CNET, les spammeurs se lèchent les babines

Ce que cette affaire a démontré, c'est que contrairement à ce que Google avait précédemment laissé entendre, il ne pénalise pas nécessairement les sites rédigés par une intelligence artificielle dans ses résultats de recherche. Un porte-parole de l'entreprise a ainsi déclaré : « nous nous concentrons sur l'utilité du contenu, et pas sur la manière dont il a été produit ».

Il n'en fallait pas plus pour que de nombreux spammeurs comprennent très bien le message : plus besoin de payer des gens pour écrire à la chaîne des articles de mauvaise qualité mais qui respectent les règles du SEO pour truster les premières places des résultats de recherche et récupérer des revenus publicitaires. Désormais, des IA, pour l'instant gratuites, peuvent le faire pour eux. Sur des forums dédiés spécifiquement à la question, nombreux s'en sont d'ailleurs ouvertement réjouis, considérant cette politique comme « la capitulation de Google face à l'IA ». En attendant un éventuel changement de politique du moteur de recherche, prenez donc l'habitude de vérifier par qui a été écrit l'article que vous lisez.