© SoftBank
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Même les robots ont des sentiments…

Présenté pour la première fois le 5 juin 2014, Pepper, le robot humanoïde conçu par SoftBank, a été produit à plus de 27 000 exemplaires. Il n'est plus aujourd'hui fabriqué qu'à la demande… la faute à ses « licenciements » successifs. Explications.

Un robot « français »

Facturé 1 790 dollars l'unité, Pepper est un robot « hôte » dont l'objectif est d'accueillir le public dans les meilleures conditions. Pour cela, il adopte bien sûr une forme humanoïde, mais se trouve aussi capable d'analyser le visage et la voix de son interlocuteur ou interlocutrice pour détecter ses émotions.

À l'origine du projet Pepper, on trouve le robot Nao, imaginé par la start-up Aldebaran Robotics, basée à Paris. En 2012, le Japonais SoftBank rachète la société française et s'engage dans le nouveau projet avec un objectif ambitieux : faire de Pepper un robot de service destiné aussi bien aux entreprises qu'aux particuliers.

Dans un premier temps cependant, Pepper n'est pas proposé à tout le monde, « n'importe comment ». Si les particuliers japonais peuvent effectivement en faire l'acquisition, il faut être une entreprise pour s'en offrir un hors de l'archipel.

Plus de 27 000 robots produits

Au départ le succès semble être au rendez-vous. Nous n'avons pas les chiffres concernant les particuliers, mais entre curiosité et réel besoin, de nombreuses entreprises font l'acquisition du robot d'un mètre vingt de haut : SoftBank bien sûr, mais aussi Nestlé, Renault, Carrefour, Costa, Uniqlo...

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La société Nissei Edo Co., spécialisée dans les plastiques, a aussi embauché Pepper et l'a habillé en moine bouddhiste. Le robot était programmé pour des chants liturgiques. Du côté de Nestlé, ce ne sont pas moins de 1 000 robots qui ont été achetés et mis à disposition des magasins de la marque à travers le Japon : l'objectif était de présenter les machines Nespresso. Par ailleurs, de nombreuses maisons de retraite japonaises ont fait de Pepper un compagnon pour leurs résidents.

Or, dans tous ces cas de figure, Pepper a déçu. Les robots ont petit à petit été retirés de leur poste et, lorsque c'était possible – lorsqu'acheter en contrat de leasing – retournés à SoftBank. Pour Takayuki Furuta, responsable à l'Institut de Technologies de Chiba, le problème vient des trop fortes attentes du public : « Parce qu'il a la silhouette d'un humain, on s'attend à ce qu'il réagisse avec l'intelligence d'un humain. La technologie actuelle n'est pas au niveau, c'est un peu comme comparer une voiture jouet avec une vraie voiture ».

Si Pepper a donc été « viré » de nombreux emplois sans ménagement, nul doute cependant qu'il constitue une étape supplémentaire dans la démocratisation de la robotique et que les robots des générations futures seront plus convaincants encore.

Source : TweakTown