Comment le ministre du Numérique se retrouve lié à Xavier Niel et à des anciens de McKinsey

Mathieu Grumiaux
Par Mathieu Grumiaux, Expert maison connectée.
Publié le 21 décembre 2022 à 15h55
Jean-Noël Barrot  © Ministère de l'Économie
Jean-Noël Barrot © Ministère de l'Économie

L'actuel ministre de la Transition numérique et des Télécommunications est actionnaire d'une société aux côtés de membres du célèbre cabinet de conseil McKinsey.

Jean-Noël Barrot est-il impliqué dans un éventuel conflit d'intérêts ? C'est ce que peuvent laisser penser les informations apportées par le journal Libération.

Une participation dans une société de conseil créée par d'anciens employés de McKinsey

Selon le quotidien, l'actuel ministre de la Transition numérique et des Télécommunications est actionnaire de la société LMP, également connue sous le nom commercial eXplain. Cette jeune pousse, créée en 2017, offre ses conseils aux administrations et aux entreprises ainsi que des outils pour mieux comprendre les besoins des citoyens et des collectivités, et les anticiper pour se positionner au mieux sur des appels d'offres.

M. Barrot en est actionnaire, avec une participation estimée à 22 087 euros, après une première sous-estimation retoquée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). C'est en tout cas ce que montre la déclaration d'intérêts publiée ces derniers jours et validée par le ministre lui-même.

La HATVP identifie un risque de conflit d'intérêts

Parmi les autres actionnaires de LMP, on trouve le patron du groupe Iliad, Xavier Niel, mais aussi des membres du cabinet McKinsey qui a fait l'actualité ces derniers mois pour des activités de conseil dans plusieurs ministères depuis l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron. Le Parquet national financier a d'ailleurs ouvert une enquête à ce sujet pour des soupçons de « favoritisme ». Deux des fondateurs de LMP, Guillaume Liegey et Arthur Muller, ont d'ailleurs commencé leur carrière chez McKinsey.

D'autres anciens cadres du cabinet de conseil sont également actionnaires de LMP, dont un certain Karim Tadjeddine, dont Libération rappelle qu'il a participé à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017. Il est aussi soupçonné d'avoir « livré un faux témoignage sur les pratiques fiscales de son employeur » devant la commission sénatoriale étudiant la place prise par les cabinets de conseil dans l'administration.

Si ces informations peuvent paraître troublantes, Jean-Noël Barrot a tout de même provoqué une petite alerte du côté de la HAVTP, qui a identifié un risque de conflit d'intérêts lors du contrôle des déclarations du principal intéressé. Ce dernier s'est vu imposer un décret de déport, à la demande de la Haute Autorité.

Source : Libération

Mathieu Grumiaux
Par Mathieu Grumiaux
Expert maison connectée

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les nouvelles technologies.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
nicgrover

Bof un pourri friqué de plus…

Thamien

Tant que la HAVTP ni voit aucun conflit d’intérêts!
Nous devrions plutôt nous réjouir d’avoir en France des gens brillants comme M Barrot pour défendre nos industries innovantes du numérique sur la scène mondiale.

Car oui! Les entreprises françaises du numérique et leurs dirigeants avec Notre Glorieux Leader vont ramener le chômage à son plus bas niveau, faire décoller la croissance économique et réduire nos émissions carbone.

Vive la Startup Nation et vive la French Tech!

ZZorrgg

Ca sert a rien d’insulter les gens sans la moindre raison

Ombre_Flamme

Amen…

Patrick_Champetre

Comme tout ce qui émane de ce gouvernement collusion à tout les étages, on saupoudre tout ça par une communication huilé à la novlangue et on obtient un savant mélange de médiocrité de mépris et d’affaires en tout genre

Outcaster

Quoi ?
Il y aurait un type en conflit d’intérêts et soupçonné de corruption dans l’équipe de macron ?
Nahhhh, impossible !

Si ?

Outcaster

Hahahahaha, c’est bon de le prendre avec humour, cynisme et dérision ^^…

ld9474

Même si je partage votre avis sur la French Tech et tutti quanti, j’ai vraiment du mal avec des ministres ou secrétaires d’état ou autres qui gardent des participations dans des entreprises privées et encore plus quand depuis son poste il peut interragir.
Si on prend un peu de recul néanmoins, il me semble difficile de nommer quelqu’un avec 0 expérience et 0 relation à des postes aussi importants. Je crois qu’aux Etats-Unis ils ont un système qui permet de gérer les fonds de la personne élue sans que celle-ci puisse avoir à y redire. En tous cas ce qui est certain c’est qu’il faut améliorer les choses et notre Pinocchio Ier ne nous aide pas à avoir confiance en cachant en permanence tout ce qu’il fait.

Outcaster

Annoncer une vérité factuelle n’est pas de l’insulte :p…

darkkanga

Bonjour,
je pense qu’à lire les commentaires plus haut nous devrions nommer le premier passant dans la rue en tant que ministre. L’expérience, le carnet d’adresses ne servent à rien. A la limite faisons le conseil des ministres au PMU du coin.
Actuellement, une autorité indépendante peut se prononcer sur ces conflits d’intérêt et lancer des poursuite si besoin. Notre parlement peut également enquêter, se prononcer sur la manière dont un gouvernement agi. Tout n’est pas parfait mais les choses bougent et avancent dans le bon sens.