Mark Zuckerberg appelle l'UE à établir une réglementation des plateformes et le monde à la suivre

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 20 mai 2020 à 09h27
© Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock.com
© Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock.com

Le patron de Facebook s'est entretenu avec Thierry Breton lors d'un débat organisé par le think tank européen CERRE, lundi. L'occasion d'aborder plusieurs dossiers importants comme la désinformation, le cadre réglementaire et la gestion de la crise par les grandes plateformes numériques.

Le Centre on Regulation in Europe (CERRE), laboratoire d'idées spécialiste des systèmes de régulation des industries numériques et de réseau, a réuni lundi 18 mai 2020 le président-directeur général et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, et le commissaire européen en charge du Marché intérieur, le Français Thierry Breton, lors d'un débat diffusé en live sur YouTube. Les deux dirigeants, pas toujours du même avis, ont trouvé des points de convergence.

Mark Zuckerberg appelle l'UE à réguler pour devenir l'exemple à suivre aux yeux du monde

L'actualité la plus chaude du côté de Facebook reste la modération et la gestion de la désinformation. Si les deux personnalités sont d'accord sur la nécessité d'une régulation, la méthode les oppose. Ce fut l'un des points les plus discutés entre Mark Zuckerberg et Thierry Breton. Le commissaire européen a prévenu le patron de Facebook que les grandes entreprises technologiques, dont les réseaux sociaux, pourraient bientôt être soumises à des règles plus strictes si elles ne renforçaient pas leurs efforts en matière de lutte contre la désinformation.

« Au final, en tant que P-D.G., vous êtes le seul à être responsable, personne d'autre ne l'est », a noté Thierry Breton, qui a rappelé avoir déjà invité le « Zuck » à se conformer aux normes européennes, liant la désinformation au dossier épineux de la réglementation.

À ce sujet, Mark Zuckerberg adopte toujours une position inverse. Le patron de Facebook affirme que ce n'est pas à sa société de participer à la réglementation et appelle l'Union européenne à être le modèle du monde en procédant à la régulation des nouvelles technologies, et que celle-ci devienne un standard pour le reste du monde. Le dirigeant cible notamment la Chine, et s'inquiète « de voir ce modèle se répandre dans les autres pays », tout en affirmant que « le meilleur antidote serait d'avoir un cadre réglementaire clair qui proviendrait des démocraties occidentales, et qui deviendrait le standard partout dans le monde ».

Pour apporter une justification à sa suggestion, Zuckerberg prend comme exemple le RGPD, repris par plusieurs pays dans des versions parfois presque équivalentes.

Thierry Breton met la pression sur Facebook et les grandes plateformes

Thierry Breton, lui, maintient sa position en ce qu'elle encourage les plateformes à faire plus pour lutter contre la désinformation, dont des efforts dans la lutte contre les fausses informations diffusées en masse avec le coronavirus. « C'est un énorme problème. Nous discutons avec de nombreuses personnes, dont Mark, et j'apprécie vraiment les efforts. Parfois, cela a fonctionné, parfois non », a expliqué l'ancien ministre.

L'UE, qui prépare une loi sur les services numériques via la Commission européenne et qui pourrait être un sévère obstacle aux géants américains de la technologie en limitant certains de leurs pouvoirs, maintient donc la pression. Le texte devrait toucher aux contenus haineux mais aussi, et ce détail ennuie sans doute bien plus Mark Zuckerberg, aux abus de position dominante des grands entreprises du numérique.

Thierry Breton a aussi profité de son entretien avec Mark Zuckerberg pour féliciter Facebook mais aussi les autres plateformes, comme YouTube, Disney+ ou Netflix, d'avoir contribué à maintenir les réseaux en état de marche au plus fort de la crise de maladie à Covid-19 en basculant notamment de la résolution HD à la qualité standard quand cela était nécessaire, et en étant qui plus est très réactives. L'appel de l'ancien patron d'Atos avait effectivement été entendu en « moins de 24 heures » en Europe.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
CallMeLeDuc

Le « Zuck » a bien raison de ne pas écouter les despotes européen qui veulent supprimer le seul espace de liberté de la parole qu’il reste encore en ce monde.

Qui décide ce qui est haineux ou qui ne l’est pas ?
Aimer ou Détester quelqu’un ou quelque chose ne sont que des sentiments humains.

ils veulent empêcher les gens de ressentir et de débattre tout ça pour défendre la Pensé Unique, leur pensé unique.

Nervantoss

Donc nous avons des politiques, des ultra riches qui possèdent les médias,des grosses entreprise.

Il ne se passe pas une semaine sans que ces gens soient pris à mentir, et qui ont toutes les raisons du monde d’avoir besoin de tromper la masse pour conserver leurs privilèges et ne pas à avoir rendre de compte pour leurs crimes.

Et ce sont eux qui vont définir pour tous ce que doit être la vérité. brillant.

carinae

Le seul espace de liberté ??? Quand on voit le nombre de con…, de théories a la noix, de complotistes en tout genre, de Fake news …qui traînent sur les réseaux sociaux …je ne sais même pas si on peut appeler ça de la liberté …
S’il n’y avait pas des endouilles qui ne racontaient pas n’importe quoi sur n’importe qui avec les conséquences que cela peut avoir on n’en serait pas là. … Encore une fois l’outil est bien, l’usage parfois très limite …

mcbenny

Un grand patron qui demande plus de régulation de son activité et un responsable d’énorme entité étatique qui refuse de réguler ?
Est-ce qu’il n’y aurait pas une c0u1lle dans le potage ? Je crois qu’on a du m3rd3r à un moment…

CallMeLeDuc

Les cons ont aussi le droit de montrer qu’ils sont con.
Si vous n’en faites pas parti vous n’avez aucun risque de sombrer dans leur délires…

Parler et penser ne devrait pas être considéré comme un crime, même pour les cons.

Le seul espace de Liberté d’Expression c’est bien le net en effet…
Il est devenu impossible de s’exprimer ouvertement en public sous peine de se prendre un procès sur la gueule.

L’outil est bien l’usage est très limite. C’est évident…
Les voitures, les armes, le pognon, les jeux vidéos même tout peu être utile à condition de ne pas faire n’importe quoi avec…

La nature humaine est ainsi faite, personne n’est parfait et méfiez vous des cons, vous êtes peu être le con de quelqu’un d’autre…

CallMeLeDuc

Vous n’avez pas bien lu. C’est l’inverse justement Zuck ne veut pas laisser les politiques européens censurer comme ils le veulent FB et les réseaux sociaux, c’est pour conserver cela qu’il y’a débat entre eux.

carinae

Pas d’accord … car c’est même pire sur le net car il y a des preuves… pour un procès c’est parfait …
Même si les cons comme tu dis ont droit de parole (normal), ça ne veut pas dire pour autant qu’ils peuvent raconter n’importe quoi sur n’importe qui …:flushed::flushed: Du moins a mon sens…

keyplus

l hopital qui se fout de la charité

CallMeLeDuc

Ben si justement
C’est toi qui va définir ce qui est « n’importe quoi sur n’importe qui »?

C’est avec ce genre de raisonnement que l’on devient une dictature de la pensée.

La Liberté d’expression doit être entière ou elle n’est pas c’est aussi simple que ça.

carinae

Oui enfin quand tu as un crétin qui t’insulte sur internet escuse moi du peu mais je ne vois pas en c’est une nécessité … Dans ce cas là oui c’est bien moi qui juge … Dans la vie comme sur internet tout le monde juge tout le monde. Et c’est ce que tu es en train de faire…
Sur internet beaucoup de gens se planquent derrière l’anonymat pour dire n’importe quoi, ce qu’ils ne feraient pas en présentiel. Si les gens ne s’autodiscplinent pas… forcément a un moment où un autre quelq’un le fera a leur place… S’il n’y a pas de régulation la liberté d’expression peut se transformer en dictature de la critique… :thinking::thinking: