Étendre la redevance TV ne rapporterait "quasiment rien" à l’État

Thomas Pontiroli
Publié le 14 octobre 2014 à 11h02
Est-ce que la redevance audiovisuelle de 133 euros par an sera étendue aux tablettes, smartphones et ordinateurs ? Pour un député de l'opposition, cela ne rapporterait de toute façon presque rien à l'Etat.

Au début du mois d'octobre, le président François Hollande relançait l'idée d'étendre la redevance audiovisuelle (133 euros en métropole) à tous les écrans capables de diffuser des chaînes de télévision, notamment celles du service public. Aujourd'hui, le député UMP du Bas-Rhin, André Schneider, remet en question cette possible extension de la taxe dans une question parlementaire.


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Alors que le président François Hollande soutient que « la seule détention du poste de télévision ne peut pas être exclue de cette réflexion puisque l'on peut regarder les chaînes du service public par d'autres moyens » car grâce aux ordinateurs, tablettes et smartphones, « les téléspectateurs sont devenus des spectateurs, pas seulement devant la télévision », le député André Schneider considère de son côté que cette mesure « pénaliserait les étudiants qui ne possèdent généralement pas de téléviseur par manque de moyens ».

Le député rappelle que « 98,3 % des foyers français possèdent au moins un poste de télévision », et que « de nombreux foyers sont exonérés du paiement de cette redevance (les personnes de plus de 75 ans, celles dont le revenu fiscal de référence est égal à 0 ». Selon lui, « élargir l'assiette de la redevance ne rapporterait quasiment rien aux caisses de l'État ». Si 61% des Français possèdent un smartphone en 2014 selon Deloitte, 46% une tablette et 72% un PC portable, il n'y a qu'une seule redevance à payer par détenteur de poste de TV. En d'autres termes, élargir la taxe à tous les écrans ne concernerait en principe que 1,7% de la population.

Le débat de la rentabilité de France Télévisions

Derrière cette question se cache en fait le débat classique opposant la gauche et la droite sur le financement du service public (« La France doit-elle financer ses entreprises publiques en ponctionnant toujours plus les contribuables ? »), mais aussi le sujet de la rentabilité des chaînes publiques (« Ne peuvent-elles pas concilier la qualité du service public avec une meilleure rentabilité ? »). Selon Bfmtv, la perte de France Télévisions se porterait par exemple à 45 millions d'euros sur le Web en 2014, car les recettes ne comblent pas les coûts.

Parmi les solutions du député André Schneider : le groupe France Télévisions « devrait peut être revoir son offre de contenus, la mutualisation de ses moyens de diffusions, etc. » Celui-ci cite l'exemple d'Arte qui « a parfaitement réussi dans ce domaine en stabilisant sa part d'audience malgré la concurrence de plus en plus vive des chaînes privées de la TNT ». Bien qu'étant un groupement européen d'intérêt économique, la chaîne Arte est financée à 95% par la contribution à l'audiovisuel public perçue en France comme en Allemagne.

Pour le député, avec la diminution des dépenses des annonceurs (-0,8% au premier semestre 2014 selon l'UDA) et la convergence des médias, « le service public audiovisuel a besoin d'une véritable stratégie à long terme et non de quelques millions supplémentaires arrachés aux contribuables français ». Rappelons que sur ce sujet épineux, André Schneider est rejoint dans l'opposition par... le cabinet du Premier ministre.


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