Matooma va déployer sa carte SIM multi-opérateurs en Europe

03 avril 2014 à 13h32
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En moins de deux ans d'existence, Matooma a connu une forte croissance lui permettant de lever 1 million d'euros. Son offre repose sur une carte SIM multi-opérateurs pour les objets connectés.

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Pour un objet, il existe plusieurs façons de se connecter à Internet : en Wi-Fi via la box d'un FAI, par un réseau dédié comme celui de Sigfox ou bien avec le réseau mobile ordinaire. Dans ce dernier cas, le problème est que si l'objet connecté est critique, comme peut l'être un dispositif de télésurveillance, il ne peut pas courir le risque de perdre le réseau. En réponse, Matooma a développé une carte SIM multi-IMSI qui se connecte au meilleur opérateur.

La société, montpelliéraine, a été fondée par Frédéric Salles, ancien responsable du marché M2M de SFR. C'est là qu'il a identifié un besoin sur ce marché. « Quand on connecte un objet, non seulement on ne peut pas risquer d'avoir des coupures de signal mais en plus l'installateur va tester chaque opérateur plus ou moins efficace selon la zone. La qualité du signal peut varier, d'où la nécessité de proposer une carte SIM capable de choisir à la volée celui qui est le plus fiable », explique le fondateur et PDG de Matooma.

Après avoir réussi à obtenir 25 000 euros de prêt via le réseau Entreprendre, ce qui a permis de débloquer 75 000 euros auprès de la Société Générale à la fin 2012, la start-up lève aujourd'hui 1 million d'euros auprès de capital-investisseurs régionaux (Soridec, Jeremie LR et Sofilaro), preuve que son modèle est soutenu. En quelques mois à peine, Matooma a attiré 600 clients dont des grands comptes (Legrand, Mondial Assistance, Europ Assistance ou Securitas), une « surprise » pour Frédéric Salles, qui ciblait les petits installateurs.

Gérer un parc de boîtiers connectés

Ce que propose la société est d'abord un logiciel hébergé en cloud (et une application mobile) permettant de gérer son parc de boîtiers connectés, indépendamment du réseau sur lesquels ils ses connectent. L'offre repose ensuite sur une carte SIM compatible avec les réseaux Orange, SFR et Bouygues Telecom. Afin d'étendre sa portée, le patron de Matooma envisage un partenariat avec Sigfox, qui a déployé un réseau ultra-bas débit sur tout le territoire. En dernier lieu la société propose une assistance technique.

L'aspect du support est important, insiste Frédéric Salles. Son expérience chez SFR lui fait dire que les opérateurs ont finalement une certaine méconnaissance du machine-to-machine (en dépit des 6,5 millions des cartes SIM déployées en France). « Lorsqu'un boîtier tombe en panne, l'entreprise contacte l'opérateur qui lui répond souvent d'enlever la carte SIM et de la tester, mais dans les faits c'est impossible car cela implique de se déplacer sur le lieu du boîtier, qui peut être dans un endroit inaccessible », pointe-t-il.

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L'offre s'appuie sur un autre faire-valoir, la « Matoocard », une carte SIM qui à l'allumage du boîtier va scanner les trois réseaux pour choisir le plus performant à un instant t. Le prestataire du boîtier ne s'occupe de rien au cours de l'exploitation de celui-ci. La carte se décrochera elle-même d'un réseau devenu moins performant pour en préférer un autre - et cela ne s'en ressentira pas sur la facture, cette manœuvre est transparente pour l'exploitant. Sur ce point, Matooma facture selon le volume de données consommées.

Un modèle économique pérenne

Pour accélérer le déploiement de sa solution, Frédéric Salles explique avoir rencontré des industriels fabricant des boîtiers connectés, mais ne gérant pas du tout le service associé. « Nous leur avons proposé d'intégrer nos cartes SIM dès l'usine ce qui allait leur permettre de commercialiser une offre globale comprenant le matériel et l'abonnement, que nous gérons intégralement », explique le fondateur.

Un modèle qui a permis à la start-up de rapidement monter en taille : de 60 000 euros de chiffres d'affaires réalisé en 2012, Matooma est passée à 1 million en 2013 et s'attend à tripler ses ventes cette année. « L'avantage de notre modèle économique et de notre positionnement est que nous évoluons sur un marché récurrent où nos clients ont des besoins de long terme, c'est pourquoi nous n'imposons pas de durée d'engagement, puisque notre taux de résiliation n'est que de 5% », fait savoir Frédéric Salles.

Les big data pour anticiper les pannes

L'une des limites de Matooma est peut-être qu'elle n'a pas un écart technologique lui garantissant de ne jamais être copiée, puis concurrencée. Sur ce point, le fondateur répond qu'il compte faire évoluer son projet sur le plan technologique de façon suffisante pour se protéger. « Nous travaillons avec le CNRS afin d'exploiter l'immense quantité de données que nous recueillons chaque jour. Bientôt nous serons capables de fournir une détection prédictive des pannes en étudiant le comportant des boîtiers », annonce le PDG.

Cette année, forte de sa levée de fonds, la société va recruter une douzaine de personnes dont huit commerciaux détachés sur la France mais aussi la Suisse, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Allemagne. Outre le M2M, la start-up se lancera prochainement sur des produits grand public, avec le bracelet connecté C-Way. Enfin Matooma espère, à l'horizon 2015, gagner le marché américain. Installée dans la première ville française à avoir postulé au label French Tech, elle espère bénéficier de cette aide pour s'internationaliser.

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