Des chercheurs japonais auraient trouvé une source de "terres rares"

05 juillet 2011 à 10h53
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Les 17 métaux de type "terres rares" encadrés. (Wikipédia)
Le Japon aurait trouvé une nouvelle source de "terres rares", ces métaux utilisés notamment dans la fabrication de dalles LCD, d'éoliennes, et de tablettes. Alors que la Chine contrôle aujourd'hui 90% de la production mondiale de ces composés stratégiques et rares, cette découverte pourrait bouleverser les marchés hi-tech à une échéance de 10 à 15 ans... Si les problèmes techniques et environnementaux liés à l'extraction sont résolus.

Dans un article de Nature Geoscience (en anglais), on a appris ce matin que des chercheurs japonais avaient mis la main sur des gisements de terres rares. Ce groupe de métaux (Wikipédia) est notamment utilisé dans la fabrication de dalles pour écrans plats, pour tablettes tactiles, ou d'éoliennes. Et alors que les Etats-Unis, la Russie et la Chine détiennent l'essentiel des réserves mondiales jusqu'à présent, c'est cette dernière qui contrôle la production commerciale à hauteur de 90%. La Chine est notamment le principal producteur de Cérium, utilisé dans les batteries NiMH, de Néodyme (aimants permanents), de Samarium (aimants), et de Terbium (utilisé dans l'éclairage LED).

Sauf que si les gisements situés dans les eaux internationales du Pacifique étaient confirmés, ceux-ci pourraient remettre en question la domination chinoise. En effet, les chercheurs japonais à l'origine de la découverte estiment qu'ils contiennent 1 000 fois plus de terres rares que l'ensemble des réserves connues jusqu'à maintenant. Dans une récente étude américaine citée ce matin par Les Echos, les réserves mondiales étaient estimées à 110 millions de tonnes. Le gisement japonais contiendrait, lui, près de 100 milliards de tonnes de terres rares.

Problème : le gisement en question à 3 000 mètres de fond, dans l'océan Pacifique. Même si Yasuhiro Kato, le responsable de l'équipe qui a fait la découverte, assure que l'exploitation serait « assez facile », celle-ci pose des problèmes techniques, économiques et environnementaux. Car même si le chercheur explique qu'il suffit de rincer la boue remontée à la surface pour obtenir les fameux métaux, la difficulté réside dans l'extraction des « grumeaux de la taille de pommes de terre » enchâssés dans la vase.

Autre question, primordiale : celle des dégâts environnementaux que pourrait causer une exploitation industrialisée. L'écosystème à cet endroit du Pacifique est particulièrement fragile, et les coûts écologiques seraient à n'en pas douter importants. Et ce, sans compter le coup porté au recyclage des terres rares, qui bénéficiait de la pénurie pour imposer des techniques plus propres qu'une simple extraction.

Enfin, la question économique n'est pas à négliger. Si les coûts d'extraction seraient largement amortis au cours actuel des terres rares, la fin d'une pénurie relative risque de faire chuter le cours, et donc de rendre l'intérêt de l'extraction moins évident. Nul doute, cela dit, que ce ne sera pas la principale préoccupation des Japonais, qui peuvent gérer leur production pour maintenir un cours élevé. Et qui auront probablement plus à cœur de favoriser l'indépendance de leur approvisionnement en terres rares. Notons qu'en France également, la question des métaux rares est suffisamment importante pour qu'un Comité pour les métaux stratégiques (Comes) ait vu le jour au début de l'année.
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