« Les réalisations de Leslie Valiant au cours des trente dernières années ont apporté une base théorique pour la progression de l'intelligence artificielle et amené à des avancées extraordinaires dans l'apprentissage des machines. Son travail a produit un modèle qui offre des réponses inspirées par l'informatique à des questions fondamentales sur la façon dont le cerveau "calcule", » a expliqué le président de l'ACM, Alain Chesnais, dans un communiqué de presse.
Une explication un brin absconse, mais qui renvoie forcément à l'actualité récente, comme la victoire du superordinateur Watson au jeu télévisé Jeopardy. Pour Alain Chesnais, Leslie Valiant mérite ce prix Turing car « sa vision profonde de la science informatique, des mathématiques, et de la théorie cognitive ont été combinées avec d'autres techniques pour construire des formes modernes de communication et d'apprentissage chez les machines, comme le champion de Jeopardy, Watson, le système informatique d'IBM, qui a permis aux systèmes informatiques de rivaliser avec la capacité humaine à répondre à des questions. »
Le prix permet à Leslie Valiant de remporter 250 000 dollars, offerts par Google et Intel. Il sera officiellement récompensé le 4 juin lors d'un dîner de l'ACM à San Jose, en Californie. Selon la page de l'ACM dédiée au nouveau gagnant, l'une des principales contributions retenues est un papier de 1984 intitulé Une théorie de l'apprenable (A theory of the learnable). Leslie Valiant a déjà été récompensé en 1986 par le prix Nevanlinna, qui distingue des chercheurs des mathématiques appliquées à l'informatique, et par le prix de l'European association for theorical computer science. Il est également connu pour ses travaux sur le calcul parallèle.
Chercheur à l'Université Harvard, dans le Massachusets, aux Etats-Unis, il était avant 1982 professeur dans diverses universités du Royaume-Uni : Leeds, Carnegie ou encore Édimbourg.