Comment Google (aussi) veut venir à la rescousse du développement de jeux vidéo grâce à l'IA

30 mars 2023 à 12h20
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© Andrey Suslov / Shutterstock
© Andrey Suslov / Shutterstock

En dépit de la douche froide Stadia, Google n'a pas abandonné l'idée de marquer le jeu vidéo de son empreinte.

Pour cette nouvelle tentative, c'est une intelligence artificielle qui viendrait en renfort dans la lourde tâche de tester la qualité des jeux et d'en déceler les bugs avant leur commercialisation.

Après Stad-IA, voici une IA de Google pour le jeu vidéo

Alors que Google panse encore ses blessures d'estime trois mois après la fermeture de Stadia, voici que le géant américain revient à la charge sur le terrain du jeu vidéo, en se tournant cette fois vers l'IA. Un brevet a été déposé le 23 mars en ce sens, baptisé « Efficient gameplay training for AI », ou Entraînement efficace au gameplay pour l'IA, pour les francophones.

Après Stadia, Google peut-elle se relever dans le domaine du jeu vidéo ? © Google
Après Stadia, Google peut-elle se relever dans le domaine du jeu vidéo ? © Google

L'idée serait ici de confier la charge du test de qualité d'un jeu en développement à une intelligence artificielle. Le système permettrait ainsi de mettre dans une build donnée un personnage contrôlé par l'IA qui l'entraînerait à effectuer des actions sur le terrain de jeu existant.

Le concept s'inspire d'un procédé bien connu de l'entraînement de l'IA par l'erreur, même dans le cadre d'un jeu vidéo. Google propose donc de faire de même, cette fois sur un jeu en développement, pour tester différentes itérations et y faire la chasse aux bugs et autres défauts.

Une Idée Appréciable ?

Google justifie le dépôt de ce brevet en arguant que « les jeux vidéo modernes ne sont pas simplement plus complexes, ils reflètent également les changements fondamentaux dans la manière dont ils sont conçus. En dépit des changements majeurs dans la façon d'y jouer, la manière de les tester n'a foncièrement pas changé. »

Nous avons en effet toujours recours à ce que l'on appelle communément des testeurs QA pour en quelque sorte « bêta-tester » un jeu avant l'heure. Mais l'on constate malheureusement trop souvent qu'une telle opération ne suffit pas avec des jeux perclus de problèmes à leur lancement. Par ailleurs, les retours de ces testeurs ne sont parfois même pas pris en compte avant la commercialisation.

The Last of Us Part I (PC), un exemple très récent de lancement chaotique © Sony
The Last of Us Part I (PC), un exemple très récent de lancement chaotique © Sony

Google abonde en ce sens en poursuivant : « Le processus est toujours conduit manuellement, hautement dépendant d'humains jouant de manière répétée à un jeu à la recherche de défauts. » Une IA reprenant la mission des testeurs QA permettrait, sur le papier, de réaliser la même tâche plus efficacement et beaucoup plus rapidement. De surcroît, cela aiderait à prévenir le report constant de la date de sortie des jeux, un phénomène que nous avons trop souvent vu ces dernières années.

Ce procédé marquerait-il la fin du métier de testeur QA ? D'après le brevet de Google, la réponse est à nuancer. Son IA de test profiterait en effet de « données d'observation supplémentaires » fondées sur l'expérience d'un testeur de chair et d'os. Celui-ci aurait donc encore un rôle à jouer dans cette optique. Reste maintenant à voir si Google mettra bien en application ce brevet, et si oui, quand et dans quelle mesure.

Source : WIPO

Robin Lamorlette

Fan absolu de tech, de films/séries, d'heroic-fantasy/SF et de jeux vidéos type RPG, FPS et hack&slash qui se shoote à coups de lore sur Star Wars, The Witcher, Cyberpunk, Game of Thrones et Donjons &...

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Commentaires (3)

Bombing_Basta
Et sinon, optimiser le code plutôt que compter sur du gamer qui dépense 1000 balles pour une CG histoire de faire tourner une soupe de bits ?
Pernel
Mouais, c’est bien beau sur le papier mais tout ce qu’on demande c’est que les actionnaires/décisionnaires laissent le temps aux devs de faire leur boulot correctement pour optimiser et debug.<br /> Les jeux coûtent de plus en plus cher et sont de moins en moins finis. rouh rouh
crush56
Apres n’oubliez pas que ce ne sont que les prémices de l’ia, aujourd’hui c’est tester le gameplay mais tôt ou tard on pourra très probablement optimiser le code et automatiser le processus.
tfpsly
Pernel:<br /> tout ce qu’on demande c’est que les actionnaires/décisionnaires laissent le temps aux devs de faire leur boulot correctement pour optimiser et debug.<br /> Les jeux coûtent de plus en plus cher<br /> Les jeux coûtent cher à cause de la masse d’employés travaillant dessus. Si on les fait travailler encore plus longtemps dessus… Les jeux n’en deviendront qu’encore plus chers.<br /> Et justement, l’annonce de cet article est une méthode pour tester encore mieux les jeux. Donc tu devrais être content
Pernel
Les jeux coûtent cher à l’achat parce que les éditeurs et actionnaires en veulent toujours plus. Les jeux, s’ils sont bons, n’ont pas besoin de coûter plus de 50-60 balles pour être rentable.
tfpsly
Non, les marges y sont très faibles.
Pernel
Tellement faible que le marché est le plus prolifique de tous les médias…
tfpsly
Tu confonds CA et bénéfices.
Pernel
L’un n’empêche pas l’autre. Si le marché était si peu rentable, on n’aurait pas autant de production et surtout de superproductions. Sans parler des jeux gratuits.<br /> Si c’était pas rentable, il n’y aurait pas autant de marché.
tfpsly
On a beaucoup de production parce qu’il y a beaucoup de passionnés qui veulent créer des jeux. Quelques rares gros cartons ont une marge au dessus de 10%, et très très rarement jusque 40% pour le gros carton de l’année. La plupart des jeux rentables ont une marge entre 6% et 10%. Et beaucoup ne sont pas rentables.<br /> Exemples :<br /> EA a une marge très variable : -21% en 2009, à peu près 0 de 2011 à 2014, 20% de 2015 à 2019, exceptionnellement 34% à 50% pendant les années COVID19, puis retour à entre 10% et 15% depuis.<br /> Boites US en 2020 pendant le COVID19 et son pic de vente des jeux vidéos : 17,6%.<br /> Ubisoft est à -0,05% en ce moment.<br /> Activision Blizzard en 2023 arrive à 25,58%. D’autres petits studios s’en sortent aussi avec une bonne marge (mais sur un CA bien plus petit évidemment). Mais pas mal perdent aussi de l’argent.<br /> Etc. etc. Et c’est un milieu que je connais, j’y ai bossé 12 ans - prog 3D. <br /> Sur un jeu que tu achètes, environ 30% va au revendeur (physique ou store en ligne); sur consoles, une partie au constructeur du matériel (Ms/Sony/NIntendo); puis l’éditeur; et le pourcentage du moteur commercial si utilisé (Unreal/Unity/…). Et enfin les restes pour les développeurs (sauf si auto-édition, dans les plus gros studios).
MattS32
tfpsly:<br /> Et beaucoup ne sont pas rentables.<br /> C’est d’ailleurs la raison d’être des éditeurs, comme dans le livre : mutualiser le risque sur l’ensemble du catalogue pour couvrir les pertes des titres les moins rentables grâce aux bénéfices des plus rentables…<br /> Grâce aux éditeurs, un bestseller qui fait un carton, ça permet à plein d’autres auteurs ayant moins de succès de survivre avec les avances sur droits.<br /> Et même si on pourrait bassement considérer que tant pis, ceux qui ne sont pas rentables n’ont qu’à disparaitre, ce mode de fonctionnement est essentiel pour la diversité culturelle. Y a qu’à voir le nombre d’auteurs à succès qui n’ont pas connu le succès dès leur premier titre : sans ce mode de fonctionnement il n’y aurait sans doute jamais eu de deuxième titre après un premier échec…
Pernel
Même 17% c’est énorme. Seul les petits devs en chient vraiment.
tfpsly
17%, c’est pour ceux qui ont bien profité des « 2,5 ans de COVID19 à la maison ». Ce n’est pas le cas de tous; et encore moins la normale, avant ou après 2000-2002. C’est un accident de l’histoire, pas une normalité.<br /> Ton « Seul les petits devs en chient vraiment. » montre bien que tu ne connais rien au domaine. Au pif, Ubi, ou d’autres, voir le message auquel tu réponds sans l’avoir lu.
Pernel
A quel moment j’ai dit que c’était normal ? Jamais…<br /> Ubi a peut être perdu de l’argent mais ils ont une très bonne réserve, c’est pas un problème.<br /> Donc pour toi si on reprend tes arguments, c’est qu’on n’a pas lu … très logique…<br /> C’est pas parce que les grosses boites gagnent moins d’argent (et encore pas toutes), qu’elles sont dans le rouge. Fait pas semblant de mieux connaître le domaine, on peut tous s’inventer une vie…
tfpsly
Pernel:<br /> Ubi a peut être perdu de l’argent mais ils ont une très bonne réserve, c’est pas un problème.<br /> Oulà, non pas du tout ! Ca fait un moment que Ubi ne va pas bien.<br /> Ubisoft Entertainment has a cash-to-debt ratio of 0.75, which which ranks worse than 82% of the companies in Interactive Media industry.<br /> image1654×668 40.5 KB<br /> image818×516 33.7 KB<br /> Bref tu balances du n’importe quoi de message en message, mais tu rates toutes les branches.<br /> Pernel:<br /> Donc pour toi si on reprend tes arguments, c’est qu’on n’a pas lu …<br /> Tu n’as jamais « repris mes arguments », tu n’as repris qu’un seul chiffre dans le tas (le 17% au dessus) sans le comprendre. Parce que tu n’as aucun argument.
Pernel
tfpsly:<br /> Oulà, non pas du tout ! Ca fait un moment que Ubi ne va pas bien.<br /> Comme je l’ai déjà dit (et après c’est moi qui ne lit pas…), c’est pas parce que les revenus sont mauvais depuis quelques temps, que l’entreprise n’a pas de réserves…<br /> tfpsly:<br /> Bref tu balances du n’importe quoi de message en message, mais tu rates toutes les branches.<br /> Et toi tu ne prends pas le temps de lire les mots qu’on te dit, pourtant de manière simple.<br /> tfpsly:<br /> Tu n’as jamais « repris mes arguments », tu n’as repris qu’un seul chiffre dans le tas (le 17% au dessus) sans le comprendre. Parce que tu n’as aucun argument.<br /> J’ai pris l’exemple le plus extrême pour t’être favorable (qui au passage est un nombre, pour quelqu’un qui s’y connait… ne pas différencier les deux est assez cocasse).<br /> Bref, je t’ai répondu, tu ne lis pas car tu répètes ceux à quoi je t’ai répondu.
MattS32
Pernel:<br /> Comme je l’ai déjà dit (et après c’est moi qui ne lit pas…), c’est pas parce que les revenus sont mauvais depuis quelques temps, que l’entreprise n’a pas de réserves…<br /> Et ? Une entreprise qui a des réserves devrait vendre à pertes jusqu’à épuiser ces réserves plutôt que de chercher à être rentable ?<br /> Pernel:<br /> (qui au passage est un nombre, pour quelqu’un qui s’y connait… ne pas différencier les deux est assez cocasse)<br /> Non, quand on parle de données sous forme de nombres, on dit que c’est des chiffres…<br /> Cf Larousse par exemple :<br /> * 2. Montant d’une somme, total d’une évaluation : Le chiffre de la population parisienne.<br />
tfpsly
MattS32:<br /> Et ? Une entreprise qui a des réserves devrait vendre à pertes jusqu’à épuiser ces réserves plutôt que de chercher à être rentable ?<br /> Surtout que j’ai bien mis le graph de la dette d’Ubi au dessus - on voit clairement qu’ils ne sont pas du tout dans le vert.<br /> Et il s’éloigne de plus en plus de son point de départ toujours pas argumenté : que le secteur du JV est soit-disant ultra-rentable.
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